Louis Marie LANDOUAR, 18871965 (âgé de 77 ans)

Nom
Louis Marie /LANDOUAR/
Prénom(s)
Louis Marie
Nom de famille
LANDOUAR
Naissance
Adresse : Lieu-dit Roujouas
Déclarant : Pierre Marie LANDOUAR (âgé de 46 ans) — père
5ème président de la République Française
Sadi Carnot
3 décembre 1887
Mariage d’une sœur
attending : Pierre Marie LANDOUAR (âgé de 47 ans) — beau-père père
attending : Anne Marie DESJARS (âgée de 39 ans) — belle-mère mère
attending : Yves LE COZ (âgé de 65 ans) — père beau-père
attending : Vincente LE GUILLOUX (âgée de 56 ans) — mère belle-mère
Note : Présents: FERCOCQ Yves, QUEFEULOU Yves Marie, MANACH Jean, MANACH Ange.
Décès du père
Cause : Accidentelle
Adresse : Carrière de Granit
Note : Déclarant: DENMAT Yves, QUEFEULOU Yves Marie.Pierre Louis LANDOUAR a sauté sur une mine dans un carrière de Granit. Son corps fut ramené à son domicile et posé sur la table. Une enquête a été faite.
Recensement
Adresse : Lieu-dit Roujouas
Note : Anne Marie DESJARS chef de famille ménagère. Enfants Jean Marie(12ans), Pierre Marie (12ans), Anne Marie (10ans) et Louis Marie (3ans).
6ème président de la République Française
Jean Casimir-Perier
27 juin 1894
7ème président de la République Française
Félix Faure
17 janvier 1895
8ème président de la République Française
Emile Loubet
18 février 1899
Mariage d’une sœur
attending : Henri LUCAS (âgé de 55 ans) — père beau-père
attending : Marie Catherine LE COZ (âgée de 45 ans) — mère belle-mère
attending : Anne Marie DESJARS (âgée de 53 ans) — belle-mère mère
Note : Présents: LUCAS Pierre (50ans, laboureur,oncle du marié), LE BAUDOUR Simon (40ans, instituteur), AMIS Yves (34ans, laboureur).
Mariage d’un frère
attending : Anne Marie DESJARS (âgée de 56 ans) — mère belle-mère
attending : Jean Marie LANDOUAR (âgé de 26 ans) — frère jumeau beau-frère
Note : Présents: LE GUILLOU Louis (58ans, cultivateur, père de la mariée), CONNAN René (27ans, laboureur, ami des mariés), ROUSVOAL Guillaume (27ans, laboureur, ami des mariés), CLEC'H Guillaume Jean (36ans, instituteur, ami des mariés).
Séparation des Églises et de l’État Française
Loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État
9 décembre 1905
Recensement
Adresse : Lieu-dit Kerespars (8)
Note : Dujars sur relevé. Anne Marie est chef de famille profession fermière patronne. Louis Marie (°1887) et Françoise (°1872) sont ouvriers agricoles à la ferme. Pierre (°1904) petit fils.
Événement
9ème président de la République Française
Armand Fallières
18 février 1906
Mariage d’un frère
Service militaire
Service militaire
1 octobre 1908
Note : Incorporé au 105ème du Régiment d' Infanterie.
Instruction militaire
Mariage d’une sœur
Service militaire
Fin Service militaire
3 septembre 1910
Note : Fait partie de la 10ème Section d' Infirmerie militaire. Obtient un Certificat de Bonne conduite.
Mariage civil
Note : Léonie Eulalie est veuve d' Amédé Victor Marie GUERIN (X 22.05.1909 à Pleslin-Trigavou).
Service militaire
Réserve Infirmier militaire
4 novembre 1912
Note : Période d'exercice à la 10ème section d' infirmerie militaire du 4.11 au 26.11.1912.
10ème président de la République Française
Raymond Poincaré
18 février 1913
Naissance d’un fils
Attentat de Sarajevo
ATTENTAT DE SARAJEVO EN BOSNIE-HERZÉGOVINE
28 juin 1914
Note : Le Dimanche 28 juin 1914, jour de la fête religieuse serbe "Vidovdan" et date anniversaire de la bataille de Kosovo Polje, qui en 1389, vit la défaite des serbes devant l' armée de l' Empire ottoman et son annexion à celui-ci pour plus de 450 ans; a lieu l' assassinat à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine,de l' héritier de l' Empire Austro-hongrois, l' archiduc François Ferdinand de Habsbourg et son épouse morganatique Sophie Chotek de Hohenberg (qui fêtaient, ce jour, leur 14ème anniversaire de mariage), par Gavrilo Princip militant nationaliste serbe, membre de l' organisation "Jeune Bosnie" et de la "Main Noire", une société secrète serbe fondée en mai 1911, par Dragutin Dimitrejevic, un colonel de l' armée serbe surnommé "Apis".

Le Dimanche 28 juin 1914, jour de la fête religieuse serbe "Vidovdan" et date anniversaire de la bataille de Kosovo Polje, qui en 1389, vit la défaite des serbes devant l' armée de l' Empire ottoman et son annexion à celui-ci pour plus de 450 ans; a lieu l' assassinat à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine,de l' héritier de l' Empire Austro-hongrois, l' archiduc François Ferdinand de Habsbourg et son épouse morganatique Sophie Chotek de Hohenberg (qui fêtaient, ce jour, leur 14ème anniversaire de mariage), par Gavrilo Princip militant nationaliste serbe, membre de l' organisation "Jeune Bosnie" et de la "Main Noire", une société secrète serbe fondée en mai 1911, par Dragutin Dimitrejevic, un colonel de l' armée serbe surnommé "Apis".
Le voyage de l' archicuc François-Ferdinand de Habsbourg, héritier de l' Empire Austro-Hongrois, et inspecteur général des armées à Sarajevo, à la suite de manoeuvre militaire du 26 et 27 juin 1914 à Ilidza en Bosnie-Herzégovine, était considéré comme une provocation par les serbes

Un premier attentat sur le chemin de l’hôtel de ville fit des victimes parmi la suite princière mais n'atteignit pas l'archiduc. À 10 h 15, le défilé de six voitures dépassa le premier membre du groupe, Mehmed Mehmedbašić, placé près de la banque Austro-Hongroise ; celui-ci n'osa pas tirer car, selon son témoignage, un policier se tenait derrière lui. Le deuxième membre, Vaso Čubrilović, laissa passer le convoi, craignant selon ses dires de toucher la duchesse. Nedeljko Čabrinović, lança une bombe (ou un bâton de dynamite, d'après certains rapports) sur la voiture de François-Ferdinand, mais, dans la précipitation, n'attendit pas les huit secondes recommandés pour la lancer : la grenade rebondit sur la voiture du prince et atterrit sous la voiture suivante, l'explosion blessant gravement ses passagers (le comte Fos-Waldeck et l'aide de camp du gouverneur territorial, le lieutenant-colonel Merizzi), ainsi qu'un policier et plusieurs personnes dans la foule. Čabrinović sauta dans la Miljacka pour avoir le temps d'avaler sa pilule de cyanure. Les voitures se hâtèrent alors vers l’Hôtel de ville, et la foule paniqua. La police sortit Čabrinović de la rivière, et celui-ci fut violemment frappé par la foule avant d'être placé en garde à vue. La pilule de cyanure qu'il avait prise était vieille ou de trop faible dosage, de sorte qu'elle n'avait pas eu l'effet escompté. De plus, la rivière ne dépassait pas dix centimètres de profondeur. Les autres conspirateurs Cvjetko Popović, Gavrilo Princip renoncèrent à agir, le cortège de voitures roulant désormais trop vite à moins que certains aient présumé que l'archiduc avait été tué. Le dernier conspirateur, Trifun Grabež, placé au niveau de l'hôtel de ville, renonça aussi, mal positionné en raison des mouvements de foule.
La tentative d'attentat était considérée par ses auteurs comme un échec. Après une visite houleuse à l’hôtel de ville (François-Ferdinand reprochant au bourgmestre , Fehim Effendi Curčić qui l'accueillait : « Est-ce là l'habitude des Bosniaques d'accueillir avec des bombes ceux qui viennent pacifiquement à eux et de bonne foi ? »), l'archiduc émit inopinément le désir de visiter les victimes de la bombe de Čabrinović avant d'aller déjeuner. Le général Oskar Potiorek décida de changer d'itinéraire et en avertit l'occupant de la première voiture du convoi, le Dr Edmund Gerde, commissaire de la ville mais ce dernier omit de le signaler au chauffeur. Lorsque le chauffeur se trompa d'itinéraire, le gouverneur militaire Potiorek lui ordonna de faire marche arrière, ce qui obligea la voiture archiducale à s'arrêter au milieu de la foule et mit le couple à portée de tir du jeune Gavrilo Princip à un moment où, confrontés à l'échec de leur entreprise, les jeunes terroristes cherchaient à s'éloigner discrètement de la foule. En effet, Gavrilo Princip, pour qui le principal mobile de l'attentat était la « vengeance pour toutes les souffrances que l'Autriche fait endurer au peuple », s'était rendu dans une boutique des environs pour s'acheter un sandwich (parce qu'il s'était résigné, ou alors parce qu'il avait cru à tort que l'archiduc était mort dans l'explosion), et il aperçut, peu avant onze heures du matin, la voiture de François-Ferdinand qui passait près du pont Latin. Gavril Princip rattrapa la voiture, puis tira deux fois : la première balle traversa le bord de la voiture et atteignit la duchesse Sophie Chotek de Hohenberg à l’abdomen. La seconde balle atteignit l'archiduc François-Ferdinand dans le cou. Tous deux furent conduits à la résidence du gouverneur, où ils moururent de leurs blessures quinze minutes plus tard.

Note : Pour visionner un documentaire de la chaine PUBLIC SENAT sur YOUTUBE, sur l' attentat de Sarajevo, clic sur le lien... https://www.youtube.com/watch?v=0uhTZRwuHic
Attentat de Sarajevo
M. DUMAINE, Ambassadeur de France, à Vienne, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
4 juillet 1914

M. DUMAINE, Ambassadeur de France, à Vienne, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Vienne, le 2 juillet 1914.
Le crime de Sarajevo suscite les plus vives rancunes dans le milieux militaires autrichiens et chez tous ceux qui ne se résignent pas à laisser la Serbie garder dans les Balkans le rang qu' elle a conquis
L'enquête sur les origines de l'attentat qu'on voudrait exiger du Gouvernement de Belgrade dans des conditions intolérables pour sa dignité, fournirait, à la suite d'un refus, le grief permettant de procéder à une exécution militaire. Dumaine

Attentat de Sarajevo
M .DE MANNEVILLE, Chargé d'affaires de France à Berlin, à M. René VIVIANI, Présidentdu Conseil, Ministre des Affaires étrangères
4 juillet 1914

M .DE MANNEVILLE, Chargé d'affaires de France à Berlin, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Berlin, le 4 juillet 1914.
Le Sous-Secrétaire d' État des Affaires étrangères m'a dit hier, et a répété aujourd'hui à l' Ambassadeur de Russie, qu'il espérait que la Serbie donnerait satisfaction aux demandes que l' Autriche pouvait avoir à lui adresser en vue de la recherche et de la poursuite des complices du crime de Sarajevo. Il a ajouté qu'il avait confiance qu'il en serait ainsi parce que la Serbie, si elle agissait autrement, aurait contre elle l'opinion de tout le monde civilisé.
Le Gouvernement allemand ne paraît donc pas partagé les inquiétudes qui se manifestent dans une partie de la presse allemande au sujet d'une tension possible des rapports entre les Gouvernements de Vienne et de Belgrade, ou du moins il ne veut pas en avoir l' apparence. DE MANNEVILLE.

Attentat de Sarajevo
M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
6 juillet 1914

M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Saint-Pétersbourg, 6 juillet 1914.
Au cours d'un entretien qu'il avait tenu à avoir avec le Chargé d'affaires d'Autriche-Hongrie, M. Sazonoff a signalé amicalement à ce diplomate l'irritation
inquiétante que les attaques de la presse autrichienne contre la Serbie risquent de produire dans son pays.
Le Comte Czernin ayant laissé entendre que le Gouvernement austro-hongrois serait peut-être obligé de rechercher sur le territoire serbe les instigateurs de l'attentat de Sarajevo, M. Sazonoff l'interrompit : «Aucun pays plus que la Russie, a-t-il dit, n'a eu à souffrir des attentats préparés sur territoire étranger. Avons-nous jamais prétendu employer contre un pays quelconque les procédés dont vos journaux menacent la Serbie? Ne vous engagez pas dans cette voie ».
Puisse cet avertissement n'être pas perdu.
PALÉOLOGUE.

Attentat de Sarajevo
M. DUMAINE, Ambassadeur de France à Vienne, à M. René VIVIANI,Président du Conseil,Ministre des Affaires étrangères. Vienne, le 15 juillet 1914
15 juillet 1914

M. DUMAINE, Ambassadeur de France à Vienne, à M. René VIVIANI, Président du Conseil,Ministre des Affaires étrangères.
Vienne, le 15 juillet 1914
Certains organes de la presse viennoise, discutant l'organisation militaire de la France et de la Russie, présentent ces deux pays comme hors d'état de dire leur mot dans les affaires européennes, ce qui assurerait à la monarchie dualiste, soutenue par l'Allemagne, d'appréciables facilités pour soumettre la Serbie au régime qu'il plairait de lui imposer. La Militärische Rundschau l'avoue sans ambage. « L'instant nous est encore favorable. Si nous ne nous décidons pas à la guerre, celle que nous devrons faire dans deux ou trois ans au plus tard s'engagera dans des circonstances beaucoup moins propices. Actuellement, c'est à nous qu'appartient l'initiative : la Russie n'est pas prête, les facteurs moraux et le bon droit sont pour nous, de même que la force. Puisqu'un jour nous devrons accepter la lutte, provoquons-la tout de suite. Notre prestige, notre situation de grande Puissance, notre honneur sont en question : plus encore, car vraisemblablement il s'agirait de notre existence, d'être ou ne pas être, ce qui réellement est aujourd'hui la grande affaire. »
En renchérissant sur elle-même, la Neue Freie Presse de ce jour s'en prend au Comte Tisza de la modération de son second discours, où il a dit : «nos relations avec la Serbie auraient toutefois besoin d'être clarifiées». Ces mots provoquent son indignation. Pour elle, l'apaisement, la sécurité ne peuvent résulter que d'une guerre au couteau contre le panserbisme, et c'est au nom de l'humanité qu'elle réclame l'extermination de la maudite race serbe. DUMAINE.

Attentat de Sarajevo
M. DUMAINE, Ambassadeur de France à Vienne, à M. René VIVIANI,Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
19 juillet 1914

M. DUMAINE, Ambassadeur de France à Vienne, à M. René VIVIANI,Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Vienne, le 19 juillet 1914.
Le Chancelier du Consulat qui m'a remis son rapport semestriel résumant les faits divers d'ordre économique qui ont fait l'objet de ses études depuis le début de l'année, y a joint une partie d'information, politique provenant d'une source sérieuse.
Je l'ai prié de rédiger brièvement les renseignements qu'il a recueillis sur la remise prochaine de la Note autrichienne à la Serbie, que les journaux annoncent depuis quelques jours avec insistance.
Vous trouverez ci-joint le texte de cette note d'information intéressante en raison de sa précision.DUMAINE.

NOTE.
(Extrait d'un rapport consulaire sur la situation économique et politique en Autriche.)
Vienne, le 20 juillet 1914.
Il résulte de renseignements fournis par une personnalité particulièrement au courant des nouvelles officielles que le Gouvernement français aurait tort de s'en rapporter aux semeurs d'optimisme : on exigera beaucoup de la Serbie, on lui imposera la dissolution de plusieurs sociétés de propagande,on la sommera de réprimer de le nationalisme, de surveiller la frontière en collaboration avec des commissaires autrichien, de faire la police des écoles au point de vue de l'esprit anti-autrichiens, et il est bien difficile qu'un Gouvernement accepte de se faire ainsi le sergent de ville d'un Gouvernement étranger. On compte avec les échappatoires par lesquelles la Serbie voudra sans doute esquiver une réponse claire et directe; c'est pourquoi on lui fixera peut-être un délai bref pour déclarer si elle accepte oui ou non. La teneur de la Note et son allure impérative
garantissent presque sûrement que Belgrade refusera. Alors, on opérera militairement.
Il y a ici, et pareillement à Berlin, un clan qui accepte l'idée du conflit à dimensions généralisées, en d'autres termes, la conflagration. L'idée directrice est probablement qu'il faudrait marcher avant que la Russie ait terminé ses grands perfectionnements de l'armée et des voies ferrées, et avant que la France ait mis au point son organisation militaire. Mais ici, il n'y a pas accord dans les hautes sphères : du côté du comte Berchtold et des diplomates, on voudrait tout au plus une opération localisée contre la Serbie. Mais tout doit être, envisagé comme possible. On signale un fait singulier : généralement l'agence télégraphique officielle dans ses résumés et revues de presse étrangère, ne tient compte que des journaux officieux et des organes les plus importants; elle omet toute citation,toute mention des autres.
C'est une règle et une tradition. Or, depuis une dizaine de jours, l'agence officielle fournit quotidiennement à la presse d'Autriche-Hongrie une revue complète de toute la presse serbe, en donnant une large place aux journaux les plus ignorés, les plus petits et insignifiants,qui par cela même ont un langage plus libre, plus hardi, plus agressif et souvent injurieux. Ce travail de l'Agence officielle a visiblement pour but d'exciter le sentiment public et de créer une opinion favorable à la guerre.Le fait est significatif.

Attentat de Sarajevo
M. Jules CAMBON, Ambassadeur de France à Berlin, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères
21 juillet 1914

M. Jules CAMBON, Ambassadeur de France à Berlin, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères
Berlin, le 21 juillet 1914.
Il me revient que le représentant de la Serbie à Berlin aurait fait hier une démarche à la Wilhelmstrasse pour dire que son Gouvernement était prêt à accueillir la requête de l'Autriche motivée par l'attentat de Sarajevo, pourvu qu'elle ne demandât que des concours judiciaires en vue de la répression et de la prévention des attentats politiques, mais il aurait été chargé de prévenir le Gouvernement allemand qu'il serait dangereux de chercher par cette enquête à porter atteinte au prestige de la Serbie.
Confidentiellement, je puis dire également à Votre Excellence que le Chargé d'affaires de Russie, à l'audience diplomatique d'aujourd'hui, a parlé de cette question à M. de Jagow. Il lui a dit qu'il supposait que le Gouvernement allemand connaissait actuellement très bien la Note préparée par l'Autriche et était par suite à même de donner l'assurance que les difficultés austro-serbes seraient localisées. Le Secrétaire d' État a protesté qu'il ignorait absolument le contenu de cette Note et s'est exprimé de même avec moi. Je n'ai pu que m'étonner d'une déclaration aussi peu conforme à ce que les circonstances conduisent à penser. Il m'a été assuré d'ailleurs que, dès maintenant, les avis préliminaires de mobilisation qui doivent mettre l'Allemagne dans une sorte de « garde à vous » pendant les époques de tension, ont été adressés ici aux classes qui doivent les recevoir en pareil cas. C'est là une mesure à laquelle les Allemands, étant donné leurs habitudes, peuvent recourir sans s'exposer à des indiscrétions et sans émouvoir la population.
Elle ne revêt pas un caractère sensationnel, et n'est pas forcément suivie de mobilisation effective ainsi que nous l'avons déjà vu, mais elle n'en est pas moins significative. Jules CAMBON.

Attentat de Sarajevo
ULTIMATUM DE L' AUTRICHE-HONGRIE À LA SERBIE
23 juillet 1914

ULTIMATUM AUTRICHE-HONGRIE A LA SERBIE EN DATE DU 23 JUILLET 1914. Note de l' Autriche-Hongrie au gouvernement Serbe, remise à Belgrade en date du 23 juillet 1914 à 6h30 le soir.
Le 31 mars 1909 le ministre de Serbie à Vienne a fait, d'ordre de son gouvernement, au gouvernement impérial et royal la déclaration suivante : « La Serbie reconnaît qu'elle n'a pas été atteinte dans ses droits par le fait accompli créé en Bosnie-Herzégovine et qu'elle se conformera par conséquent à telle décision que les puissances prendront par rapport à l'article 23 du traité de Berlin. Se rendant aux conseils des grandes puissances, la Serbie s'engage dès à présent à abandonner l'attitude de protestation et d'opposition qu'elle a observée à l'égard de l'annexion depuis l'automne dernier et elle s'engage, en outre, à changer le cours de sa politique actuelle envers l' Autriche-Hongrie , pour vivre désormais avec cette dernière sur le pied d'un bon voisinage ».

Or, l'histoire des dernières années et notamment les événements douloureux du 23 juin ont démontré l'existence en Serbie d'un mouvement subversif dont le but est de détacher de la Monarchie austro-hongroise certaines parties de ses territoires. Ce mouvement, qui a pris jour sous les yeux du gouvernement serbe, est arrivé à se manifester au delà du territoire du Royaume par des actes de terrorisme, par une série d'attentats et par des meurtres.
Le gouvernement royal serbe, loin de satisfaire aux engagements formels contenus dans la déclaration du 31 mars 1909, n'a rien fait pour supprimer ce mouvement. Il a toléré l'activité criminelle des différentes sociétés et affiliations dirigées contre la Monarchie, le langage effréné de la presse, la glorification des auteurs d'attentats, la participation d'officiers, de fonctionnaires dans des agissements subversifs, une propagande malsaine dans l'instruction publique ; toléré enfin toutes les manifestations qui pouvaient induire la population serbe à la haine de la Monarchie et au mépris de ses institutions.
Cette tolérance coupable du gouvernement royal de Serbie n'avait pas cessé au moment où les événements 28 juin dernier en ont démontré au monde entier les conséquences funestes.
Il résulte des dépositions et aveux des auteurs criminels de l'attentat du 28 juin que le meurtre de Sarajevo a été tramé a Belgrade, que les armes et explosifs dont les meurtriers se trouvaient être munis leur ont été donnés par des officiers et fonctionnaires serbes faisant partie de la « Najodja Ojbrana (Main noire)» et enfin que le passage en Bosnie des criminels et de leurs armes a été organisé et effectué par des chefs du service-frontière serbe.
Les résultats mentionnés de l'instruction ne permettent pas au gouvernement impérial et royal de poursuivre plus longtemps l'attitude de longanimité expectative qu'il avait observée pendant des années vis-à-vis des agissements concentrés à Belgrade et propagés de là sur les territoires de la Monarchie ; ces résultats lui imposent au contraire le devoir de mettre fin à des menées qui forment une menace perpétuelle pour la tranquillité de la Monarchie.
C'est pour atteindre ce but que le gouvernement impérial et royal se voit obligé de demander au gouvernement serbe l' énonciation officielle qu'il condamne la propagande dirigée contre la Monarchie austro-hongroise, c'est-à-dire l'ensemble des tendances qui aspirent en dernier lieu à détacher de la Monarchie des territoires qui en font partie, et qu'il s'engage à supprimer, par tous les moyens, cette propagande criminelle et terroriste.
Afin de donner un caractère solennel à cet engagement, le gouvernement royal de Serbie fera publier à la première page du « Journal officiel » en date du 26 juillet l' énonciation suivante :

« Le gouvernement royal de Serbie condamne la propagande dirigée contre l'Autriche-Hongrie, c'est-à-dire l'ensemble des tolérances qui aspirent en dernier lieu à détacher de la Monarchie austro-hongroise des territoires qui en font partie, et il déplore sincèrement les conséquences funestes de ces agissements criminels.
Le gouvernement royal regrette que des officiers et fonctionnaires serbes aient participé à la propagande susmentionnée et compromis par là les relations de bon voisinage auquel le gouvernement royal s'était solennellement engagé par ses déclarations du 31 mars 1909.
Le gouvernement royal, qui désapprouve et répudie toute idée ou tentative d'immixtion dans les destinées des habitants de quelque partie de l'Autriche-Hongrie que soit, considère de son devoir d'avertir formellement les officiers, les fonctionnaires et toute la population du Royaume que dorénavant il procédera avec la dernière rigueur contre les personnes qui se rendraient coupables de pareils agissements, agissements qu'il mettra tous ses efforts à prévenir et à réprimer  ».
Cette énonciation sera portée simultanément à la connaissance de l'armée royale par un ordre du jour de Sa Majesté le Roi et sera publiée dans le Bulletin officiel de l' armée.
Le gouvernement royal serbe s' engage en outre :
1° A supprimer toute publication qui excite à la haine et au mépris de la Monarchie, et dont la tendance générale est dirigée contre son intégrité territoriale ;

2° A dissoudre immédiatement la Société dite « Narodja Odbrana (Main Noire) », à confisquer tous ses moyens de propagande, et à procéder de la même manière contre les autres sociétés et affiliations en Serbie qui s'adonnent à la propagande contre la Monarchie austro-hongroise ; le gouvernement royal prendra les mesures nécessaires pour que les sociétés dissoutes ne puissent pas continuer leur activité sous un autre nom et sous une autre forme ;

3° A éliminer sans délai de l' instruction publique en Serbie, tant ce qui concerne le corps enseignant que les moyens d'instruction, tant ce qui sert ou pourrait servir à fomenter la propagande contre l'Autriche-Hongrie ;

4° A éloigner du service militaire et de l'administration en général tous les officiers et fonctionnaires coupables de la propagande contre la Monarchie austro-hongroise et dont le gouvernement impérial et royal se réserve de communiquer les noms et les faits au gouvernement royal ;

5° A accepter la collaboration en Serbie des organes du gouvernement impérial et royal dans la suppression du mouvement subversif dirigé contre l'intégrité territoriale de la Monarchie ;

6° A ouvrir une enquête judiciaire contre les partisans du complot du 28 juin se trouvant sur territoire serbe; des organes délégués par le gouvernement impérial et royal prendront part aux recherches y relatives ;

7° A procéder d'urgence à l'arrestation du commandant Volja Tankosic et du nommé Milan Ciganovic, employé de l'État serbe compromis par les résultats de l'instruction de Sarajevo;

8° A empêcher, par des mesures efficaces, le concours des autorités serbes dans le trafic illicite d'armes et d'explosifs à travers la frontière  ; à licencier et punir sévèrement les fonctionnaires du service-frontière de Schabatz et de Loznica coupables d' avoir aidé les auteurs du crime de Sarajevo en leur facilitant le passage de la frontière ;

9° A donner au gouvernement impérial et royal des explications sur les propos injustifiables de hauts fonctionnaires serbes tant en Serbie qu'à l'étranger qui, malgré leur position officielle, n'ont pas hésité après l'attentat du 28 juin de s'exprimer dans des interviews d'une manière hostile envers la Monarchie austro-hongroise. Enfin,

10° D'avertir sans retard, le gouvernement impérial et royal de l'exécution des mesures comprises dans les points précédents.

Le gouvernement impérial et royal attend la réponse du gouvernement royal au plus tard jusqu'au samedi 25 de ce mois a six heures du soir. — Un Mémoire concernant résultats de l'instruction de Sarajevo à l'égard des fonctionnaires mentionnés aux points 7 et 8 est annexé à cette Note.

ANNEXE

L' instruction criminelle ouverte par le tribunal de Sarajevo contre Gravillo Princip et consorts du chef d'assassinat et de complicité y relative, crime commis par eux le 28 juin dernier, a jusqu'ici abouti aux constatations suivantes :

1° Le complot ayant pour but d'assassiner, lors de son séjour à Sarajevo, l'Archiduc François-Ferdinand fut formé a Belgrade par Gravillo Princip, Nedeljko Cabrinovic, le nommé Milan Ciganovic et Trifko Grabez avec le concours du commandant Voija Tankosic.

2° Les six bombes et les quatre pistolets Browning avec munitions, moyennant lesquels les malfaiteurs ont commis l'attentat, furent livrés à Belgrade à Princip, Cabrinovic et Grabez par le nommé Milan Ciganovic et le commandant Voija Tankosic.

3° Les bombes sont des grenades à main provenant du dépôt d'armes de l'armée serbe à Kragujevaks.

4° Pour assurer la réussite de l'attentat, Ciganovic enseigna à Princip, Cabrinovic et Grabez la manière de se servir des grenades et donna, dans une forêt près du champ de tir à Topschider, des leçons de tir avec pistolets Browning à Princip et à Grabez.

5° Pour rendre possible & Princip, Cabrinovic et Grabez de passer la frontière de Bosnie-Herzégovine et d'y introduire clandestinement leur contrebande d'armes, un système de transport secret fut organisé par Ciganovic.
D'après cette organisation, l'introduction en Bosnie-Herzégovine des malfaiteurs et de leurs armes fut opérée par les capitaines-frontières de Sabac (Popovic) et de Loznica, ainsi que par le douanier Rudivoj Gabic de Loznica, avec le concours de divers particuliers.

Source : Recueil de documents intéressant le droit internationale : la guerre de 1914 avec avant propos de Paul Fauchille. Bibliothèque Gallica/BNF.

NOTE DU GOUVERNEMENT ALLEMAND A LA FRANCE, A LA GRANDE-BRETAGNE ET A LA RUSSIE, EN DATE DU 23 JUILLET 1914, DONNANT SON APPROBATION A L' ATTITUDE DE L' AUTRICHE-HONGRIE VIS A VIS DE LA SERBIE.

Berlin le 23 juillet 1914.
Les déclarations des journaux austro-hongrois, relatives aux circonstances dans lesquelles l'attentat sur la personne de l'héritier du trône d'Autriche et de son épouse a eu lieu, dévoilent nettement le but que la propagande panserbe s'était proposé et les moyens dont elle s'est servie pour l'atteindre.
D'après les faits connus, Il ne peut non plus y avoir aucun doute que c'est à Belgrade qu'il faut chercher le centre d'action des agitations qui tendaient à détacher le l' Autriche-Hongrie les provinces salves du Sud pour les réunir au Royaume de Serbie, et que c'est là tout au moins que s'est développée son activité avec la connivence de membres du gouvernement et de l'armée.

Les menées serbes remontent à un grand nombre d'années. Le chauvinisme panserbe s' est particulièrement manifesté pendant la crise bosniaque. C'est à la modération du gouvernement austro-hongrois, ; à son grand empire sur lui-même, ; à l'intervention énergique des puissances, que l'on est redevable si les provocation s auxquelles l'Autriche- Hongrie a été, à cette époque, en but de la part de la Serbie, n'ont pas suscité un conflit. La promesse faite alors par le gouvernement serbe d'adopter une attitude irréprochable n'a pas été tenue. Sous les yeux, tout au moins avec la tolérance tacite de la Serbie officielle, la propagande panserbe a continué, dans l'entre-temps, à croître en étendue intensité.
C'est sur son compte qu'il faut mettre ce dernier forfait, dont on doit rechercher la trame a Belgrade.
Il est indubitable qu' il ne serait conciliable ni avec la dignité ni avec l'esprit de conservation de la Monarchie austro-hongroise de rester plus longtemps inactive en présence de l'agitation qui se poursuit de ce côté-là de sa frontière, et qui constitue une menace perpétuelle pour la sûreté et l'intégrité de ses territoires. En raison de cet état de choses, la conduite, de même que les revendications du gouvernement austro-hongrois, doivent être considérées comme justifiées.
Cependant l'altitude que l'opinion publique aussi bien que le gouvernement ont adoptée dans ces derniers temps en Serbie n'exclut pas la crainte que le gouvernement serbe se refusera à accéder à ces réclamations, et même qu'il se laissera entraîner à une altitude provocatrice à l'égard de l'Autriche-Hongrie. Si celle-ci ne veut pas renoncer définitivement à son rang de grande puissance, il ne restera au gouvernement austro-hongrois plus rien d'autre à faire qu'à poursuivre ses revendications auprès du gouvernement serbe en exerçant une forte pression, et au besoin en prenant des mesures militaires dont le choix des moyens doit lui être laissé.
Le gouvernement allemand estime que la question actuelle est une affaire à régler exclusivement entre l'Autriche-Hongrie et la Serbie, et que les puissances ont le plus sérieux intérêt à la restreindre aux deux parties Intéressées.
Le gouvernement allemand désire ardemment que le conflit soit localisé, toute intervention d'une autre puissance devant, par le jeu naturel des alliances, provoquer des conséquences incalculables.

Note : M. FARGES, Consul général à Baie, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères de France.

M. FARGES, Consul général à Baie, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères de France.
Baie, le 27 juillet 1914.
Les officiers allemands en vacances dans cette région ont reçu, il y a quatre jours, l'ordre de les interrompre pour regagner l'Allemagne.
D'autre part, j'apprends de deux sources sérieuses qu'avis a été donné aux propriétaires de voitures automobiles du Grand-Duché de Bade de se préparer à les mettre à la disposition des autorités militaires, deux jours après un nouvel ordre. Le secret, sous peine d'amende, a été recommandé sur cet avis.
La population bâloise est très inquiète et les facilités bancaires se resserrent.
FARGES.

Attentat de Sarajevo
Télégramme du Roi Alexandre II de Serbie à l' Empereur Nicolas II de Russie
24 juillet 1914

Serbie – Télégramme de son Altesse royal le Prince Alexandre II Régent de Serbie à sa Majesté, l' Empereur Nicolas II de Russie, en date du 24 juillet 1914 :
Belgrade le 24 juillet 1914.
Le gouvernement austro-hongrois a remis hier soir au gouvernement serbe une Note concernant l' attentat de Sarajevo. Consciente de ses devoirs internationaux, la Serbie dès les premiers jours de l' horrible crime a déclaré qu' elle condamnait et qu' elle était prête à ouvrir une enquête sur son territoire si la complicité de certains de ses sujets était prouvée au cours du procès instruit par les autorité austro-hongroise. Cependant les demandes contenues dans la Note austro-hongrois sont inutilement humiliantes pour la Serbie et incompatibles avec sa dignité comme Etat indépendant. Ainsi on nous demande dur un ton péremptoire une déclaration du gouvernement dans l' « Officiel » et un ordre du Souverain de l' armée, où nous réprimerions l' esprit hostile contre l' Autriche en nous faisant à nous même des reproches d' une faiblesse criminelle envers nos menées perfides. On nous impose l' admission des fonctionnaires austro-hongrois en Serbie pour participer avec les nôtres à l' instruction et pour surveiller l' exécution des autres conditions indiquées dans la Note. Nous avons reçu un délai de 48 heures pour accepter le tout, faute de quoi la légation d' Autriche-Hongrie quittera Belgrade. Nous sommes priés à accepter les conditions austro-hongrois qui sont compatibles avec la situation à un Etat indépendant, ainsi que celles dont l' acceptation nous sera conseillée par Votre Majesté ; toutes les personnes dans la participation à l' attentat sera démontrée seront sévèrement punis par nous. Certaines parmi ces demandes ne pourraient être exécutées sans des changements de notre législation, ce qui exige du temps. On nous a donné un délai trop court. Nous pouvons être attaqués après l' expiration du délai par l' armée austro-hongroise qui se concentre sur nos frontières. Il nous est impossible de nous défendre et nous supplions Votre Majesté de nous donner aide le plus tôt possible. La bienveillance précieuse de Votre Majesté qui s' est manifestée tant de fois à notre égard nous fait espérer fermement que cette fois encore notre appel sera entendu par son généreux coeur slave. En ces moments difficiles j' interprète les sentiments du peuple serbe qui supplie Votre Majesté de bien vouloir s' intéresser au sort du Royaume de Serbie. Alexandre

Attentat de Sarajevo
NOTE DE LA SERBIE EN RÉPONSE À L' ULTIMATUM DE L'AUTRICHE-HONGRIE DU 23 JUILLET 1914
25 juillet 1914

RÉPONSE DU GOUVERNEMENT SERBE A LA NOTE AUSTRO-HONGROISE, EN DATE DU 25 JUILLET 1914, REMISE LE 25 JUILLET A SIX HEURE DU SOIR AU MINISTRE D'AUTRICHE-HONGRIE.
Belgrade le 25 juillet 1914.
Le gouvernement royal serbe a reçu la communication du gouvernement impérial et royal du /23 de ce mois et il est persuadé que sa réponse éloignera tout malentendu qui menace de compromettre les bons rapports de voisinage entre la Monarchie austro- hongroise et le Royaume de Serbie.
Le gouvernement royal a conscience que les protestations qui ont apparu tant à la tribune de la Skoupchtina nationale que dans les déclarations et les actes des représentants responsables de l'État, protestations auxquelles coupa court la déclaration du gouvernement serbe faite le 31 mars 1909, ne se sont plus renouvelées vis-à-vis de la grande Monarchie voisine en aucune occasion, et que, depuis ce temps, autant de la part des gouvernements royaux qui se sont succédés que de la paîx de leurs organe, aucune tentative n'a été faite dans le but de changer l'état de choses politique et juridique créé en Bosnie-Herzégovine.
Le gouvernement royal constate que sous ce rapport le gouvernement Impérial et royal n'a fait aucune représentation, sauf en ce qui concerne un livre scolaire, représentation au sujet de laquelle le gouvernement impérial et royal a reçu une explication entièrement satisfaisante.
La Serbie a, à de nombreuses reprises, donné des preuves de sa politique pacifique et modérée pendant la durée de la crise balkanique, et c'est grâce à la Serbie et aux sacrifices qu'elle a faits dans l intérêt exclusif de la paix européenne que cette paix a été préservée.
Le gouvernement royal ne peut pas être rendu responsable des manifestations d'un caractère privé telles que les articles des journaux et les agissements des sociétés, manifestations qui se produisent dans presque tous les pays comme une chose ordinaire et qui échappent en règle générale au contrôle officiel, d'autant moins que le gouvernement royal, lors de la solution de toute une série de questions qui se sont présentées entre la Serbie et l'Autriche-Hongrie, a montré une grande prévenance et a réussi, de cette façon, a en régler le plus grand nombre au profit du progrès des deux pays voisins.
C'est pourquoi le gouvernement royal a été péniblement surpris par les affirmations d'après lesquelles des personnes du Royaume de Serbie auraient participé a la préparation de l'attentat commis a Sarajevo. Il s'attendait à être invité à collaborer à la recherche de tout ce qui se rapporte à ce crime et il était prêt, pour prouver par des actes son entière correction, a agir contre toutes les personnes à l'égard desquelles des communications lui seraient faites.

Se rendant donc au désir du gouvernement impérial et royal, le gouvernement royal est disposé à remettre aux tribunaux tout sujet serbe, sans égard à sa situation et à son rang, pour la complicité duquel, dans le crime de Sarajevo, des preuves lui seraient fournies.
Il s'engage spécialement à faire publier à la première page du « Journal officiel » en date du 26 juillet l' énonciation suivante :
« Le gouvernement royal de Serbie condamne tonte propagande qui serait dirigée contre l'Autriche-Hongrie, c'est-à-dire l'ensemble des tendances qui aspirent en dernier lieu a détacher de la Monarchie austro-hongroise des territoires qui en font partie, et il déplore sincèrement les conséquences funestes de ces agissements criminels.
Le gouvernement royal regrette que certains officiers et fonctionnaires serbes aient participé, d'après la communication du gouvernement impérial et royal, à la propagande susmentionnée et compromis par là les relations de bon voisinage auxquelles le gouvernement royal s'était solennellement engagé par la déclaration du 18/31 mars 1909.
« Le gouvernement, qui désapprouve et répudie toute idée ou tentative d'une Immixtion dans les destinées des habitants de quelque partie de l'Autriche-Hongrie que ce soit, considère qu'il est de son devoir d'avertir formellement les officiers, les fonctionnaires et toute la population du Royaume que dorénavant il procédera avec la dernière rigueur contre les personnes qui se rendraient coupables de pareils agissements, qu'il mettra tous ses efforts a prévenir et a réprimer ».
Cette énonciation sera portée a la connaissance de l' armée royale par un ordre du jour, au nom de Sa Majesté le Roi, par Son Altesse royale le Prince héritier Alexandre, et sera publiée dans le prochain « Bulletin officiel de l'armée ».
Le gouvernement royal s'engage en outre :

1° A introduire dans la première convocation régulière de la Skoupchlina une disposition dans la loi de la presse par laquelle sera punie de la manière la plus sévère la provocation à la haine et au mépris de la Monarchie austro-hongroise, ainsi que contre toute publication dont la tendance générale serait dirigée contre l'intégrité territoriale de l'Autriche-Hongrie.
Il se charge, lors de la révision de la Constitution, qui est prochaine, de faire introduire dans l'article 22 de la Constitution un amendement de telle sorte que les publications ci-dessus puissent être confisquées, ce qui, actuellement, aux termes catégoriques de l'article 22 de la Constitution, est impossible ;

2° Le gouvernement ne possède aucune preuve et la Note du gouvernement Impérial et royal ne lui en fournit non plus aucune que la Société Narodna Odbrana et les autres sociétés similaires aient commis jusqu'à ce jour quelque acte criminel de ce genre par le fait d'un de leurs membres. Néanmoins le gouvernement royal acceptera la demande du gouvernement impérial et dissoudra la Société Narodna Odbrana et toute autre société qui agirait contre l'Autriche-Hongrie .

3° Le gouvernement royal serbe s'engage à éliminer sans délai de l'instruction publique en Serbie tout ce qui sert ou pourrait servir à fomenter la propagande contre l'Autriche-Hongrie, quand le gouvernement Impérial et royal lui fournira des faits et des preuves de cette, propagande ;

4» Le gouvernement royal accepte du moins d'éloigner du service militaire ceux dont l'enquête judiciaire aura prouvé qu'ils sont coupables d'actes dirigés contre l'intégrité du territoire de la Monarchie austro-hongroise ; il attend que le gouvernement impérial royal lui communique ultérieurement les noms et les laits de ces officiers et fonctionnaires aux fins de la procédure qui doit s 'ensuivre ;

5° Le gouvernement royal doit avouer qu'il ne se rend pas clairement compte du sens et de la portée de la demande du gouvernement impérial et royal tendant à ce que la Serbie s'engage à accepter sur son territoire , la collaboration des organes du gouvernement impérial et royal. Mais il déclare qu'il admettra toute collaboration qui répondrait aux principes du droit International et à la procédure criminelle, ainsi qu'aux bons rapports de voisinage ;

6* Le gouvernement royal, cela va de sol, considère de son devoir d'ouvrir une enquête contre tous ceux qui sont ou qui, éventuellement, auraient été mêlés au complot du 28 juin et qui se trouveraient sur le territoire du Royaume. Quant a la participation à cette enquête des agents des autorités austro-hongroises qui seraient délégués à cet effet par le gouvernement Impérial et royal, le gouvernement royal ne peut pas l'accepter, car ce serait une violation de la Constitution et de la loi sur la procédure criminelle. Cependant, dans des cas concrets, des communications sur les résultats de l'instruction en question pourraient être données aux organes austro-hongrois;

7°Le gouvernement royal a fait procéder dès le soir même de la remise da la Note à l'arrestation du commandant Vojja Tankositch. Quant à Milan iganovilch, qui est sujet de la Monarchie austro-hongroise et qui jusqu'au 28 juin était employé (comme aspirant) à la direction des chemins de fer, il n'a pas pu encore être joint. Le gouvernement impérial et royal est prié de vouloir bien, dans la forme accoutumée, faire connaître le plus tôt possible les présomptions de culpabilité, ainsi que les preuves éventuelles de culpabilité qui ont été recueillies Jusqu'à ce jour par l'enquête à Sarajevo, aux fins d'enquêtes ultérieures ;

8° Le gouvernement serbe renforcera et étendra les mesures prises pour empêcher le trafic illicite d'armes et d'explosifs h travers la frontière. Il va de soi qu'il ordonnera tout de suite une enquête et punira sévèrement les fonctionnaires des frontières sur la ligne Schabaz-Loznica, qui ont manqué à leur devoir et laissé passer les auteurs du crime de Sarajevo ;

9° Le gouvernement royal donnera volontiers des explications sur les propos que ces fonctionnaires, tant en Serbie qu' à l'étranger, ont tenus après l'attentat dans des interviews et qui, d'après l'affirmation du gouvernement impérial et royal, ont été hostiles à la Monarchie, dès que le gouvernement impérial et royal lui aura communiqué les passages en question de ces propos, et dès qu'il aura démontré que les propos employés ont en effet été tenus par lesdits fonctionnaires, propos au sujet desquels le gouvernement royal lui-même aura soin de recueillir des preuves et convictions ;

10° Le gouvernement royal informe le gouvernement impérial et royal de l'exécution des mesures comprises dans les points précédents en tant que cela n'a pas été déjà fait par la présente Note. Aussitôt que chaque mesure aura été ordonnée et exécutée, dans le cas où le gouvernement Impérial et royal ne serait pas satisfait de celte réponse, le gouvernement royal serbe, considérant qu'il est de l'Intérêt commun de ne pas précipiter la solution de cette question, est prêt, comme toujours, à accepter une entente pacifique, en remettant cette question soit à la décision du Tribunal international de la Haye, soit aux grandes puissances qui ont pris part A l'élaboration de la déclaration que le gouvernement serbe à faite le 31 mars 1909.

Attentat de Sarajevo
COMMUNIQUÉ DU GOUVERNEMENT DE RUSSIE
25 juillet 1914

Russie – Communiqué du Gouvernement impérial de Russie en date du 25 juillet 1914
Saint-Pétersbourg, le 25 juillet 1914
Les derniers événements et l' envoi par l' Autriche-Hongrie d' un ultimatum à la Serbie préoccupent le gouvernement Impérial au plus haut degré. Le gouvernement suit attentivement l' évolution du conflit serbo-autrichien qui ne peut pas laisser la Russie indifférente.

Note : Lors du Conseil des Ministres de Russie du 25 juillet 1914, tenu en présence de l'Empereur Nicolas II la mobilisation des treize corps d'armée éventuellement destinés à opérer contre l'Autriche a été envisagée ; cette mobilisation ne serait toutefois rendue effective que si l'Autriche contraignait la Serbie par la force des armes, et seulement après avis du Ministre des Affaires étrangères, à qui le soin incombe de fixer la date, liberté lui étant laissée de continuer les négociations même dans le cas où Belgrade serait occupée. L'opinion russe manifeste l'impossibilité politique et morale pour la Russie de laisser écraser la Serbie.
Attentat de Sarajevo
MOBILISATION GÉNÉRALE EN SERBIE
26 juillet 1914
Note : Mobilisation générale en Serbie, le gouvernement serbe se retire à Kragoujevatz, où il est suivi par les Ministres de France et de Russie.
Note : M. CHEVALLEY, Ministre de France à Christiania, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères.

M. CHEVALLEY, Ministre de France à Christiania, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères.
Christiania, le 26 juillet 1914.
Toute la flotte allemande en Norvège a reçu l'ordre de prendre la mer. Les autorités allemandes à Bergen déclarent que c'est pour rallier directement l'Allemagne.
Les navires allemands dispersés dans les fjords au nord de Bergen rejoindraient ceux qui sont aux environs de Stavanger. CHEVALLEY,

Attentat de Sarajevo
Télégramme de l' Empereur Nicolas II de Russie au Roi Alexandre II de Serbie
27 juillet 1914

Russie – Télégramme de Sa Majesté Impériale l' Empereur Nicolas II de Russie à Son Altesse royale le Prince Alexandre II de Serbie en date du 27 juillet 1914.
Votre Altesse royale en s' adressant à moi dans ce moment particulièrement difficile, ne s' est pas trompée sur les sentiments qui m' animent à son égard et sur notre sympathie cordiale pour le peuple serbe.
Ma plus précieuse attention est attirée par la situation actuelle et mon gouvernement s' applique de toutes ses forces à aplanir les présentes. Je ne doute point que Votre Altesse et le gouvernement royal ne veuillent faciliter cette tâche en ne négligeant rien pour arriver à une solution qui permette de prévenir les horreurs d' une nouvelle guerre tout en sauvegardant la dignité de la Serbie.
Tant qu' il y a le moindre espoir d 'éviter une effusion de sang, tous nos efforts doivent tendre vers ce but. Si, malgré notre plus sincères désir, nous ne réussissons pas Votre Altesse peut être assurée qu' en aucun cas la Russie ne se désintéressera du sort de la Serbie. Nicolas

Attentat de Sarajevo
Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie
28 juillet 1914

Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie en date 28 juillet 1914 (10h45 du soir).
C' est avec la plus vive inquiétude que j' ai appris la pression qu' a produite dans ton empire la marche en avant de l' Autriche-Hongrie contre la Serbie. L' agitation sans scrupule qui se poursuit depuis des années en Serbie à conduit au monstrueux attentat dont l' Archiduc François-Ferdinand a été la victime. L' état d' esprit qui a amené les Serbes à assassiner leur propre Roi et son épouse règne encore dans ce pays. Sans doute conviendras-tu avec moi que tous deux, toi aussi bien que moi, nous avons, comme tous les Souverains, un intérêt commun à insister pour que ceux qui ont moralement responsables de ce terrible meurtre reçoivent le châtiment qu' ils méritent.
D' autre part, je ne me dissimule aucunement combien il est difficile pour toi et ton gouvernement de résister aux manifestations de l' opinion publique. En souvenir de la cordiale amitié qui nous lie tous deux étroitement depuis longtemps, j' use de toute mon influence pour décider l' Autriche-Hongrie à en venir à une entente loyale et satisfaisante avec la Russie. Je compte bien que tu me secourras dans mes efforts tendant à écarter toutes les difficultés qui pourraient encore s' élever.
Ton ami et cousin très sincère et dévoué. Guillaume

Attentat de Sarajevo
DÉCLARATION DE GUERRE DE L' AUTRICHE-HONGRIE À LA SERBIE
28 juillet 1914

DÉCLARATION DE GUERRE DE L' AUTRICHE-HONGRIE À LA SERBIE EN DATE DU 28 JUILLET 1914. REMISE A MIDI.
Vienne le 28 juillet 1914.
Le gouvernement royal serbe n' ayant pas donné une réponse favorable à la Note que le ministre d' Autriche-Hongrie lui a remise le 23 juillet 1914, le gouvernement impérial et royal se voit obligé de pourvoir lui-même à la protection de ses droits et intérêts et de recourir dans ce but à la force des armes. L' Autriche-Hongrie se considère dès ce moment en état de guerre avec la Serbie.

Attentat de Sarajevo
NOTE AUSTRO-HONGROISE ANNONÇANT LA DÉCLARATION DE GUERRE DE L' AUTRICHE-HONGRIE CONTRE LA SERBIE, EN DATE DU 28 JUILLET 1914.
28 juillet 1914

NOTE AUSTRO-HONGROISE ANNONÇANT LA DÉCLARATION DE GUERRE DE L' AUTRICHE-HONGRIE CONTRE LA SERBIE, EN DATE DU 28 JUILLET 1914.
Vienne le 28 juillet 1914
Pour mettre fin aux menées subversives partant de Belgrade et dirigées contre l'intégrité territoriale de la Monarchie austro-hongroise, le gouvernement impérial et royal a fait parvenir, à la date du 23 juillet 1914, au gouvernement royal de Serbie, une Note dans laquelle se trouvait formulée une série de demandes pour l'acceptation desquelles un délai de quarante-huit heures a été accordé au gouvernement royal. Le gouvernement royal de Serbie n'ayant pas répondu A cette Note d'une manière satisfaisante, le gouvernement impérial et royal se trouve dans la nécessité de pourvoir lui-même A la sauvegarde de ses droits et intérêts et de recourir à cet effet, à la force des armes.
L'Autriche-Hongrie, qui vient d'adresser à la Serbie une déclaration formelle conformément à l'article 1er de la Convention du 18 octobre 1907, relative à l'ouverture des hostilités, se considère dès lors en état de guerre avec la Serbie.

En portant ce qui précède à la connaissance de l'ambassade de..., le ministère des affaires étrangères a l'honneur de déclarer que l'Autriche-Hongrie se conformera, au cours des hostilités, sous la réserve d'un procédé analogue de la part de la Serbie, aux stipulations des conventions de la Haye du 18 octobre 1907 ainsi qu'à celles de la Déclaration de Londres du 26 février 1909.
L'ambassade est priée de vouloir bien communiquer d'urgence la présente notification à son gouvernement.

Attentat de Sarajevo
Télégramme du Roi Alexandre II de Serbie à l' Empereur Nicolas II de Russie
29 juillet 1914

Serbie – Télégramme de son Altesse royale le Prince Alexandre II de Serbie à Sa Majesté l' Empereur Nicolas II de Russie, en date du 29 juillet 1914
Profondément touché par le télégramme de Votre Majesté a bien voulu m' adresser hier, je m' empresse de la remercier de tout mon coeur.. Je prie Votre Majesté d' être persuadée que la cordiale sympathie dont Votre Majesté est animée envers mon pays nous est particulièrement précieuse et remplit mon âme de l' espoir que l' avenir de la Serbie est assuré, étant devenu l' objet de la sollicitude de Votre Majesté. Ces moments pénibles ne peuvent que raffermir les liens de l' attachement qui unissent la Serbie à la sainte-Russie slave, et les sentiments de reconnaissance éternelle pour l' aide et la protection de Votre Majesté seront conservés pieusement dans l' âme de tous les serbes. Alexandre

Attentat de Sarajevo
Télégramme de l' Empereur Nicolas II de Russie à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne
29 juillet 1914

Télégramme de l' Empereur Nicolas II de Russie à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne en date du 29 juillet 1914 (1 h de l' après-midi).
Je suis heureux que tu sois rentré en Allemagne. En ce moment si grave, je te prie instamment de venir à mon aide. Une guerre honteuse a été déclarée à une faible nation ; je partage entièrement l' indignation, qui est immense en Russie.
Pour prévenir le malheur que serait une guerre européenne, je te prie, au nom de notre vieille amitié, de faire tout ce qui sera possible pour empêcher ton allié d' aller trop loin. Nicolas

Note : M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères.

M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères.
Saint-Pétersbourg, le 29 juillet 1914.
La conversation directe à laquelle le Gouvernement russe avait amicalement convié le Gouvernement austro-hongrois est refusée par celui-ci.
D'autre part, l'Etat-Major russe a constaté que l'Autriche précipite ses préparatifs militaires contre la Russie et active sa mobilisation, qui a commencé sur la frontière de Galicie. En conséquence, l'ordre de mobilisation sera expédié, cette nuit, aux treize corps d'armée destinés à opérer éventuellement contre l'Autriche.
Malgré l'échec de sa proposition, M. Sazonoff accepte l'idée d'une conférence des quatre Puissances à Londres; il n'attache d'ailleurs aucune importance au titre officiel de cette délibération et se prêtera à toutes les tentatives anglaises en faveur de la paix. PALÉOLOGUE.

Attentat de Srajevo
Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie
29 juillet 1914

Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie en date du 29 juillet 1914 (6h30 du soir)
J' ai reçu ton télégramme et partage ton désir de maintenir la paix.
Cependant, je ne puis, ainsi que je le disais dans mon premier télégramme, considérer la marche en avant de l' Autriche-Hongrie comme « une guerre honteuse ». l' Autriche-Hongrie sait par expérience qu' on ne peut absolument pas se fier aux promesses de la Serbie tant qu' elles n' existent que sur le papier.
A mon avis, la conduite de l' Autriche-Hongrie doit être considérer comme une tentative d' obtenir toute garantie que les promesses de la Serbie seront exécutées aussi en fait. La déclaration du Cabinet autrichien me fortifie dans mon opinion que ' Autriche-Hongrie ne vise à aucune acquisition territoriale au détriment de la Serbie.
Je pense donc qu' il est très possible à la Russie de persévérer, en présence de la guerre austro-serbe, dans le rôle de spectatrice, sans entraîner l' Europe dans la guerre la plus effroyable qu' elle ait jamais vue. Je crois qu' une entente directe entre ton gouvernement et Vienne est possible et désirable attendue que, comme je te l' ai déjà télégraphier mon gouvernement essaye de toutes ses forces de la favoriser.
Naturellement des mesures militaires de la Russie, que l' Autriche-Hongrie pourraient considérer comme une menace, hâteraient une calamité que tous deux nous cherchons à éviter, et rendrait également impossible ma mission de médiateur que l' ai acceptée avec empressement lorsque tu as fait appel à mon amitié et à mon aide. Guillaume

Note : M. RONSSIN, Consul général de France à Francfort, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères.

M. RONSSIN, Consul général de France à Francfort, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères.
Francfort, le 29 juillet 1914.
Je vous signale d'importants mouvements de troupes hier et cette nuit. Ce matin, plusieurs régiments sont arrivés en tenue de campagne, notamment par les routes de Darmstadt, Cassel et Mayence, qui sont remplies de militaires. Les ponts et chemins de fer sont gardés sous prétexte de préparer les manoeuvres d'automne.
RONSSIN.

Note : M. ALLIZÉ, Ministre de France à Munich, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères

M. ALLIZÉ, Ministre de France à Munich, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères
Munich, le 29 juillet 1914.

On m'assure que les moulins d'Illkirch (Alsace-Lorraine) ont été invités à cesser de livrer à leur clientèle ordinaire et à réserver toute leur production pour l'armée.
De Strasbourg sont signalés des transports de canons automobiles employés pour le tir sur aéroplanes et dirigeables.
Sous prétexte de modification dans les exercices d'automne, les sous-officiers et soldats des régiments d'infanterie bavaroise de Metz, qui étaient en permission en Bavière à l'occasion des récoltes, ont reçu l'ordre hier de rentrer immédiatement,
ALLIZÉ.

Note : M. DUMAINE, ambassadeur de France à Vienne, à M. BIENVENU-MARTIN,

M. DUMAINE, ambassadeur de France à Vienne, à M. BIENVENU-MARTIN,
Ministre des Affaires étrangères
Vienne, le 29 juillet 1914.
Le Consul de France à Prague me confirme la mobilisation du 8ème corps d'armée déjà annoncée, et celle de la division de Landwehr de ce corps d'armée. Les divisions de cavalerie de Galicie mobilisent également; des régiments, des divisions de cavalerie de Vienne et de Buda-Pest ont déjà été transportés à la frontière russe. Des convocations de réservistes ont actuellement heu dans cette région.
En vue de faire face à toute menace, et peut-être pour en imposer à Pétersbourg, le bruit court que le Gouvernement austro-hongrois aurait l'intention de décider, le 3o juillet ou le 1er août, la mobilisation générale des armées. Enfin le retour de l' Empereur d'Ischl à Vienne est assuré pour demain. DUMAINE.

Attentat de Sarajevo
Télégramme de l' Empereur Nicolas II de Russie à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne
29 juillet 1914

Télégramme de l' Empereur Nicolas II de Russie à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne en date du 29 juillet 1914.
Merci pour ton télégramme conciliant et amical. Attendu que le message officiel présenté aujourd'hui par ton ambassadeur à mon ministre était conçu dans des termes très différents, je te prie de m' expliquer cette différence. Il serait juste de remettre le problème austro-serbe à la Conférence de la Haye. J' ai confiance en ta sagesse et en ton amitié. Nicolas

Attentat de Sarajevo
Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie
30 juillet 1914

Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie en date du 30 juillet 1914 (1h30 du matin).
Mon ambassadeur a été chargé d' appeler l' attention de ton gouvernement sur les dangers et les graves conséquences d' une mobilisation ; c' est ce que je t avais dit dans mon dernier télégramme.
L' Autriche-Hongrie n' a mobilisé que contre la Serbie et seulement une partie de son armée. Si la Russie, comme c' est le cas d' après ton télégramme et la communication de ton gouvernement, mobilise contre l' Autriche-Hongrie, la mission de médiateur que tu m' as amicalement confiée et que j' ai acceptée sur ton instante prière sera compromise, sinon rendue impossible.
Tout le poids de la décision à prendre pèse actuellement sur tes épaules, qui auront à supporter la responsabilité de la guerre ou de la paix. Guillaume

Note : M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, aux Ambassadeurs de France à Saint-Pétersbourg et Londres.

M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, aux Ambassadeurs de France à Saint-Pétersbourg et Londres.
Paris, le 3o juillet 1914.
M. Iswolski est venu cette nuit me dire que l'Ambassadeur d' Allemagne à notifié à M. Sazonoff la décision de son Gouvernement de mobiliser ses forces
armées, si ia Russie ne cesse pas ses préparatifs militaires.
Le Ministre des Affaires étrangères du Tsar fait remarquer que ces préparatifs n'ont été commencés qu'à la suite de la mobilisation par l'Autriche de huit corps d'armée et du refus de celte puissance de régler pacifiquement son différend avec la Serbie. M. Sazonoff déclare que, dans ces conditions, la Russie ne peut que hâter ses armements et envisager l'imminence de la guerre, qu'elle compte sur le secours d'alliée de la France et qu'elle considère comme désirable que l'Angleterre se joigne sans perdre de temps à la Russie et à la France.
La France est résolue à remplir toutes les obligations de l'alliance.
Elle ne négligera, d'ailleurs, aucun effort en vue de la solution du conflit dans l'intérêt de la paix générale. La conversation engagée entre les Puissances moins directement intéressées permet d'espérer encore que la paix puisse être préservée; j'estime donc qu'il serait opportun que, dans les mesures de précaution et de défense auxquelles la Russie croit devoir procéder elle ne prît immédiatement aucune disposition qui offrît à l'Allemagne un prétexte pour une mobilisation totale ou partielles de ses forces.
L'Ambassadeur d'Allemagne est venu à la fin de l'après-midi d'hier me parler des mesures militaires que prenait le Gouvernement de la République en ajoutant que la France était libre d'agir ainsi, mais qu'en Allemagne lès préparatifs ne pouvaient être secrets et qu'il ne faudrait pas que l'opinion française s'alarmât si l'Allemagne s'y décidait.
J'ai répondu que le Gouvernement français n'avait pris aucune mesure dont ses voisins pussent être inquiets et que sa volonté de se prêter à toute négociation, pour le maintien de la paix ne pouvait être mise en doute.
René VIVIANI.

Attentat de Sarajevo
Télégramme de l' Empereur Nicolas II de Russie à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne
30 juillet 1914

Télégramme de l' Empereur Nicolas II de Russie à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne en date du 30 juillet 1914 (1h20 après-midi).
Je te remercie cordialement de ta prompte réponse. J' envoie aujourd'hui soir Taticheff avec mes instructions. Les décisions militaires qui sont mises maintenant en vigueur ont déjà été prises il y a cinq jours à titre de défense contre les préparatifs de l' Autriche.
J' espère de tout mon coeur que ces mesures n' influeront en rien ton rôle de médiateur que j'apprécie grandement. Nous avons besoin de ton intervention énergique auprès de l' Autriche, afin qu' elle arrive à une entente avec nous. Nicolas

Note : M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à René

M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à René
VIVIANI, . Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Saint-Pétersbourg, le 3o juillet 1914.
M. Sazonoff, à qui j'ai fait connaître votre désir de voir éviter toute mesure militaire qui pourrait offrir à l'Allemagne un prétexte à la mobilisation générale, m'a répondu que justement, dans le cours de la nuit dernière, l'Etat-Major avait fait surseoir à des mesures de précaution militaire pour éviter toute équivoque. Hier, le Chef d'Etat-Major général russe a convoqué l'Attaché militaire de l'Ambassade d'Allemagne,,et lui a donné sa parole d'honneur que la mobilisation ordonnée ce matin vise exclusivement l'Autriche.
Toutefois, dans un entretien qu'il a eu cet après-midi avec le comte de Pourtalès, M. Sazonoff a dû se convaincre que l'Allemagne ne veut pas prononcer à Vienne la parole décisive qui sauvegarderait la paix. L'empereur Nicolas garde la même impression d'un échange de télégrammes qu'il vient d'avoir personnellement avec l'empereur Guillaume.
D'autre part, l'Etat-Major et l'Amirauté russes ont reçu d'inquiétants renseignements sur les préparatifs de l'armée et de la marine allemandes.
En me donnant ces informations, M. Sazonoff a ajouté que le Gouvernement russe ne continue pas moins ses efforts de conciliation. l m'a répété : «Jusqu'au dernier instant, je négocierai». PALÉOLOGUE.

Attentat de Sarajevo
Télégramme du Prince Henri de Prusse au Roi George V d' Angleterre
30 juillet 1914

Télégramme du Prince Henri de Prusse au Roi George V d' Angleterre en date du 30 juillet 1914.
Je suis ici depuis hier, et j'ai rapporté à Guillaume, qui te remercie de ton message, ce que tu as eu l'amitié de me dire dimanche dernier à Buckingham Palace.
Guillaume, qui a de grandes inquiétudes, fait l'impossible pour exaucer la prière que lui a adressée Nicolas de travailler au maintien de la paix. Il se tient en correspondance télégraphique permanente avec Nicolas; celui-ci confirme aujourd'hui la nouvelle qu'il a ordonné des mesures militaires qui équivalent à une mobilisation, et que ces mesures ont été décidées il y a déjà cinq jours.
Nous sommes informés d'autre part que la France fait des préparatifs militaires, alors que nous n'avons pris aucune mesure, de sorte que nous pouvons être à chaque instant dans l'obligation d'agir de même, si nos voisins continuent de la sorte. Ce serait alors la guerre européenne.
Si tu as vraiment et sincèrement le désir d'empêcher ce terrible malheur, je me permets de te proposer d'exercer ton influence sur la France et sur la Russie, pour les déterminer à garder la neutralité. Il y aurait à cela, d'après moi, le plus grand avantage. Je considère une pareille démarche comme une possibilité certaine, peut-être même comme la seule possibilité de maintenir la paix. J'ajouterai que l'Allemagne et l'Angleterre doivent à présent plus que jamais se soutenir mutuellement afin d'éviter une affreuse catastrophe, qui semble inévitable autrement.
Guillaume, tu peux m'en croire, est d'une absolue loyauté dans ses efforts pour sauvegarder la paix. Mais les préparatifs militaires de ses deux voisins peuvent finalement l'obliger, pour la sécurité de son propre pays, à prendre des mesures semblables, sous peine de rester désarmé et sans défense. J'ai informé Guillaume du télégramme que je t'adresse et j'ai l'espoir que tu accueilleras mes informations avec le même sentiment amical qui les a dictées. Henri

Attentat de Sarajevo
Télégramme du Roi George V d' Angleterre au Roi Henri de Prusse
30 juillet 1914

Télégramme du Roi George V d' Angleterre au Roi Henri de Prusse en date du 30 juillet 1914.
Merci de ton télégramme. Je suis heureux d'apprendre les efforts de Guillaume afin de s'entendre avec Nicolas pour le maintien de la paix. Mon voeu le plus ardent est que l'on puisse empêcher l'irréparable malheur que serait une guerre européenne. Mon gouvernement fait tout son possible pour déterminer la Russie et la France à ajourner d'autres préparatifs militaires, au cas où l'Autriche se contenterait d'occuper Belgrade et le territoire serbe avoisinant comme garantie d'un règlement satisfaisant de ses réclamations, pendant que les autres pays suspendront en même temps leurs préparatifs de guerre. J'ai d'ailleurs confiance que Guillaume employera sa grande influence en vue d'amener l'Autriche à accepter cette proposition ; il prouverait par Ià que l'Allemagne et l'Angleterre travaillent de concert pour empêcher une catastrophe internationale. Je le prie de porter A Guillaume l'assurance que je ferai tout ce qui réside en mon pouvoir afin de maintenir la paix européenne. George

Attentat de Sarajevo
Télégramme du Roi George V d' Angleterre au Roi Henri de Prusse
30 juillet 1914

Télégramme du Roi George V d' Angleterre au Roi Henri de Prusse en date du 30 juillet 1914.
Merci de ton télégramme. Je suis heureux d'apprendre les efforts de Guillaume afin de s'entendre avec Nicolas pour le maintien de la paix. Mon voeu le plus ardent est que l'on puisse empêcher l'irréparable malheur que serait une guerre européenne. Mon gouvernement fait tout son possible pour déterminer la Russie et la France à ajourner d'autres préparatifs militaires, au cas où l'Autriche se contenterait d'occuper Belgrade et le territoire serbe avoisinant comme garantie d'un règlement satisfaisant de ses réclamations, pendant que les autres pays suspendront en même temps leurs préparatifs de guerre. J'ai d'ailleurs confiance que Guillaume employera sa grande influence en vue d'amener l'Autriche à accepter cette proposition ; il prouverait par Ià que l'Allemagne et l'Angleterre travaillent de concert pour empêcher une catastrophe internationale. Je le prie de porter A Guillaume l'assurance que je ferai tout ce qui réside en mon pouvoir afin de maintenir la paix européenne. George

Télégramme entre l' Empereur Guillaume II d' Allemagne et le Roi George V d' Angleterre en date du 31 juillet 1914.
Mille remerciements pour ton aimable communication. Tes propositions concordent avec mes Idées et avec les nouvelles que j'ai reçues cette nuit de Vienne et que j' ai transmises à Londres. Le chancelier vient précisément de m'informer qu'il a reçu avis à l'instant que Nicolas a ordonné cette nuit la mobilisation totale de ses forces de terre et de mer. Il n'a même pas attendu le résultat de la médiation A laquelle je travaille et m'a laissé sans aucune nouvelle. Je pars pour Berlin, afin d'assurer la sûr eté de mes frontières de l'Est, où des forces russes considérables sont déjà concentrée.

Note : M. Jules CAMBON, Ambassadeur de France à M. René VIVIANI, Président du

M. Jules CAMBON, Ambassadeur de France à M. René VIVIANI, Président du
Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Berlin, le 31 juillet 1914.
M'ayant fait demander, M. de Jagow vient de me dire qu'il avait le grand regret de me faire connaître qu'en présence de la mobilisation totale de l'armée russe, l'Allemagne, dans l'intérêt de la sécurité de l'Empire, se voyait obligée de prendre de graves mesures de précaution. On a décrété ce qu'on appelle " Kriegsgefahrzustand" (l'état de danger de guerre), qui permet à l'autorité de proclamer, si elle le juge utile, l'état de siège, de suspendre certains services publics et de fermer la frontière.
En même temps, on demande à Pétersbourg de démobiliser, aussi bien du côté
autrichien que du côté allemand, sans quoi l'Allemagne serait obligée de mobiliser de son côté. M. de Jagow m'a fait connaître que M. de Schoen était chargé d'informer le Gouvernement français des résolutions du cabinet de Berlin, et de lui demander quelle attitude il pensait adopter Jules CAMBON.

Note : M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, à M. PALÉOLOGUE , Ambassadeur de France à Pétersbourg.

M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, à M. PALÉOLOGUE , Ambassadeur de France à Pétersbourg.
Paris, le 31 juillet 1914.
Le Gouvernement allemand a décidé à midi de prendre toutes les dispositions militaires que comporte l'état dit « état de danger de guerre ».
En me communiquant cette décision, ce soir à 7 heures, le Baron de Schoen a
ajouté que le Gouvernement exigeait en même temps que la Russie démobilise. Si le Gouvernement russe n'a pas donné une réponse satisfaisante dans un délai de douze heures, l'Allemagne mobilisera à son tour.
J'ai répondu à l'Ambassadeur d'Allemagne que je n'étais nullement renseigné sur une prétendue mobilisation totale de l'armée et de la flotte russes, que le Gouvernement allemand invoquait comme raison des nouvelles mesures militaires qu'il prend dès aujourd'hui.
Le Baron de Schoen m'a demandé en terminant, au nom de son Gouvernement, quelle serait, en cas de conflit entre l'Allemagne et la Russie, l'attitude de la France. Il m'a dit, qu'il viendrait prendre ma réponse demain samedi à une heure.
Je n'ai pas l'intention de lui faire une déclaration à ce sujet et je me bornerai à
lui dire que la France s'inspirera de ses intérêts. Le Gouvernement de la République ne doit, en effet, compte de ses intentions qu'à son alliée.
Je vous prie de porter immédiatement ce qui précède à la connaissance de
M. Sazonoff. Ainsi que je vous l'ai déjà fait connaître, je ne doute pas que le Gouvernement impérial, dans l'intérêt supérieur de la paix, n'évite pour sa part tout ce qui pourrait rendre inévitable ou précipiter la crise. René VIVIANI.

Note : M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Saint-Pétersbourg, le 31 juillet 1914.
En raison de la mobilisation générale de l'Autriche et des mesures de mobilisation prises secrètement, mais d'une manière continue, par l'Allemagne depuis six jours, l'ordre de mobilisation générale de l'armée russe a été donné, la Russie ne pouvant, sans le plus grave danger, se laisser davantage devancer; en réalité, elle ne fait que prendre des mesures militaires correspondant à celles prises par l'Allemagne.
Pour des raisons stratégiques impérieuses, le Gouvernement russe ne pouvait plus, sachant que l'Allemagne s'armait, retarder la conversion de sa mobilisation partielle en mobilisation générale. PALÉOLOGUE

Attentat de Sarajevo
Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie
31 juillet 1914

Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie en date du 31 juillet 1914.
Je te remercie de tout coeur de ton intention, qui laisse percer une lueur d 'espoir que tout se terminera encore à l' amiable. Techniquement, il est impossible de suspendre nos préparatifs militaires qui ont été nécessités par la mobilisation de l' Autriche.
Nous sommes loin de désirer la guerre ; aussi longtemps que dureront les pourparlers avec l' Autriche, au sujet de la Serbie, mes troupes ne se livreront à aucun acte de provocation. Je t' en donne ma parole d' honneur..J' ai confiance absolue dans la grâce divine et souhaite la réussite de ton intervention à Vienne pour le bien de nos pays et de l' Europe. Nicolas

Note : M. DUMAINE , Ambassadeur de France à Vienne, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

M. DUMAINE , Ambassadeur de France à Vienne, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Vienne, le 31 juillet 1914.
La mobilisation générale atteignant tous les hommes de 19 à 42 ans a été décrétée par le Gouvernement austro-hongrois ce matin à la première heure.
Mon collègue russe estime encore que cette mesure n'est pas nettement en contradiction avec les déclarations du Comte Berchtold d'hier. DUMAINE.

Attenta de Sarajevo
Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie
31 juillet 1914

Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie en date du 31 juillet 1914 (2h de l' après-midi).
Sur ton appel à mon amitié et ta prière de te venir en aide, j 'ai entrepris une action médiatrice entre ton gouvernement et le gouvernement austro-hongrois.
Pendant que cette action était encore en cours, tes troupes ont été mobilisées contre mon allié l' Autriche-Hongrie ; à la suite de quoi, ainsi que je te l' ai déjà fait savoir, mon intervention est devenue presque illusoire. Malgré cela, je l' ai continuée.
Je reçois à l' instant des nouvelles dignes de foi touchant de sérieux préparatifs de guerre également sur ma frontière orientale. Ayant à répondre de la sécurité de mon Empire, je me vois forcé de prendre les mêmes mesures défensives.
Je suis allé jusqu' à l' extrême limite du possible dans mes efforts pour maintenir la paix. Ce n' est pas moi qui supporterai la responsabilité de l' affreux désastre qui menace maintenant tout le monde civilisé.
En ce moment encore il ne tient qu' à toi de l'empêcher. Personne ne menace l'honneur et la puissance de la Russie, qui eût bien pu attendre le résultat de mon intervention. L'amitié pour toi et ton Royaume, qui m'a été transmise par mon grand-père à son lit de mort, est toujours sacrée pour moi, et j'ai été fidèle à la Russie lorsqu'elle s'est trouvée dans le malheur, notamment dans ta dernière guerre. Maintenant encore la paix de l'Europe peut être maintenue par toi, si la Russie se décide à suspendre ses mesures militaires qui menacent l' Allemagne et l' Autriche. Guillaume

Note : M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. René

M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. René
VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Saint-Pétersbourg, le 31 juillet 1914.
La nouvelle du bombardement de Belgrade dans la nuit et la matinée d'hier a provoqué en Russie la plus vive émotion. On ne parvient pas à s'expliquer l'attitude de l'Autriche, dont.les provocations ont constamment suivi, depuis le début de la crise, les tentatives de conciliation de la Russie et les conversations satisfaisantes échangées entre Pétersbourg et Vienne.
Quoi qu'il en soit, désireux de ne rien négliger pour prouver la sincérité de son désir de sauvegarder la paix, M. Sazonoff m'informe qu'il a modifié sa formule, à la demande de l'ambassadeur d'Angleterre, de la manière suivante :
« Si l'Autriche consent à arrêter la marche de ses troupes sur le territoire serbe et si, reconnaissant que le conflit austro-serbe a assumé le caractère d'une question d'intérêt européen, elle admet que les grandes Puissances examinent les satisfactions que la Serbie pourrait accorder au Gouvernement austro-hongrois, sans porter atteinte à ses droits souverains et à son indépendance, la Russie s'engage à conserver son attitude expectante. PALÉOLOGUE.

Attentat de Sarajevo
Correspondance entre Raymond Poincaré le Président de la République française et le Roi Georges V d' Angleterre
31 juillet 1914

Correspondance entre Raymond Poincaré le Président de la République française et le Roi Georges V d' Angleterre en date du 31 juillet 1914.
Cher et grand Ami.
Dans tes circonstances graves que traverse l'Europe, je crois devoir communiquer à Votre Majesté les renseignements que le gouvernement de la République a reçus d'Allemagne.
Les préparatifs militaires auxquels se livre le gouvernement impérial, notamment dans le voisinage immédiat de la frontière française, prennent chaque jour une intensité et une accélération nouvelles.
La France, résolue à faire jusqu'au bout tout ce qui dépendra d'elle pour maintenir la paix, s'est bornée jusqu'ici aux précautions les plus Indispensables, mais il ne semble pas que sa prudence et sa modération ralentissent les dispositions de l'Allemagne, loin de là. Nous sommes donc peut-être, malgré la sagesse du gouvernement de la République et le calme de l'opinion, à la veille des événements les plus redoutables.
De toutes les informations qui nous arrivent, il résulte que si l'Allemagne avait la certitude que le gouvernement anglais n'intervienne pas dans un conflit où la France serait engagée, la guerre serait inévitable, et qu'en revanche, si l'Allemagne avait la certitude que l'entente cordiale s'affirmerait, le cas échéant, jusque sur les champs de bataille, Il y aurait les plus grandes chances pour que la paix ne fût pas troublée.
Sans doute nos accords militaires et navals laissent entière la liberté du gouvernement de Votre Majesté et, dans les lettres échangées en 1912 entre sir Edward Grey et M. Cambon, l'Angleterre et la France se sont simplement engagées l'une vis-à-vis de l'autre à causer entre elles en cas de tension européenne et à examiner ensemble s'il n'y a pas lieu à une action commune, mais le caractère d'intimité que le sentiment public a donné, dans les deux pays, à l'entente de l'Angleterre et de la France, la confiance avec laquelle nos deux gouvernements n'ont pas cessé de travailler au maintien de la paix, les sympathies que Votre Majesté a toujours témoignées à la France, m'autorisent à lui faire connaître, en toute franchise, mes impressions, qui sont celles du gouvernement de la République et de la France entière.
C'est, je crois, du langage et de la conduite du gouvernement anglais que dépendent désormais les dernières possibilités de solution pacifique.
Nous avons nous-mêmes, dès le début de la crise, recommandé à nos alliés une modération dont ils ne se sont pas départis. D'accord avec le gouvernement royal et conformément aux dernières suggestions; de Sir Edward Grey, nous continuerons à agir dans le même sens, mais si tous les efforts de conciliation partent du même côté et si l'Allemagne et l'Autriche peuvent spéculer sur l'abstention de l'Angleterre, les exigences de l'Autriche demeureront inflexibles et un accord deviendra impossible entre la Russie et elle.
J'ai la conviction profonde qu'à l'heure actuelle, plus l'Angleterre, la France et la Russie donneront une forte impression d'unité dans leur action diplomatique, plus iI sera encore permis de compter sur la conservation de la paix.
Votre Majesté voudra bien excuser une démarche qui n'est inspirée que par le désir de voir l'équilibre européen définitivement raffermi.
Je prie Votre Majesté de croire à mes sentiments les plus cordiaux. Raymond Poincaré

Note : M. Paul CAMBON , Ambassadeur de France à Londres, à M. René VIVIANI ,, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

M. Paul CAMBON , Ambassadeur de France à Londres, à M. René VIVIANI ,, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Londres, le 31 juillet 1914.
Au début de notre entretien d'aujourd'hui, Sir E. Grey m'a dit que le Prince Lichnowski lui avait demandé ce matin si l'Angleterre observerait la neutralité dans le conflit qui se prépare. Le Secrétaire d'Etat aux Affaires d étrangères lui a répondu que, si le conflit devenait général, l'Angleterre ne pourrait pas rester neutre et, notamment, que si la France y était impliquée, l'Angleterre y serait entraînée.
J'ai interrogé alors Sir E. Grey sur la délibérations du Cabinet qui avait eu lieu ce matin. Il m'a répondu qu'après avoir examiné la situation, le Cabinet avait pensé que pour le moment le Gouvernement britannique ne pouvait nous garantir son intervention, qu'il avait l'intention de s'entremettre pour obtenir de l'Allemagne et de la France l'engagement de respecter la neutralité belge, mais que pour envisager une intervention il convenait d'attendre que la situation se développât.
J'ai demandé à Sir E. Grey si, pour intervenir, le Gouvernement britannique attendrait l'envahissement du territoire français. J'ai insisté sur le fait que les mesures déjà adoptées sur notre frontière par l'Allemagne révélaient des intentions d'agression prochaine, et que si l'on voulait éviter de voir se renouveler l'erreur de l'Europe en 1870, il convenait que l'Angleterre envisageât dès maintenant les conditions dans lesquelles elle nous donnerait le concours sur lequel la France comptait.
Sir E. Grey m'a répondu que l'opinion du Cabinet ne s'était formée que sur la situation actuelle, que cette situation pouvait se modifier et que, dans ce cas, on
appellerait aussitôt le Conseil des Ministres à en délibérer.
Sir A. Nicolson, que j'ai vu en sortant du Cabinet du Secrétaire d'Etat, m'a dit que le Conseil se réunirait de nouveau demain, et, confidentiellement, m'a fait entendre que le Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères ne manquerait de reprendre la discussion.
Conformément à vos instructions, j'ai fait le nécessaire pour que la lettre autographe que M. le Président de la République adresse à Sa Majesté le Roi d'Angleterre soit remise ce soir au Roi. Cette démarche, qui sera certainement communiquée au Premier Ministre, dès demain matin, sera, je n'en doute pas, , prise en sérieuse considération par le Cabinet britannique. Paul CAMBON.

Attentat de Sarajevo
Télégramme de l' Empereur Nicolas II de Russie à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne
1 août 1914

Télégramme de l' Empereur Nicolas II de Russie à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne en date du 1er août 1914 (2h après-midi).
J'ai reçu ton télégramme, je comprends que tu sois obligé de mobiliser, mais je voudrais avoir de toi la même garantie que je t'ai donnée, à savoir que ces mesures ne signifient pas la guerre et que nous poursuivrons nos négociations pour le bien de nos deux pays et la paix générale si chère à nos coeurs.
Notre longue amitié éprouvée doit, avec l'aide de Dieu, réussir à empêcher ces effusions de sang. J'attends avec confiance une réponse de toi. Nicolas.

Attentat de Sarajevo
Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie
1 août 1914

DÉCLARATION DE GUERRE DE L 'ALLEMAGNE À LA RUSSIE REMISE PAR L'AMBASSADEUR D'ALLEMAGNE À SAINT-PÉTERSBOURG LE 1ER AOÛT 1914 À 7H10 DU SOIR.
Le gouvernement impérial s'est efforcé dès les débuts de la crise de la mener à une solution pacifique. Se rendant à un désir qui lui en avait été exprimé par Sa Majesté l' Empereur de Russie, Sa Majesté l' Empereur d 'Allemagne d'accord avec l'Angleterre s'était appliqué à accomplir un rôle médiateur auprès des Cabinets de Vienne et de Saint-Pétersbourg, lorsque la Russie, sans en attendre le résultat, procéda à la mobilisation de la totalité de ses forces de terre et de mer. A la suite de cette mesure menaçante motivée par aucun présage militaire de la part de l'Allemagne, l' Empire allemand s'est trouvé vis-à-vis d'un danger grave et imminent. Si le gouvernement impérial eut manqué de parer à ce péril, il aurait compromis la sécurité et l'existence même de l' Allemagne. Par conséquent, le gouvernement allemand se vit forcé de s' adresser au gouvernement de Sa Majesté l' Empereur de toutes les Russies en insistant sur la cessation desdits actes militaires. La Russie ayant refusé de faire droit à cette demande et ayant manifesté par ce relus que son action était dirigée contre l' Allemagne, j'ai l'honneur, d'ordre de mon gouvernement, de faire savoir à Votre Excellence ce qui suit :
Sa Majesté l' Empereur mon auguste Souverain au nom de l'Empire, relevant le défi, se considère en état de guerre avec la Russie. Saint-Pétersbourg, le 1er août 1914. F. POURTALÊS

Note : M. Jules CAMBON, Ambassadeur de France à Berlin. à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

M. Jules CAMBON, Ambassadeur de France à Berlin. à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Berlin, le 1er août 1914.
On distribue dans les rues de Berlin des éditions spéciales des journaux annonçant que la mobilisation générale de l'armée et de la flotte est ordonnée et que le 1er jour de la mobilisation est le dimanche 2 août. Jules CAMBON.

Attentat de Sarajevo
Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne au Roi Georges V d' Angleterre
1 août 1914

Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne au Roi Georges V d' Angleterre en date du 1er août 1914.
Je viens de recevoir la communication de ton gouvernement m' offrant la neutralité de la France avec la garantie de la Grande-Bretagne. A cette offre était liée la question de savoir si, à cette condition, l'Allemagne n'attaquerait pas la France. Pour des raisons techniques, ma mobilisation, qui a été ordonnée cet après-midi sur les deux fronts, Est et Ouest, doit 'accomplir selon les préparatifs commencés.
Des contre-ordres ne peuvent être donnés et ton télégramme est malheureusement venu trop tard. Mais si la France offre sa neutralité, qui sera alors garantie par la flotte et l'armée anglaises, je m'abstiendrai d'attaquer la France et j' employerai mes troupes ailleurs. Je souhaite que la France ne montre aucune nervosité. Les troupes, sur ma frontière, sont en ce moment arrêtées par ordres télégraphiques et téléphoniques dans leur marche en avant au delà de la frontière française. Guillaume

Attentat de Sarajevo
Télégramme du Roi Georges V d' Angleterre à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne
1 août 1914

Télégramme du Roi Georges V d' Angleterre à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne en date du 1er août 1914.
Londres - En réponse à ton télégramme qui vient de me parvenir, je pense qu'il s'est produit un malentendu à propos de la suggestion qui aurait été faite au cours d'une conversation amicale entre le Prince Lichnowsky et sir Edward Grey, où ils discutaient comment un conflit armé entre l'Allemagne et la France pourrait être retardé jusqu'à ce qu'on ait trouvé un moyen d'entente entre l'Autriche-Hongrie et la Russie. Sir Edward Grey verra le Prince Lichnowsky demain matin pour déterminer qu'il y a bien eu malentendu de la part de ce dernier. George

Attentat de Sarajevo
Correspondance du Roi George V à Raymond Poincaré Président de la République française
1 août 1914

Correspondance du Roi George V à Raymond Poincaré Président de la République française en date du 1er août 1914.
Cher et grand Ami,
J'apprécie on ne peut plus hautement les sentiments qui vous portèrent à m' écrire dans un esprit si cordial et si amical, et je vous suis reconnaissant d'avoir exposé vos vues si complètement et si franchement,
Vous pouvez être assuré que la situation actuelle de l'Europe est pour mol une cause de beaucoup d'anxiété et de préoccupation, et je suis heureux à la pensée que nos deux gouvernements ont travaillé ensemble si amicalement pour tâcher de trouver une solution pacifique aux questions à résoudre. Ce serait pour mol une source de réelle satisfaction si nos efforts aboutissent à un succès, et je ne reste pas sans espoir que les terribles événements qui semblent si proches pourront être empêchés.
J'admire le sang-froid dont vous et votre gouvernement faites preuve en vous gardant de prendre à la frontière des mesures militaires exagérées et d'adopter une attitude susceptible le moins du monde d'être interprétée comme une provocation.
Je fais personnellement tous les efforts afin de trouver quelque solution qui permette en tout cas d'ajourner les opérations militaires actives et de laisser aux puissances le temps de discuter entre elles avec calme.
J'ai l'intention de poursuivre ces efforts sans relâche tant qu'il restera une espoir de règlement amical.
Quant à l'attitude de mon pays, les événements changent si rapidement qu'il est difficile de prévoir ce qui se passera, mais vous pouvez être assuré que mon gouvernement continuera de discuter franchement et librement avec M. Cambon tous les points de nature à intéresser les deux nations.
Croyez-moi, Monsieur le Président, etc... George Roi-Empereur

Guerre mondiale 1914-1918
VIOLATION DE LA NEUTRALITÉ DU LUXEMBOURG PAR L' ALLEMAGNE
2 août 1914

PROTESTATION DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS ADRESSÉE À BERLIN CONTRE LES VIOLATIONS DE LA FRONTIÈRE FRANÇAISE PAR L'ALLEMAGNE.
Paris le 2 août 1914
Les autorités administratives et militaires française de la région Est viennent de signaler plusieurs faits que j' ai chargé l' ambassadeur de la République à Berlin porter à la connaissance du gouvernement impérial. L'un s'est produit à Delle, dans la région de Belfort : à deux reprises, le poste de douaniers français stationné dans cette localité a été l'objet d'une fusillade de la part d'un détachement de soldats allemands. Au Nord de Delle, deux patrouilles allemandes du 5ème chasseurs à cheval ont franchi la frontière dans la matinée d'aujourd'hui et pénétré jusqu'aux villages de Joncherey et Baron à plus de 10 kilomètres de la frontière. L'officier qui commandait la première a brûlé la cervelle à un soldat français. Les cavaliers allemands ont emmené des chevaux que le maire français de Suarce était en train de réunir et ont forcé les habitants de la commune à conduire lesdils chevaux.
L'ambassadeur de la République à Berlin a été chargé de protester formellement auprès du Gouvernement Impérial contre des faits qui constituent une violation caractérisée de la frontière par des troupes allemandes en armes et que rien ne justifie dans l' état actuel. Le Gouvernement de la République ne peur que laisser au Gouvernement Impérial l' entière responsabilité de ces actes.

M. EYSCHEN, Ministre d'État du Luxembourg, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Luxembourg, le 2 août 1914.
J'ai l'honneur de porter à la connaissance de Votre Excellence les faits suivants. Dimanche 2 août de grand matin les troupes allemandes, d'après les informations qui sont parvenues au Gouvernement Grand-Ducal à l'heure actuelle, ont pénétré sur le territoire luxembourgeois par les ponts de Wasserbillig et de Remich, se dirigeant spécialement vers le sud du pays et vers la ville de Luxembourg capitale du Grand-Duché, un certain nombre de trains blindés avec des troupes et des munitions ont été acheminés par la voie de chemin de fer de Wasserbillig à Luxembourg,où l'on s'attend à les voir arriver d'un instant à l'autre.
Ces faits impliquent des actes manifestement contraires à la neutralité du Grand-Duché, garantie par le traité de Londres de 1867. Le Gouvernement luxembourgeois n'a pas manqué de protester énergiquement contre cette agression auprès des représentants de Sa Majesté l'Empereur d'Allemagne à Luxembourg; une protestation identique va être transmise télégraphiquement
au Secrétaire d'Etat pour les Affaires étrangères à Berlin.
Le Ministre d'Etat, Président du Gouvernement, EYSCHEN.

M. MOLLARD, Ministre de France à Luxembourg, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Luxembourg, le 2 août 1914.
Le Ministre d'État du Luxembourg, M. Eyschen, vient de recevoir, par l'intermédiaire du Ministre d'Allemagne à Luxembourg, M. de Bucb, un télégramme du Chancelier de l'Empire allemand Bethmann Hollweg, disant que les mesures militaires prises par l'Allemagne en Luxembourg ne constituent pas un acte hostile contre ce pays, mais sont uniquement des mesures destinées à assurer contre l'attaque éventuelle d'une armée française. l'exploitation des voies ferrées affermées à l'Empire.
Le Luxembourg recevra une complète indemnité pour les dommages éventuels.
MOLLARD.

Note : NOTE remise par l'Ambassadeur d'Allemagne à Paris.

NOTE remise par l'Ambassadeur d'Allemagne à Paris.
Paris, le 2 août 1914.
L'Ambassadeur d'Allemagne vient d'être chargé et s'empresse de faire savoir au Ministère des Affaires étrangères que les mesures militaires prises par l'Allemagne dans le Grand-Duché de Luxembourg ne constituent pas un acte d'hostilité. Elles
doivent être considérée^ comme des mesures purement préventives prises pour la
protection des chemins de fer qui, par suite des traités existant entre l'Allemagne et le Grand-Duché de Luxembourg, se trouvent sous l'administration allemande,
DE SCHOEN.

Note : M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Pétersbourg, le 2 août 1914.
L'Ambassadeur d'Allemagne a remis à M. Sazonoff, hier, à 7 h. 10 du soir, la
déclaration de guerre de son Gouvernement; il quittera Pétersbourg aujourd'hui.
L'Ambassadeur d'Autriche-Hongrie n'a reçu aucune instruction de son Gouvernement pour la déclaration de guerre. PALÉOLOGUE

Note : M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, à MM. les Ambassadeurs de France à Londres, Saint-Pétersbourg, Berlin, Vienne, Rome, Madrid, Constantinople.

M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, à MM. les Ambassadeurs de France à Londres, Saint-Pétersbourg, Berlin, Vienne, Rome, Madrid, Constantinople.
Paris, le 2 août 1914.
Le territoire français a été violé ce matin par les troupes allemandes à Cirey et
près de Longwy. Elles marchent sur le fort qui porte ce dernier nom. D'autre part, le poste douanier de Délie a été assailli par une double fusillade. Enfin, les troupes allemandes ont violé ce malin aussi le territoire neutre du Luxembourg.
Vous utiliserez ces renseignements sans retard pour faire constater comment le
Gouvernement allemand se livre contre la France à des actes de guerre sans provocation de notre part ni déclaration de guerre préalable, alors que nous avons scrupuleusement respecté la zone de dix kilomètres que nous avons maintenue même depuis la mobilisation, entre nos troupes et la frontière,
René VIVIANI.

Note : M. Paul CAMBON, Ambassadeur de France à Londres, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

M. Paul CAMBON, Ambassadeur de France à Londres, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Londres, le 2 août 1914
A l'issue du Conseil des Ministres tenu ce matin, Sir Edward Grey m'a fait la déclaration suivante:
« Je suis autorisé à donner l'assurance que si la flotte allemande pénètre dans la Manche ou traverse la mer du Nord afin d'entreprendre des opérations de guerre contre la côte française ou la marine marchande française, la flotte britannique donnera toute la protection en son pouvoir.
« Cette assurance est naturellement donnée sous la réserve que la politique du Gouvernement de Sa Majesté sera approuvée par le Parlement britannique et ne doit pas être considérée comme obligeant le Gouvernement de Sa Majesté à agir jusqu'à ce que l'éventualité ci-dessus mentionnée d' une action de la flotte allemande ne soit produite ».
Me parlant ensuite de la neutralité de la Belgique et de celle du Luxembourg, le
Principal Secrétaire d'Etat m'a rappelé que la Convention de 1867 relative au Grand-Duché différait du Traité relatif à la Belgique en ce "sens que l'Angleterre
était tenue de faire respecter cette dernière convention sans le concours des autres Puissances garantes, tandis que, pour le Luxembourg, toutes les Puissances garantes devaient agir de concert.
La sauvegarde de la neutralité belge est considérée ici comme si importante que l'Angleterre envisagerait sa violation par l'Allemagne comme un casus belli. C'est là un intérêt proprement anglais, et on ne peut douter que le Gouvernement britannique, fidèle aux traditions de sa politique ne le fasse prévaloir, même si le monde des affaires, où l'influence allemande poursuit des efforts tenaces, prétendait exercer une pression pour empêcher le Gouvernement de s'engager contre l'Allemagne. Paul CAMBON.

Guerre mondiale 1914-1918
NOTE CONSTITUANT LA DÉCLARATION DE GUERRE DE L' ALLEMAGNE À LA FRANCE
3 août 1914

Note constituant la déclaration de guerre de l' Allemagne à la France remise au Président du Conseil des Ministres de France par l' Ambassadeur d' Allemagne le 3 août 1914 à 6h45 du soir.
Monsieur le Président,

Les autorités administratives et militaires allemandes ont constaté un certain nombre d'actes d'hostilité caractérisée commis sur le territoire allemand par des aviateurs miliaires français.
Plusieurs de ces derniers ont manifestement violé la neutralité de la Belgique, survolant
le territoire de ce pays ; l'un a essayé de détruire des constructions près de Wesel ; d'autres ont été aperçus sur la région de l'Eiffel : un autre a jeté des bombes sur le chemin de fer de Karlsruhe et de Nuremberg.
Je suis chargé, et j'ai l'honneur de faire connaître à Votre Excellence qu'en présence de ces agressions, l'Empire allemand e considère en état de guerre avec la France, du fait de celte dernière
puissance.
J'ai en même temps l'honneur de porter à la connaissance de Votre Excellence que les autorités allemandes retiendront les les navires marchands français dans les ports allemands, mais qu'elles les relâcheront si, dans les quarante-huit heures, la réciprocité est complète .
Ma mission diplomatique ayant ainsi pris fin, il ne me reste plus qu'à prier Votre Excellence de vouloir bien me munir de mes passeports et de prendre les mesures qu'elle jugera utiles pour assurer mon retour en Allemagne avec le personnel de l'ambassade ainsi qu'avec le personnel de la légation de Bavière et du consulat d'Allemagne à Paris. Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression
de ma très haute considération. Schoen

Note : M. Marcelin PELLET, Ministre de France à La Haye, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

M. Marcelin PELLET, Ministre de France à La Haye, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
La Haye, le 3 août 1914.
Le Ministre d'Allemagnes'est rendu hier chez le Ministre des Affaires étrangères pour lui expliquer la nécessité où s'était trouvée l'Allemagne, a-t-il dit, de violer la neutralité du Luxembourg, ajoutant qu'il aurait aujourd'hui une nouvelle communication à lui faire. En effet, ce matin, il a annoncé l'entrée des troupes allemandes en Belgique pour éviter, a-t-il déclaré, une occupation de ce pays par la France. PELLET.

Note : M. KLOBUKOWSKI, Ministre de France à Bruxelles, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.

M. KLOBUKOWSKI, Ministre de France à Bruxelles, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Bruxelles, le 3 août 1914.
Le Ministre d'Allemagne a remis hier soir au Gouvernement belge un ultimatum
où il est dit que son Gouvernement, ayant appris que les Français se préparaient à des opérations dans les régions de Givet et de Namur, se voyait dans l'obligation de prendre des mesures dont la première était d'inviter le Gouvernement belge à lui faire savoir, dans les sept heures, s'il était disposé à lui faciliter en Belgique les opérations militaires contre la France. En cas de refus, le sort des armes déciderait.
Le Gouvernement du Roi a répondu que les renseignements sur les mouvements français lui paraissaient inexacts en raison des assurances formelles, toutes récentes encore, données par la France; que la Belgique qui, depuis sa constitution, s'est préoccupée d'assurer la sauvegarde de sa dignité et de ses intérêts et a consacré tous ses efforts au développement pacifique du progrès, proteste hautement contre toute violation de son territoire, d'où qu'elle vienne, et que, dans cette éventualité, elle saura défendre énergiquement sa neutralité, garantie par les puissances et notamment par le Roi de Prusse.
KLOBUKOWSKI.

Bruxelles, le 3 août 1914.
A l'assurance que je lui donnais que, si la Belgique faisait appel à la garantie des Puissances, contre la violation de sa neutralité par l'Allemagne, la France répondrait immédiatement à son appel, le Ministre des Affaires étrangères m'a répondu :
«C'est bien sincèrement que nous remercions le Gouvernement de la République de l'appui éventuel qu'il pourrait nous offrir, mais dans la circonstance actuelle, nous ne faisons pas appel à la garantie des Puissances. Ultérieurement le Gouvernement du Roi appréciera ce qu'il y a lieu de faire. »

Note : M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, à MM.

M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, à MM.
les Représentants de la France à l'étranger.
Paris, le 3 août 1914
L'ambassadeur d'Allemagne a demandé ses passeports et part ce soir avec le personnel de l'Ambassade et du Consulat général d'Allemagne, et de la Légation de Bavière. Le Baron de Schoen a donné pour prétexte la constatation
par les autorités administratives et militaires allemandes d'actes d'hostilité qui auraient été commis sur territoire allemand par des aviateurs militaires français accusés d'avoir survolé le territoire de l'empire et jeté des bombes; l'ambassadeur ajoute que des aviateurs auraient également violé la neutralité de la Belgique en survolant son territoire. « En présence de ces agressions, dit la lettre de M. de Schoen, l'Empire allemand se considère en état de guerre avec la France du fait de cette dernière puissance. »
J'ai formellement contesté les allégations inexactes de l'ambassadeur et, de mon côté, j'ai rappelé que des hier je lui avais adressé une note protestant
contre les violations de la frontière française commises depuis deux jours par des de troupes allemandes. René VIVIANI.

Guerre mondiale 1914-1918
Note : Le 5 août 1914, Louis Marie LANDOUAR est incorporé, comme brancardier de 1ère Classe, au 19ème Régiment d'Infanterie, 1ère Compagnie. Ce régiment breton est composé principalement de recrues provenant du Finistère, des Côtes du Nord et du Morbihan. Avec le 118ème Régiment d' Infanterie, il compose la 44ème Brigade de la 22ème Division d' Infanterie sous le commandement du Général Pambet. Elle même incorporée au 11ème Corps d' armée de Nantes, composant la Vème Armée.
Guerre mondiale 1914-1918
Note : Le 8 août 1914, le 19ème RI quitte sa garnison, et débarque dans la région de Challerange dans des trains fleuris. Puis il se dirige vers Sedan et entre en Belgique à Hayons.

Le 8 août 1914, le 19ème RI quitte sa garnison, et débarque dans la région de Challerange dans des trains fleuris. Puis il se dirige vers Sedan et entre en Belgique à Hayons.
Le 22 août au matin, il débouche sur le plateau de Paliseul et se porte, à découvert, à l' attaque de l' ennemi retranché dans le village de Maissin. Le choc est des plus rudes, les Allemands, abrités dans des tranchées, protégées par de nombreuses clôtures en fil de fer, essaient de les arrêter par des feux meurtriers, mais ne peuvent résister, et c'est à la baïonnette que le 19ème RI enlève le village de Maissin et s' y maintient toute la nuit, malgré de nombreux retours offensifs.
voir: http://19emeri.canalblog.com/archives/a__aout_1914___maissin/index.html
Lors du replis, au sud de la Meuse, du 11ème Corps d' armée, débordé sur ses ailes, le 19ème RI est à l' arrière-garde et défend les abords de Sedan.
Le 27 août 1914, il prend une part brillante à la bataille de Chaumont-Saint-Quentin, et bouscule jusqu'à la Meuse, un ennemi très supérieur en nombre.

Guerre mondiale 1914-1918
Note : Le 6, 7 et 8 septembre 1914, le 19ème RI, après avoir reçu d' importants renforts, participe à la bataille de la Marne, et livre à Lenharrée de furieux combats, puis poursuit les Allemands en retraite par Chalôns-en-Champagne, et Suippes jusqu' à la ferme des Vacques.
Naissance d’une fille
Guerre mondiale 1914-1918

26 septembre 1915 à 11 heures, le Groupe de brancardiers du 10 ème Corps d' armée reçoit à l'ordre de rentrer à Saint Ménéhoult, il doit être remplacé par le GDV20. Le départ prévu pour 15 heures est retardé à cause du bombardement de Saint Thomas en Argonne. Le brancardier Sillo de la classe 06 est tué et 4 autres sont blessés légèrement.
16 heures 30 enterrement des morts dans le petit cimetière voisin des abris de Saint Thomas, puis retour à Sainte- Ménéhoult, ou il séjourne le 27, 28, 29, 30 septembre 1915, lors de l'arrivée du pharmacien de 1ère classe Forrest, de l' active, rentré de convalescence après blessure à Saint Sacrement d' Arras.
Le 1er octobre, 30 brancardiers dont 1 sergent et 2 caporaux sont envoyés en renfort au GDB20, pour enlever les corps de leurs morts, dans les sutures X et Y, à droite de l' Aisne, entre cette rivière et la route Bicarville à Vienne-le-Chateau.

Guerre mondiale 1914-1918

L' effectif est de 106 détachés des brancardiers; 66 du train et 73 chevaux. Le cantonnement des brancardiers est transféré de la Chantereine à la rue des Prés, proche du Parc aux voitures et une cuisine et un réfectoire sont installés rue des Rempart des Capucins.

Guerre mondiale 1914-1918

Le groupe des brancardiers reçoit un détachement automobile comprenant 1 adjudant et 8 hommes; 1 voiture pour le personnel; 2 camions porte brancards et 3 camionnettes.
Le 10 novembre il est chargé d' installer un Centre d' instruction pratique contre le gaz axphyxiant. Le centre fonctionne à partir du 20 novembre 1915 (voir lettre 374).
Travaux du laboratoire de toxicologie: 31 analyses d' eau, 5 d' urines et 1 de vin.
Et préparation du liqueur de Dakin (antiseptique à base d' eau de Javel, dont la durée de conservation est de 7 jours après ouverture, et qui doit être conservé à l' abri de la lumière).

Guerre mondiale 1914-1918

Arrivée des baraques Adrian et Daché pour la formation sanitaire du CA. Organisation d' équipes volantes de vaccination contre le Typhus. Instructions aux médecins du ESNE sur celles ci.
Du 15 au 30 décembre 1915, Retour de l' aspirant Ségala, qui était détaché à la 131 ème Division; Berthelot parti à la 19èmr Division.
Travaux du laboratoire de toxicologie; 5 analyses de vin, 6 d' eau, 5 d' urine, 1 de lard.
Préparation liqueur de Dakin.
Travaux de bactériologie: 5 examens de crachats, 4 d' urines, 2 de liquide céphalo-rachidiens; 4 de pus, 1 de sang, 9 échantillons d'eau, 1 poux gale, 3 d'exsudat pharyngien.

Guerre mondiale 1914-1918
Départ de Sainte-Ménéhoult
26 juin 1916

Départ en train à 6 heure 30 de Sainte-Ménéhoult, arrivée 1 heure 30 à Saint Omer-en-Chaussée. Etape à Villepoix et travaux de nettoiement du campement. Installation d' une infirmerie de santé.

Guerre mondiale 1914-1918

Le 4 juillet 1916, le GBC divisé en 2 sections,participe à une marche de 16.1 km, sur le parcours Villepoix, La Neuvile-sur-Oudeuil, Achy, Saint-Omer-en-Chaussée, Monceaux et Villepoix.
La 1ère Section part à 2 heure et rentre à 7h45.

Guerre mondiale 1914-1918

1er août 1916, séjour à Villers-Semeuse, jusqu'au 3 septembre 1916. Utilisation du personnel dans les GDB 20 et 26, pour l' aménagement de boyaux; le GDB 114 pour le montage de baraques et l' ambulance 9 au service des sables.

Guerre mondiale 1914-1918
Punition
18 novembre 1917
Note : Il subit une peine de 10 jours d' arrêt, du 17 novembre 1917 au 1er décembre 1917 motif; Débande.
Guerre mondiale 1914-1918
Mutinerie au 19ème Régiment d' Infanterie
1917
Note : Le régiment est touché par des mutineries en mai 1917. au Mesnil-les-Hurlus.
Guerre mondiale 1914-1918
Chemin des Dames
20 avril 1918
Note : Le 19 ème R.I. vient occuper un secteur du Chemin des Dames compris entre l' éperon de "Courtecon" et celui de "Vaulaires".
Guerre mondiale 1914-1918
Fait prisonnier
27 mai 1918
Note : 1H30 du matin, Chemin des Dames, après une préparation d'artillerie d'une violence inconnue, de 3 heures, la 22 ème division est submergée par l'offensive allemande. Elle dure jusqu'au 1.06.1918. Au cours de cette offensive, plus des 3/4 des hommes du 19 ème R.I furent blessés, tués ou prisonnier,
Prisonnier
Resencement du Commité International de la Croix Rouge
5 juillet 1918
Guerre mondiale 1914-1918
Prisonnier
Resencement du Commité International de la Croix Rouge
8 août 1918
Note : Ce camp faisait partie de la IV région militaire en Allemagne qui avait pour siège Magdeburg. Il était commandé par l'Oberstleutnant von Hertell. En octobre 1918, il était composé de :

Ce camp faisait partie de la IV région militaire en Allemagne qui avait pour siège Magdeburg. Il était commandé par l'Oberstleutnant von Hertell. En octobre 1918, il était composé de :

  • 4598 français,
  • 9147 russes (dont 2 officiers),
  • 115 belges,
  • 1260 anglais dont 1 officier,
  • 1 roumain
  • 1228 itlaiens dont 5 officiers,
  • 128 civils
    soit environ 15000 personnes.
    (sources Wilhhelm Doegen, 1921, Kriegsgefangenen Volker, Berlin).
Guerre Mondiale 1914-1918
Convention d' Armistice signée le 11 novembre 1918 à 5 heure du matin.
11 novembre 1918
Adresse : Dans un wagon aménagé au carrefour de Rethondes en forêt de Compiègne
Guerre mondiale 1914-1918
Conférence de la Paix à l' Hôtel de Crillon, 10, place de la Concorde
8 janvier 1919
Adresse : 10, Place de la Concorde
Note : Le 8 janvier 1919 à l 'Hôtel Crillon à Paris, débute la Conférence de Paix de Paris, un Conseil supérieur de Alliés est créé ; il est composé du Président des Etats Unis d'Amérique Wolldrow Wilson et son Secrétaire d' Etat Robert Lansing ; du représentant du Gouvernement de Sa Majesté britannique le Premier Ministre David Lloyd George et son Secrétaire d Etat aux Affaires Etrangère Arthur James Balfour; du Président du Conseil de la France Georges Clémenceau et de son Ministre des Affaires Etrangères Stephen Pichon ; du représentant de Sa Majesté le Roi d' Italie le Baron Sonnino (député) et de l'Ambassadeur de Sa Majesté le Roi d' Italie à Londres le Marquis G. Imperiali : du représentant de sa Majesté l' Empereur du Japon ancien Président du Conseil des Ministres le Marquis Saïonzi et de son ancien Ministre des Affaires Etrangères le Baron Makino.
Libération
Libéré
27 janvier 1919
Militaire
Démobilisation
8 avril 1919
Institution : 28ème Régiment d' Infanterie
Traité de Versailles
Adresse : 10, place de la Concorde
11ème président de la République Française
Paul Deschanel
18 février 1920
12ème président de la République Française
Alexandre Millerand
23 septembre 1920
Parti Communiste Français
Naissance du Parti Communiste Français
25 décembre 1920
Note : Congrès de Tours
Décès d’une épouse
Rencontre
Personne associée : Louis Henri GANNE (âgé de 35 ans) — demi-frère de l’épouse
Personne associée : Mathurine Eugénie Françoise GUYOT (âgée de 35 ans) — belle-sœur
Note : Mariage de Louis Henri GANNE avec Mathurine Eugénie Françoise GUYOT.

Mariage de Louis Henri GANNE avec Mathurine Eugénie Françoise GUYOT.
Marie Jeanne GANNE et Louis Marie LANDOUAR veuf de Léonie Eulalie GUYOT
se rencontrent pour la première fois.

Mariage religieux
Événement
Carte postale de Louis Marie LANDOUAR à Guimgamp à son parrain Louis Marie LANDOUAR à Cachan (94)
9 août 1922
Présent(e) : Anne Marie LANDOUAR (âgée de 41 ans) — grande sœur
Événement
Carte postale de Louis Marie LANDOUAR de Calanhel (22) à son parrain Louis Marie LANDOUAR à Cachan (94)
23 août 1923
Naissance d’une fille
13ème président de la République Française
Gaston Doumergue
13 juin 1924
Décès de la mère
Guerre mondiale 1914-1918
Création de la Carte de combattant
19 décembre 1926
Note : Les Poilus de la Grande Guerre ont voulu faire reconnaître par la nation, un statut particulier à ceux qui avaient participé aux durs combats de 1914-1918. La loi du 19 décembre 1926 a créé la carte du combattant pour ceux de 1914-1918, mais également pour ceux de 1870-1871 et des guerres coloniales antérieures à la Première Guerre mondiale. La décoration ne fut créée que trois ans plus tard par la loi du 28 juin 1930.
Décès d’un frère
Naissance d’une fille
Événement
Photo
vers 1930
14ème président de la République Française
Paul Doumer
13 juin 1931
15ème président de la République Française
Albert Lebrun
10 mai 1932
Retraite
Employeur : Société du Gaz de Paris
Front populaire
Victoire du Peuple
3 mai 1936
Note : https://fr.wikipedia.org/wiki/Front_populaire_%28France%29
Guerre civile
Guerre civile d’Espagne
17 juillet 1936
Note : https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d%27Espagne
Carte postale
Personne associée : Anne Marie LANDOUAR (âgée de 58 ans) — grande sœur
Note : Le 13 mai 1939, Louis Marie LANDOUAR, en visite chez sa soeur Anne Marie LANDOUAR à Calanhel,adresse une carte postale à son épouse Marie Jeanne GANNE et leurs filles Louise et Jeannine restées à Cachan (94).
Événement
Carte postale de Louis Marie LANDOUAR à son épouse Marie Jeanne GANNE.
13 mai 1939
Présent(e) : Anne Marie LANDOUAR (âgée de 58 ans) — grande sœur
Présent(e) : Yves Marie LUCAS (âgé de 59 ans) — beau-frère
Présent(e) : Marie Anne LANDOUAR (âgée de 68 ans) — grande sœur
Présent(e) : Jean Marie LE COZ (âgé de 73 ans) — beau-frère
Note : Louis Marie LANDOUAR en vacances chez sa soeur Anne Marie LANDOUAR et son époux Yves LUCAS à Calanhel, annonce son départ pour Plourach le Lundi 15 mai 1939. Peut-être chez sa soeur Anne Marie LANDOUAR et son époux Jean Marie LE COZ.
Événement
Anne Marie LANDOUAR héberge son frère Louis Marie LANDOUAR
13 mai 1939
Événement
Yves Marie LUCAS héberge son beau-frère Louis Marie LANDOUAR
13 mai 1939
Événement
Visite éventuelle de son frère Louis Marie LANDOUAR.
15 mai 1939
Première communion
Événement
Adresse : Eglise Saint-Gilles
Présent(e) : Jeannine Hélène LANDOUAR (âgée de 10 ans) — fille
Régime politique
Gouvernement de Vichy
11 juillet 1940
Décès d’une fille
Événement
Photo
vers 1942
Événement
Carte postale de Louis Marie LANDOUAR à son épouse Marie Jeanne GANNE.
14 avril 1942
Présent(e) : Anne Marie LANDOUAR (âgée de 61 ans) — grande sœur
Présent(e) : Pierre Marie LE COZ (âgé de 48 ans) — neveu
Événement
Événement
Guerre 1939-1945
Arrestation et éxécution de son neveu Pierre LE COZ
13 juin 1944
Personne associée : Pierre Marie LE COZ (âgé de 50 ans) — neveu
Décès d’une sœur
Guerre
Seconde Guerre mondiale
de 3 septembre 1939 à 8 mai 1945
Note : https://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_Guerre_mondiale
Régime politique
Gouvernement Provisoire de la République Française
2 juin 1944
Régime politique
IVe République
24 octobre 1946
16ème président de la République Française
Vincent Auriol
16 janvier 1947
Événement
Mariage de sa nièce Simone GANNE avec Guy LE DOZE.
vers 1948
17ème président de la République Française
René Coty
16 janvier 1954
Décès d’une sœur
Enterrement d’une sœur
Note : Le Corps a été transporté à Calanhel (Côte-du-Nord). Service Religieux, suivi de l'Inhumation dans de caveau de famille
Régime politique
Ve République
5 octobre 1958
18ème président de la République Française
Charles de Gaulle
8 janvier 1959
Événement
Visite éventuelle de son beau-frère Louis Marie LANDOUAR.
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media/LANDOUAR Louis Marie ° 13.07.1887 (P38).jpg
Décès
Bénédiction
Note : Eglise Sainte-Germaine
Sépulture
Cimetière : Cimetière de Cachan dans la Sépulture de Famille
Famille avec les parents
père
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18411890
Naissance : 7 janvier 1841 30 24 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Plusquellec 22243
Décès : 24 mars 1890FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
mère
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18491925
Naissance : 24 avril 1849 47 34 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Carnoët 22031
Décès : 16 novembre 1925FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Plourac'h 22231
Mariage civil Mariage civil6 mai 1869FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Duault 22052
15 mois
grande sœur
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18701944
Naissance : 11 août 1870 29 21 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
Décès : 25 octobre 1944FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Plourac'h 22231
2 ans
grande sœur
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1872
Naissance : 24 décembre 1872 31 23 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
23 mois
grand frère
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18741874
Naissance : 20 novembre 1874 33 25 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
Décès : 28 novembre 1874FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
1 an
grand frère
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18751875
Naissance : 24 novembre 1875 34 26 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
Décès : 27 novembre 1875FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
14 mois
grand frère
media/LANDOUAR François Marie ° 4.01.1877 (P508).jpg
1877
Naissance : 4 janvier 1877 35 27 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
2 ans
grand frère
media/LANDOUAR Pierre Marie ° 2.02.1879 (P28).jpg
1879
Naissance : 2 février 1879 38 29 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
grand frère
media/LANDOUAR Jean Marie 2.02.1879 (P27).jpg
18791928
Naissance : 2 février 1879 38 29 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
Décès : 7 mars 1928FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Plourac'h 22231
2 ans
grande sœur
media/LANDOUAR Anne Marie ° 24.03.1881 (P68).jpg
18811957
Naissance : 24 mars 1881 40 31 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
Décès : 3 octobre 1957FRANCE;Île-de-France;Seine-Saint-Denis;Épinay-sur-Seine 93031
2 ans
grande sœur
media/LANDOUAR Marie Louise ° 22.04.1883 (P120).jpg
18831884
Naissance : 22 avril 1883 42 33 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
Décès : 14 mars 1884FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
3 ans
grande sœur
media/LANDOUAR Anonyme + 12.03.1886 (P82).jpg
1886
Naissance : 12 mars 1886 45 36 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
16 mois
lui
media/LANDOUAR Louis Marie ° 13.07.1887 (P38).jpg
18871965
Naissance : 13 juillet 1887 46 38 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
Décès : 24 février 1965FRANCE;Île-de-France;Val-de-Marne;Le Kremlin-Bicêtre 94043
Famille avec Marie Jeanne GANNE
lui
media/LANDOUAR Louis Marie ° 13.07.1887 (P38).jpg
18871965
Naissance : 13 juillet 1887 46 38 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
Décès : 24 février 1965FRANCE;Île-de-France;Val-de-Marne;Le Kremlin-Bicêtre 94043
épouse
media/Marie-Jeanne Ganné.jpg
18961971
Naissance : 13 juin 1896 47 31 FRANCE;Basse-Normandie;Manche;Saint-Michel-de-Montjoie 50525
Décès : 27 février 1971FRANCE;Île-de-France;Val-de-Marne;Cachan 94016
Mariage religieux Mariage religieux29 juillet 1922FRANCE;Île-de-France;Paris;Paris-15e 75115
21 mois
fille
Louise Albertine Landouar Mai 1948
19242009
Naissance : 11 avril 1924 36 27 FRANCE;Île-de-France;Paris;Paris-14e 75114
Décès : 10 mai 2009FRANCE;Île-de-France;Val-de-Marne;Cachan 94016
4 ans
fille
media/Jeannine Hélène Landouar Année 1997.jpg
19282005
Naissance : 26 mai 1928 40 31 FRANCE;Île-de-France;Val-de-Marne;Cachan 94016
Décès : 24 mai 2005FRANCE;Île-de-France;Val-de-Marne;Cachan 94016
Famille avec Léonie Eulalie GUYOT
lui
media/LANDOUAR Louis Marie ° 13.07.1887 (P38).jpg
18871965
Naissance : 13 juillet 1887 46 38 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Calanhel 22024
Décès : 24 février 1965FRANCE;Île-de-France;Val-de-Marne;Le Kremlin-Bicêtre 94043
épouse
media/GUYOT Léonie Eulalie ° 12.02.1883 (P11).jpg
18831921
Naissance : 12 février 1883 30 31 FRANCE;Bretagne;Côtes-d'Armor;Sévignac 22337
Décès : 3 mars 1921FRANCE;Île-de-France;Paris;Paris-15e 75115
Mariage civil Mariage civil19 septembre 1912FRANCE;Île-de-France;Paris;Paris-15e 75115
7 mois
fils
Roger Landouar Année 1935 le 20 Janvier
19131992
Naissance : 8 avril 1913 25 30 FRANCE;Île-de-France;Paris;Paris-15e 75115
Décès : 23 mai 1992FRANCE;Île-de-France;Val-de-Marne;Villejuif 94076
21 mois
fille
Simone Eugénie Landouar & Roger Landouar
19141941
Naissance : 23 décembre 1914 27 31 FRANCE;Île-de-France;Paris;Paris-06e 75106
Décès : 27 juin 1941FRANCE;Île-de-France;Paris;Paris-14e 75114
Recensement

Anne Marie DESJARS chef de famille ménagère. Enfants Jean Marie(12ans), Pierre Marie (12ans), Anne Marie (10ans) et Louis Marie (3ans).

Recensement

Dujars sur relevé. Anne Marie est chef de famille profession fermière patronne. Louis Marie (°1887) et Françoise (°1872) sont ouvriers agricoles à la ferme. Pierre (°1904) petit fils.

Service militaire

Incorporé au 105ème du Régiment d' Infanterie.

Service militaire

Fait partie de la 10ème Section d' Infirmerie militaire. Obtient un Certificat de Bonne conduite.

Mariage civil

Léonie Eulalie est veuve d' Amédé Victor Marie GUERIN (X 22.05.1909 à Pleslin-Trigavou).

Service militaire

Période d'exercice à la 10ème section d' infirmerie militaire du 4.11 au 26.11.1912.

Attentat de Sarajevo

Le Dimanche 28 juin 1914, jour de la fête religieuse serbe "Vidovdan" et date anniversaire de la bataille de Kosovo Polje, qui en 1389, vit la défaite des serbes devant l' armée de l' Empire ottoman et son annexion à celui-ci pour plus de 450 ans; a lieu l' assassinat à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine,de l' héritier de l' Empire Austro-hongrois, l' archiduc François Ferdinand de Habsbourg et son épouse morganatique Sophie Chotek de Hohenberg (qui fêtaient, ce jour, leur 14ème anniversaire de mariage), par Gavrilo Princip militant nationaliste serbe, membre de l' organisation "Jeune Bosnie" et de la "Main Noire", une société secrète serbe fondée en mai 1911, par Dragutin Dimitrejevic, un colonel de l' armée serbe surnommé "Apis".
Le voyage de l' archicuc François-Ferdinand de Habsbourg, héritier de l' Empire Austro-Hongrois, et inspecteur général des armées à Sarajevo, à la suite de manoeuvre militaire du 26 et 27 juin 1914 à Ilidza en Bosnie-Herzégovine, était considéré comme une provocation par les serbes

Un premier attentat sur le chemin de l’hôtel de ville fit des victimes parmi la suite princière mais n'atteignit pas l'archiduc. À 10 h 15, le défilé de six voitures dépassa le premier membre du groupe, Mehmed Mehmedbašić, placé près de la banque Austro-Hongroise ; celui-ci n'osa pas tirer car, selon son témoignage, un policier se tenait derrière lui. Le deuxième membre, Vaso Čubrilović, laissa passer le convoi, craignant selon ses dires de toucher la duchesse. Nedeljko Čabrinović, lança une bombe (ou un bâton de dynamite, d'après certains rapports) sur la voiture de François-Ferdinand, mais, dans la précipitation, n'attendit pas les huit secondes recommandés pour la lancer : la grenade rebondit sur la voiture du prince et atterrit sous la voiture suivante, l'explosion blessant gravement ses passagers (le comte Fos-Waldeck et l'aide de camp du gouverneur territorial, le lieutenant-colonel Merizzi), ainsi qu'un policier et plusieurs personnes dans la foule. Čabrinović sauta dans la Miljacka pour avoir le temps d'avaler sa pilule de cyanure. Les voitures se hâtèrent alors vers l’Hôtel de ville, et la foule paniqua. La police sortit Čabrinović de la rivière, et celui-ci fut violemment frappé par la foule avant d'être placé en garde à vue. La pilule de cyanure qu'il avait prise était vieille ou de trop faible dosage, de sorte qu'elle n'avait pas eu l'effet escompté. De plus, la rivière ne dépassait pas dix centimètres de profondeur. Les autres conspirateurs Cvjetko Popović, Gavrilo Princip renoncèrent à agir, le cortège de voitures roulant désormais trop vite à moins que certains aient présumé que l'archiduc avait été tué. Le dernier conspirateur, Trifun Grabež, placé au niveau de l'hôtel de ville, renonça aussi, mal positionné en raison des mouvements de foule.
La tentative d'attentat était considérée par ses auteurs comme un échec. Après une visite houleuse à l’hôtel de ville (François-Ferdinand reprochant au bourgmestre , Fehim Effendi Curčić qui l'accueillait : « Est-ce là l'habitude des Bosniaques d'accueillir avec des bombes ceux qui viennent pacifiquement à eux et de bonne foi ? »), l'archiduc émit inopinément le désir de visiter les victimes de la bombe de Čabrinović avant d'aller déjeuner. Le général Oskar Potiorek décida de changer d'itinéraire et en avertit l'occupant de la première voiture du convoi, le Dr Edmund Gerde, commissaire de la ville mais ce dernier omit de le signaler au chauffeur. Lorsque le chauffeur se trompa d'itinéraire, le gouverneur militaire Potiorek lui ordonna de faire marche arrière, ce qui obligea la voiture archiducale à s'arrêter au milieu de la foule et mit le couple à portée de tir du jeune Gavrilo Princip à un moment où, confrontés à l'échec de leur entreprise, les jeunes terroristes cherchaient à s'éloigner discrètement de la foule. En effet, Gavrilo Princip, pour qui le principal mobile de l'attentat était la « vengeance pour toutes les souffrances que l'Autriche fait endurer au peuple », s'était rendu dans une boutique des environs pour s'acheter un sandwich (parce qu'il s'était résigné, ou alors parce qu'il avait cru à tort que l'archiduc était mort dans l'explosion), et il aperçut, peu avant onze heures du matin, la voiture de François-Ferdinand qui passait près du pont Latin. Gavril Princip rattrapa la voiture, puis tira deux fois : la première balle traversa le bord de la voiture et atteignit la duchesse Sophie Chotek de Hohenberg à l’abdomen. La seconde balle atteignit l'archiduc François-Ferdinand dans le cou. Tous deux furent conduits à la résidence du gouverneur, où ils moururent de leurs blessures quinze minutes plus tard.

Pour visionner un documentaire de la chaine PUBLIC SENAT sur YOUTUBE, sur l' attentat de Sarajevo, clic sur le lien... https://www.youtube.com/watch?v=0uhTZRwuHic

Attentat de Sarajevo
Note partagée

M. DUMAINE, Ambassadeur de France, à Vienne, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Vienne, le 2 juillet 1914.
Le crime de Sarajevo suscite les plus vives rancunes dans le milieux militaires autrichiens et chez tous ceux qui ne se résignent pas à laisser la Serbie garder dans les Balkans le rang qu' elle a conquis
L'enquête sur les origines de l'attentat qu'on voudrait exiger du Gouvernement de Belgrade dans des conditions intolérables pour sa dignité, fournirait, à la suite d'un refus, le grief permettant de procéder à une exécution militaire. Dumaine

Attentat de Sarajevo
Note partagée

M .DE MANNEVILLE, Chargé d'affaires de France à Berlin, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Berlin, le 4 juillet 1914.
Le Sous-Secrétaire d' État des Affaires étrangères m'a dit hier, et a répété aujourd'hui à l' Ambassadeur de Russie, qu'il espérait que la Serbie donnerait satisfaction aux demandes que l' Autriche pouvait avoir à lui adresser en vue de la recherche et de la poursuite des complices du crime de Sarajevo. Il a ajouté qu'il avait confiance qu'il en serait ainsi parce que la Serbie, si elle agissait autrement, aurait contre elle l'opinion de tout le monde civilisé.
Le Gouvernement allemand ne paraît donc pas partagé les inquiétudes qui se manifestent dans une partie de la presse allemande au sujet d'une tension possible des rapports entre les Gouvernements de Vienne et de Belgrade, ou du moins il ne veut pas en avoir l' apparence. DE MANNEVILLE.

Attentat de Sarajevo
Note partagée

M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Saint-Pétersbourg, 6 juillet 1914.
Au cours d'un entretien qu'il avait tenu à avoir avec le Chargé d'affaires d'Autriche-Hongrie, M. Sazonoff a signalé amicalement à ce diplomate l'irritation
inquiétante que les attaques de la presse autrichienne contre la Serbie risquent de produire dans son pays.
Le Comte Czernin ayant laissé entendre que le Gouvernement austro-hongrois serait peut-être obligé de rechercher sur le territoire serbe les instigateurs de l'attentat de Sarajevo, M. Sazonoff l'interrompit : «Aucun pays plus que la Russie, a-t-il dit, n'a eu à souffrir des attentats préparés sur territoire étranger. Avons-nous jamais prétendu employer contre un pays quelconque les procédés dont vos journaux menacent la Serbie? Ne vous engagez pas dans cette voie ».
Puisse cet avertissement n'être pas perdu.
PALÉOLOGUE.

Attentat de Sarajevo
Note partagée

M. DUMAINE, Ambassadeur de France à Vienne, à M. René VIVIANI, Président du Conseil,Ministre des Affaires étrangères.
Vienne, le 15 juillet 1914
Certains organes de la presse viennoise, discutant l'organisation militaire de la France et de la Russie, présentent ces deux pays comme hors d'état de dire leur mot dans les affaires européennes, ce qui assurerait à la monarchie dualiste, soutenue par l'Allemagne, d'appréciables facilités pour soumettre la Serbie au régime qu'il plairait de lui imposer. La Militärische Rundschau l'avoue sans ambage. « L'instant nous est encore favorable. Si nous ne nous décidons pas à la guerre, celle que nous devrons faire dans deux ou trois ans au plus tard s'engagera dans des circonstances beaucoup moins propices. Actuellement, c'est à nous qu'appartient l'initiative : la Russie n'est pas prête, les facteurs moraux et le bon droit sont pour nous, de même que la force. Puisqu'un jour nous devrons accepter la lutte, provoquons-la tout de suite. Notre prestige, notre situation de grande Puissance, notre honneur sont en question : plus encore, car vraisemblablement il s'agirait de notre existence, d'être ou ne pas être, ce qui réellement est aujourd'hui la grande affaire. »
En renchérissant sur elle-même, la Neue Freie Presse de ce jour s'en prend au Comte Tisza de la modération de son second discours, où il a dit : «nos relations avec la Serbie auraient toutefois besoin d'être clarifiées». Ces mots provoquent son indignation. Pour elle, l'apaisement, la sécurité ne peuvent résulter que d'une guerre au couteau contre le panserbisme, et c'est au nom de l'humanité qu'elle réclame l'extermination de la maudite race serbe. DUMAINE.

Attentat de Sarajevo
Note partagée

M. DUMAINE, Ambassadeur de France à Vienne, à M. René VIVIANI,Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Vienne, le 19 juillet 1914.
Le Chancelier du Consulat qui m'a remis son rapport semestriel résumant les faits divers d'ordre économique qui ont fait l'objet de ses études depuis le début de l'année, y a joint une partie d'information, politique provenant d'une source sérieuse.
Je l'ai prié de rédiger brièvement les renseignements qu'il a recueillis sur la remise prochaine de la Note autrichienne à la Serbie, que les journaux annoncent depuis quelques jours avec insistance.
Vous trouverez ci-joint le texte de cette note d'information intéressante en raison de sa précision.DUMAINE.

NOTE.
(Extrait d'un rapport consulaire sur la situation économique et politique en Autriche.)
Vienne, le 20 juillet 1914.
Il résulte de renseignements fournis par une personnalité particulièrement au courant des nouvelles officielles que le Gouvernement français aurait tort de s'en rapporter aux semeurs d'optimisme : on exigera beaucoup de la Serbie, on lui imposera la dissolution de plusieurs sociétés de propagande,on la sommera de réprimer de le nationalisme, de surveiller la frontière en collaboration avec des commissaires autrichien, de faire la police des écoles au point de vue de l'esprit anti-autrichiens, et il est bien difficile qu'un Gouvernement accepte de se faire ainsi le sergent de ville d'un Gouvernement étranger. On compte avec les échappatoires par lesquelles la Serbie voudra sans doute esquiver une réponse claire et directe; c'est pourquoi on lui fixera peut-être un délai bref pour déclarer si elle accepte oui ou non. La teneur de la Note et son allure impérative
garantissent presque sûrement que Belgrade refusera. Alors, on opérera militairement.
Il y a ici, et pareillement à Berlin, un clan qui accepte l'idée du conflit à dimensions généralisées, en d'autres termes, la conflagration. L'idée directrice est probablement qu'il faudrait marcher avant que la Russie ait terminé ses grands perfectionnements de l'armée et des voies ferrées, et avant que la France ait mis au point son organisation militaire. Mais ici, il n'y a pas accord dans les hautes sphères : du côté du comte Berchtold et des diplomates, on voudrait tout au plus une opération localisée contre la Serbie. Mais tout doit être, envisagé comme possible. On signale un fait singulier : généralement l'agence télégraphique officielle dans ses résumés et revues de presse étrangère, ne tient compte que des journaux officieux et des organes les plus importants; elle omet toute citation,toute mention des autres.
C'est une règle et une tradition. Or, depuis une dizaine de jours, l'agence officielle fournit quotidiennement à la presse d'Autriche-Hongrie une revue complète de toute la presse serbe, en donnant une large place aux journaux les plus ignorés, les plus petits et insignifiants,qui par cela même ont un langage plus libre, plus hardi, plus agressif et souvent injurieux. Ce travail de l'Agence officielle a visiblement pour but d'exciter le sentiment public et de créer une opinion favorable à la guerre.Le fait est significatif.

Attentat de Sarajevo
Note partagée

M. Jules CAMBON, Ambassadeur de France à Berlin, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères
Berlin, le 21 juillet 1914.
Il me revient que le représentant de la Serbie à Berlin aurait fait hier une démarche à la Wilhelmstrasse pour dire que son Gouvernement était prêt à accueillir la requête de l'Autriche motivée par l'attentat de Sarajevo, pourvu qu'elle ne demandât que des concours judiciaires en vue de la répression et de la prévention des attentats politiques, mais il aurait été chargé de prévenir le Gouvernement allemand qu'il serait dangereux de chercher par cette enquête à porter atteinte au prestige de la Serbie.
Confidentiellement, je puis dire également à Votre Excellence que le Chargé d'affaires de Russie, à l'audience diplomatique d'aujourd'hui, a parlé de cette question à M. de Jagow. Il lui a dit qu'il supposait que le Gouvernement allemand connaissait actuellement très bien la Note préparée par l'Autriche et était par suite à même de donner l'assurance que les difficultés austro-serbes seraient localisées. Le Secrétaire d' État a protesté qu'il ignorait absolument le contenu de cette Note et s'est exprimé de même avec moi. Je n'ai pu que m'étonner d'une déclaration aussi peu conforme à ce que les circonstances conduisent à penser. Il m'a été assuré d'ailleurs que, dès maintenant, les avis préliminaires de mobilisation qui doivent mettre l'Allemagne dans une sorte de « garde à vous » pendant les époques de tension, ont été adressés ici aux classes qui doivent les recevoir en pareil cas. C'est là une mesure à laquelle les Allemands, étant donné leurs habitudes, peuvent recourir sans s'exposer à des indiscrétions et sans émouvoir la population.
Elle ne revêt pas un caractère sensationnel, et n'est pas forcément suivie de mobilisation effective ainsi que nous l'avons déjà vu, mais elle n'en est pas moins significative. Jules CAMBON.

Attentat de Sarajevo
Note partagée

ULTIMATUM AUTRICHE-HONGRIE A LA SERBIE EN DATE DU 23 JUILLET 1914. Note de l' Autriche-Hongrie au gouvernement Serbe, remise à Belgrade en date du 23 juillet 1914 à 6h30 le soir.
Le 31 mars 1909 le ministre de Serbie à Vienne a fait, d'ordre de son gouvernement, au gouvernement impérial et royal la déclaration suivante : « La Serbie reconnaît qu'elle n'a pas été atteinte dans ses droits par le fait accompli créé en Bosnie-Herzégovine et qu'elle se conformera par conséquent à telle décision que les puissances prendront par rapport à l'article 23 du traité de Berlin. Se rendant aux conseils des grandes puissances, la Serbie s'engage dès à présent à abandonner l'attitude de protestation et d'opposition qu'elle a observée à l'égard de l'annexion depuis l'automne dernier et elle s'engage, en outre, à changer le cours de sa politique actuelle envers l' Autriche-Hongrie , pour vivre désormais avec cette dernière sur le pied d'un bon voisinage ».

Or, l'histoire des dernières années et notamment les événements douloureux du 23 juin ont démontré l'existence en Serbie d'un mouvement subversif dont le but est de détacher de la Monarchie austro-hongroise certaines parties de ses territoires. Ce mouvement, qui a pris jour sous les yeux du gouvernement serbe, est arrivé à se manifester au delà du territoire du Royaume par des actes de terrorisme, par une série d'attentats et par des meurtres.
Le gouvernement royal serbe, loin de satisfaire aux engagements formels contenus dans la déclaration du 31 mars 1909, n'a rien fait pour supprimer ce mouvement. Il a toléré l'activité criminelle des différentes sociétés et affiliations dirigées contre la Monarchie, le langage effréné de la presse, la glorification des auteurs d'attentats, la participation d'officiers, de fonctionnaires dans des agissements subversifs, une propagande malsaine dans l'instruction publique ; toléré enfin toutes les manifestations qui pouvaient induire la population serbe à la haine de la Monarchie et au mépris de ses institutions.
Cette tolérance coupable du gouvernement royal de Serbie n'avait pas cessé au moment où les événements 28 juin dernier en ont démontré au monde entier les conséquences funestes.
Il résulte des dépositions et aveux des auteurs criminels de l'attentat du 28 juin que le meurtre de Sarajevo a été tramé a Belgrade, que les armes et explosifs dont les meurtriers se trouvaient être munis leur ont été donnés par des officiers et fonctionnaires serbes faisant partie de la « Najodja Ojbrana (Main noire)» et enfin que le passage en Bosnie des criminels et de leurs armes a été organisé et effectué par des chefs du service-frontière serbe.
Les résultats mentionnés de l'instruction ne permettent pas au gouvernement impérial et royal de poursuivre plus longtemps l'attitude de longanimité expectative qu'il avait observée pendant des années vis-à-vis des agissements concentrés à Belgrade et propagés de là sur les territoires de la Monarchie ; ces résultats lui imposent au contraire le devoir de mettre fin à des menées qui forment une menace perpétuelle pour la tranquillité de la Monarchie.
C'est pour atteindre ce but que le gouvernement impérial et royal se voit obligé de demander au gouvernement serbe l' énonciation officielle qu'il condamne la propagande dirigée contre la Monarchie austro-hongroise, c'est-à-dire l'ensemble des tendances qui aspirent en dernier lieu à détacher de la Monarchie des territoires qui en font partie, et qu'il s'engage à supprimer, par tous les moyens, cette propagande criminelle et terroriste.
Afin de donner un caractère solennel à cet engagement, le gouvernement royal de Serbie fera publier à la première page du « Journal officiel » en date du 26 juillet l' énonciation suivante :

« Le gouvernement royal de Serbie condamne la propagande dirigée contre l'Autriche-Hongrie, c'est-à-dire l'ensemble des tolérances qui aspirent en dernier lieu à détacher de la Monarchie austro-hongroise des territoires qui en font partie, et il déplore sincèrement les conséquences funestes de ces agissements criminels.
Le gouvernement royal regrette que des officiers et fonctionnaires serbes aient participé à la propagande susmentionnée et compromis par là les relations de bon voisinage auquel le gouvernement royal s'était solennellement engagé par ses déclarations du 31 mars 1909.
Le gouvernement royal, qui désapprouve et répudie toute idée ou tentative d'immixtion dans les destinées des habitants de quelque partie de l'Autriche-Hongrie que soit, considère de son devoir d'avertir formellement les officiers, les fonctionnaires et toute la population du Royaume que dorénavant il procédera avec la dernière rigueur contre les personnes qui se rendraient coupables de pareils agissements, agissements qu'il mettra tous ses efforts à prévenir et à réprimer  ».
Cette énonciation sera portée simultanément à la connaissance de l'armée royale par un ordre du jour de Sa Majesté le Roi et sera publiée dans le Bulletin officiel de l' armée.
Le gouvernement royal serbe s' engage en outre :
1° A supprimer toute publication qui excite à la haine et au mépris de la Monarchie, et dont la tendance générale est dirigée contre son intégrité territoriale ;

2° A dissoudre immédiatement la Société dite « Narodja Odbrana (Main Noire) », à confisquer tous ses moyens de propagande, et à procéder de la même manière contre les autres sociétés et affiliations en Serbie qui s'adonnent à la propagande contre la Monarchie austro-hongroise ; le gouvernement royal prendra les mesures nécessaires pour que les sociétés dissoutes ne puissent pas continuer leur activité sous un autre nom et sous une autre forme ;

3° A éliminer sans délai de l' instruction publique en Serbie, tant ce qui concerne le corps enseignant que les moyens d'instruction, tant ce qui sert ou pourrait servir à fomenter la propagande contre l'Autriche-Hongrie ;

4° A éloigner du service militaire et de l'administration en général tous les officiers et fonctionnaires coupables de la propagande contre la Monarchie austro-hongroise et dont le gouvernement impérial et royal se réserve de communiquer les noms et les faits au gouvernement royal ;

5° A accepter la collaboration en Serbie des organes du gouvernement impérial et royal dans la suppression du mouvement subversif dirigé contre l'intégrité territoriale de la Monarchie ;

6° A ouvrir une enquête judiciaire contre les partisans du complot du 28 juin se trouvant sur territoire serbe; des organes délégués par le gouvernement impérial et royal prendront part aux recherches y relatives ;

7° A procéder d'urgence à l'arrestation du commandant Volja Tankosic et du nommé Milan Ciganovic, employé de l'État serbe compromis par les résultats de l'instruction de Sarajevo;

8° A empêcher, par des mesures efficaces, le concours des autorités serbes dans le trafic illicite d'armes et d'explosifs à travers la frontière  ; à licencier et punir sévèrement les fonctionnaires du service-frontière de Schabatz et de Loznica coupables d' avoir aidé les auteurs du crime de Sarajevo en leur facilitant le passage de la frontière ;

9° A donner au gouvernement impérial et royal des explications sur les propos injustifiables de hauts fonctionnaires serbes tant en Serbie qu'à l'étranger qui, malgré leur position officielle, n'ont pas hésité après l'attentat du 28 juin de s'exprimer dans des interviews d'une manière hostile envers la Monarchie austro-hongroise. Enfin,

10° D'avertir sans retard, le gouvernement impérial et royal de l'exécution des mesures comprises dans les points précédents.

Le gouvernement impérial et royal attend la réponse du gouvernement royal au plus tard jusqu'au samedi 25 de ce mois a six heures du soir. — Un Mémoire concernant résultats de l'instruction de Sarajevo à l'égard des fonctionnaires mentionnés aux points 7 et 8 est annexé à cette Note.

ANNEXE

L' instruction criminelle ouverte par le tribunal de Sarajevo contre Gravillo Princip et consorts du chef d'assassinat et de complicité y relative, crime commis par eux le 28 juin dernier, a jusqu'ici abouti aux constatations suivantes :

1° Le complot ayant pour but d'assassiner, lors de son séjour à Sarajevo, l'Archiduc François-Ferdinand fut formé a Belgrade par Gravillo Princip, Nedeljko Cabrinovic, le nommé Milan Ciganovic et Trifko Grabez avec le concours du commandant Voija Tankosic.

2° Les six bombes et les quatre pistolets Browning avec munitions, moyennant lesquels les malfaiteurs ont commis l'attentat, furent livrés à Belgrade à Princip, Cabrinovic et Grabez par le nommé Milan Ciganovic et le commandant Voija Tankosic.

3° Les bombes sont des grenades à main provenant du dépôt d'armes de l'armée serbe à Kragujevaks.

4° Pour assurer la réussite de l'attentat, Ciganovic enseigna à Princip, Cabrinovic et Grabez la manière de se servir des grenades et donna, dans une forêt près du champ de tir à Topschider, des leçons de tir avec pistolets Browning à Princip et à Grabez.

5° Pour rendre possible & Princip, Cabrinovic et Grabez de passer la frontière de Bosnie-Herzégovine et d'y introduire clandestinement leur contrebande d'armes, un système de transport secret fut organisé par Ciganovic.
D'après cette organisation, l'introduction en Bosnie-Herzégovine des malfaiteurs et de leurs armes fut opérée par les capitaines-frontières de Sabac (Popovic) et de Loznica, ainsi que par le douanier Rudivoj Gabic de Loznica, avec le concours de divers particuliers.

Source : Recueil de documents intéressant le droit internationale : la guerre de 1914 avec avant propos de Paul Fauchille. Bibliothèque Gallica/BNF.

Note partagée

NOTE DU GOUVERNEMENT ALLEMAND A LA FRANCE, A LA GRANDE-BRETAGNE ET A LA RUSSIE, EN DATE DU 23 JUILLET 1914, DONNANT SON APPROBATION A L' ATTITUDE DE L' AUTRICHE-HONGRIE VIS A VIS DE LA SERBIE.

Berlin le 23 juillet 1914.
Les déclarations des journaux austro-hongrois, relatives aux circonstances dans lesquelles l'attentat sur la personne de l'héritier du trône d'Autriche et de son épouse a eu lieu, dévoilent nettement le but que la propagande panserbe s'était proposé et les moyens dont elle s'est servie pour l'atteindre.
D'après les faits connus, Il ne peut non plus y avoir aucun doute que c'est à Belgrade qu'il faut chercher le centre d'action des agitations qui tendaient à détacher le l' Autriche-Hongrie les provinces salves du Sud pour les réunir au Royaume de Serbie, et que c'est là tout au moins que s'est développée son activité avec la connivence de membres du gouvernement et de l'armée.

Les menées serbes remontent à un grand nombre d'années. Le chauvinisme panserbe s' est particulièrement manifesté pendant la crise bosniaque. C'est à la modération du gouvernement austro-hongrois, ; à son grand empire sur lui-même, ; à l'intervention énergique des puissances, que l'on est redevable si les provocation s auxquelles l'Autriche- Hongrie a été, à cette époque, en but de la part de la Serbie, n'ont pas suscité un conflit. La promesse faite alors par le gouvernement serbe d'adopter une attitude irréprochable n'a pas été tenue. Sous les yeux, tout au moins avec la tolérance tacite de la Serbie officielle, la propagande panserbe a continué, dans l'entre-temps, à croître en étendue intensité.
C'est sur son compte qu'il faut mettre ce dernier forfait, dont on doit rechercher la trame a Belgrade.
Il est indubitable qu' il ne serait conciliable ni avec la dignité ni avec l'esprit de conservation de la Monarchie austro-hongroise de rester plus longtemps inactive en présence de l'agitation qui se poursuit de ce côté-là de sa frontière, et qui constitue une menace perpétuelle pour la sûreté et l'intégrité de ses territoires. En raison de cet état de choses, la conduite, de même que les revendications du gouvernement austro-hongrois, doivent être considérées comme justifiées.
Cependant l'altitude que l'opinion publique aussi bien que le gouvernement ont adoptée dans ces derniers temps en Serbie n'exclut pas la crainte que le gouvernement serbe se refusera à accéder à ces réclamations, et même qu'il se laissera entraîner à une altitude provocatrice à l'égard de l'Autriche-Hongrie. Si celle-ci ne veut pas renoncer définitivement à son rang de grande puissance, il ne restera au gouvernement austro-hongrois plus rien d'autre à faire qu'à poursuivre ses revendications auprès du gouvernement serbe en exerçant une forte pression, et au besoin en prenant des mesures militaires dont le choix des moyens doit lui être laissé.
Le gouvernement allemand estime que la question actuelle est une affaire à régler exclusivement entre l'Autriche-Hongrie et la Serbie, et que les puissances ont le plus sérieux intérêt à la restreindre aux deux parties Intéressées.
Le gouvernement allemand désire ardemment que le conflit soit localisé, toute intervention d'une autre puissance devant, par le jeu naturel des alliances, provoquer des conséquences incalculables.

M. FARGES, Consul général à Baie, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères de France.
Baie, le 27 juillet 1914.
Les officiers allemands en vacances dans cette région ont reçu, il y a quatre jours, l'ordre de les interrompre pour regagner l'Allemagne.
D'autre part, j'apprends de deux sources sérieuses qu'avis a été donné aux propriétaires de voitures automobiles du Grand-Duché de Bade de se préparer à les mettre à la disposition des autorités militaires, deux jours après un nouvel ordre. Le secret, sous peine d'amende, a été recommandé sur cet avis.
La population bâloise est très inquiète et les facilités bancaires se resserrent.
FARGES.

Attentat de Sarajevo
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Serbie – Télégramme de son Altesse royal le Prince Alexandre II Régent de Serbie à sa Majesté, l' Empereur Nicolas II de Russie, en date du 24 juillet 1914 :
Belgrade le 24 juillet 1914.
Le gouvernement austro-hongrois a remis hier soir au gouvernement serbe une Note concernant l' attentat de Sarajevo. Consciente de ses devoirs internationaux, la Serbie dès les premiers jours de l' horrible crime a déclaré qu' elle condamnait et qu' elle était prête à ouvrir une enquête sur son territoire si la complicité de certains de ses sujets était prouvée au cours du procès instruit par les autorité austro-hongroise. Cependant les demandes contenues dans la Note austro-hongrois sont inutilement humiliantes pour la Serbie et incompatibles avec sa dignité comme Etat indépendant. Ainsi on nous demande dur un ton péremptoire une déclaration du gouvernement dans l' « Officiel » et un ordre du Souverain de l' armée, où nous réprimerions l' esprit hostile contre l' Autriche en nous faisant à nous même des reproches d' une faiblesse criminelle envers nos menées perfides. On nous impose l' admission des fonctionnaires austro-hongrois en Serbie pour participer avec les nôtres à l' instruction et pour surveiller l' exécution des autres conditions indiquées dans la Note. Nous avons reçu un délai de 48 heures pour accepter le tout, faute de quoi la légation d' Autriche-Hongrie quittera Belgrade. Nous sommes priés à accepter les conditions austro-hongrois qui sont compatibles avec la situation à un Etat indépendant, ainsi que celles dont l' acceptation nous sera conseillée par Votre Majesté ; toutes les personnes dans la participation à l' attentat sera démontrée seront sévèrement punis par nous. Certaines parmi ces demandes ne pourraient être exécutées sans des changements de notre législation, ce qui exige du temps. On nous a donné un délai trop court. Nous pouvons être attaqués après l' expiration du délai par l' armée austro-hongroise qui se concentre sur nos frontières. Il nous est impossible de nous défendre et nous supplions Votre Majesté de nous donner aide le plus tôt possible. La bienveillance précieuse de Votre Majesté qui s' est manifestée tant de fois à notre égard nous fait espérer fermement que cette fois encore notre appel sera entendu par son généreux coeur slave. En ces moments difficiles j' interprète les sentiments du peuple serbe qui supplie Votre Majesté de bien vouloir s' intéresser au sort du Royaume de Serbie. Alexandre

Attentat de Sarajevo
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RÉPONSE DU GOUVERNEMENT SERBE A LA NOTE AUSTRO-HONGROISE, EN DATE DU 25 JUILLET 1914, REMISE LE 25 JUILLET A SIX HEURE DU SOIR AU MINISTRE D'AUTRICHE-HONGRIE.
Belgrade le 25 juillet 1914.
Le gouvernement royal serbe a reçu la communication du gouvernement impérial et royal du /23 de ce mois et il est persuadé que sa réponse éloignera tout malentendu qui menace de compromettre les bons rapports de voisinage entre la Monarchie austro- hongroise et le Royaume de Serbie.
Le gouvernement royal a conscience que les protestations qui ont apparu tant à la tribune de la Skoupchtina nationale que dans les déclarations et les actes des représentants responsables de l'État, protestations auxquelles coupa court la déclaration du gouvernement serbe faite le 31 mars 1909, ne se sont plus renouvelées vis-à-vis de la grande Monarchie voisine en aucune occasion, et que, depuis ce temps, autant de la part des gouvernements royaux qui se sont succédés que de la paîx de leurs organe, aucune tentative n'a été faite dans le but de changer l'état de choses politique et juridique créé en Bosnie-Herzégovine.
Le gouvernement royal constate que sous ce rapport le gouvernement Impérial et royal n'a fait aucune représentation, sauf en ce qui concerne un livre scolaire, représentation au sujet de laquelle le gouvernement impérial et royal a reçu une explication entièrement satisfaisante.
La Serbie a, à de nombreuses reprises, donné des preuves de sa politique pacifique et modérée pendant la durée de la crise balkanique, et c'est grâce à la Serbie et aux sacrifices qu'elle a faits dans l intérêt exclusif de la paix européenne que cette paix a été préservée.
Le gouvernement royal ne peut pas être rendu responsable des manifestations d'un caractère privé telles que les articles des journaux et les agissements des sociétés, manifestations qui se produisent dans presque tous les pays comme une chose ordinaire et qui échappent en règle générale au contrôle officiel, d'autant moins que le gouvernement royal, lors de la solution de toute une série de questions qui se sont présentées entre la Serbie et l'Autriche-Hongrie, a montré une grande prévenance et a réussi, de cette façon, a en régler le plus grand nombre au profit du progrès des deux pays voisins.
C'est pourquoi le gouvernement royal a été péniblement surpris par les affirmations d'après lesquelles des personnes du Royaume de Serbie auraient participé a la préparation de l'attentat commis a Sarajevo. Il s'attendait à être invité à collaborer à la recherche de tout ce qui se rapporte à ce crime et il était prêt, pour prouver par des actes son entière correction, a agir contre toutes les personnes à l'égard desquelles des communications lui seraient faites.

Se rendant donc au désir du gouvernement impérial et royal, le gouvernement royal est disposé à remettre aux tribunaux tout sujet serbe, sans égard à sa situation et à son rang, pour la complicité duquel, dans le crime de Sarajevo, des preuves lui seraient fournies.
Il s'engage spécialement à faire publier à la première page du « Journal officiel » en date du 26 juillet l' énonciation suivante :
« Le gouvernement royal de Serbie condamne tonte propagande qui serait dirigée contre l'Autriche-Hongrie, c'est-à-dire l'ensemble des tendances qui aspirent en dernier lieu a détacher de la Monarchie austro-hongroise des territoires qui en font partie, et il déplore sincèrement les conséquences funestes de ces agissements criminels.
Le gouvernement royal regrette que certains officiers et fonctionnaires serbes aient participé, d'après la communication du gouvernement impérial et royal, à la propagande susmentionnée et compromis par là les relations de bon voisinage auxquelles le gouvernement royal s'était solennellement engagé par la déclaration du 18/31 mars 1909.
« Le gouvernement, qui désapprouve et répudie toute idée ou tentative d'une Immixtion dans les destinées des habitants de quelque partie de l'Autriche-Hongrie que ce soit, considère qu'il est de son devoir d'avertir formellement les officiers, les fonctionnaires et toute la population du Royaume que dorénavant il procédera avec la dernière rigueur contre les personnes qui se rendraient coupables de pareils agissements, qu'il mettra tous ses efforts a prévenir et a réprimer ».
Cette énonciation sera portée a la connaissance de l' armée royale par un ordre du jour, au nom de Sa Majesté le Roi, par Son Altesse royale le Prince héritier Alexandre, et sera publiée dans le prochain « Bulletin officiel de l'armée ».
Le gouvernement royal s'engage en outre :

1° A introduire dans la première convocation régulière de la Skoupchlina une disposition dans la loi de la presse par laquelle sera punie de la manière la plus sévère la provocation à la haine et au mépris de la Monarchie austro-hongroise, ainsi que contre toute publication dont la tendance générale serait dirigée contre l'intégrité territoriale de l'Autriche-Hongrie.
Il se charge, lors de la révision de la Constitution, qui est prochaine, de faire introduire dans l'article 22 de la Constitution un amendement de telle sorte que les publications ci-dessus puissent être confisquées, ce qui, actuellement, aux termes catégoriques de l'article 22 de la Constitution, est impossible ;

2° Le gouvernement ne possède aucune preuve et la Note du gouvernement Impérial et royal ne lui en fournit non plus aucune que la Société Narodna Odbrana et les autres sociétés similaires aient commis jusqu'à ce jour quelque acte criminel de ce genre par le fait d'un de leurs membres. Néanmoins le gouvernement royal acceptera la demande du gouvernement impérial et dissoudra la Société Narodna Odbrana et toute autre société qui agirait contre l'Autriche-Hongrie .

3° Le gouvernement royal serbe s'engage à éliminer sans délai de l'instruction publique en Serbie tout ce qui sert ou pourrait servir à fomenter la propagande contre l'Autriche-Hongrie, quand le gouvernement Impérial et royal lui fournira des faits et des preuves de cette, propagande ;

4» Le gouvernement royal accepte du moins d'éloigner du service militaire ceux dont l'enquête judiciaire aura prouvé qu'ils sont coupables d'actes dirigés contre l'intégrité du territoire de la Monarchie austro-hongroise ; il attend que le gouvernement impérial royal lui communique ultérieurement les noms et les laits de ces officiers et fonctionnaires aux fins de la procédure qui doit s 'ensuivre ;

5° Le gouvernement royal doit avouer qu'il ne se rend pas clairement compte du sens et de la portée de la demande du gouvernement impérial et royal tendant à ce que la Serbie s'engage à accepter sur son territoire , la collaboration des organes du gouvernement impérial et royal. Mais il déclare qu'il admettra toute collaboration qui répondrait aux principes du droit International et à la procédure criminelle, ainsi qu'aux bons rapports de voisinage ;

6* Le gouvernement royal, cela va de sol, considère de son devoir d'ouvrir une enquête contre tous ceux qui sont ou qui, éventuellement, auraient été mêlés au complot du 28 juin et qui se trouveraient sur le territoire du Royaume. Quant a la participation à cette enquête des agents des autorités austro-hongroises qui seraient délégués à cet effet par le gouvernement Impérial et royal, le gouvernement royal ne peut pas l'accepter, car ce serait une violation de la Constitution et de la loi sur la procédure criminelle. Cependant, dans des cas concrets, des communications sur les résultats de l'instruction en question pourraient être données aux organes austro-hongrois;

7°Le gouvernement royal a fait procéder dès le soir même de la remise da la Note à l'arrestation du commandant Vojja Tankositch. Quant à Milan iganovilch, qui est sujet de la Monarchie austro-hongroise et qui jusqu'au 28 juin était employé (comme aspirant) à la direction des chemins de fer, il n'a pas pu encore être joint. Le gouvernement impérial et royal est prié de vouloir bien, dans la forme accoutumée, faire connaître le plus tôt possible les présomptions de culpabilité, ainsi que les preuves éventuelles de culpabilité qui ont été recueillies Jusqu'à ce jour par l'enquête à Sarajevo, aux fins d'enquêtes ultérieures ;

8° Le gouvernement serbe renforcera et étendra les mesures prises pour empêcher le trafic illicite d'armes et d'explosifs h travers la frontière. Il va de soi qu'il ordonnera tout de suite une enquête et punira sévèrement les fonctionnaires des frontières sur la ligne Schabaz-Loznica, qui ont manqué à leur devoir et laissé passer les auteurs du crime de Sarajevo ;

9° Le gouvernement royal donnera volontiers des explications sur les propos que ces fonctionnaires, tant en Serbie qu' à l'étranger, ont tenus après l'attentat dans des interviews et qui, d'après l'affirmation du gouvernement impérial et royal, ont été hostiles à la Monarchie, dès que le gouvernement impérial et royal lui aura communiqué les passages en question de ces propos, et dès qu'il aura démontré que les propos employés ont en effet été tenus par lesdits fonctionnaires, propos au sujet desquels le gouvernement royal lui-même aura soin de recueillir des preuves et convictions ;

10° Le gouvernement royal informe le gouvernement impérial et royal de l'exécution des mesures comprises dans les points précédents en tant que cela n'a pas été déjà fait par la présente Note. Aussitôt que chaque mesure aura été ordonnée et exécutée, dans le cas où le gouvernement Impérial et royal ne serait pas satisfait de celte réponse, le gouvernement royal serbe, considérant qu'il est de l'Intérêt commun de ne pas précipiter la solution de cette question, est prêt, comme toujours, à accepter une entente pacifique, en remettant cette question soit à la décision du Tribunal international de la Haye, soit aux grandes puissances qui ont pris part A l'élaboration de la déclaration que le gouvernement serbe à faite le 31 mars 1909.

Attentat de Sarajevo
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Russie – Communiqué du Gouvernement impérial de Russie en date du 25 juillet 1914
Saint-Pétersbourg, le 25 juillet 1914
Les derniers événements et l' envoi par l' Autriche-Hongrie d' un ultimatum à la Serbie préoccupent le gouvernement Impérial au plus haut degré. Le gouvernement suit attentivement l' évolution du conflit serbo-autrichien qui ne peut pas laisser la Russie indifférente.

Lors du Conseil des Ministres de Russie du 25 juillet 1914, tenu en présence de l'Empereur Nicolas II la mobilisation des treize corps d'armée éventuellement destinés à opérer contre l'Autriche a été envisagée ; cette mobilisation ne serait toutefois rendue effective que si l'Autriche contraignait la Serbie par la force des armes, et seulement après avis du Ministre des Affaires étrangères, à qui le soin incombe de fixer la date, liberté lui étant laissée de continuer les négociations même dans le cas où Belgrade serait occupée. L'opinion russe manifeste l'impossibilité politique et morale pour la Russie de laisser écraser la Serbie.

Attentat de Sarajevo

Mobilisation générale en Serbie, le gouvernement serbe se retire à Kragoujevatz, où il est suivi par les Ministres de France et de Russie.

M. CHEVALLEY, Ministre de France à Christiania, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères.
Christiania, le 26 juillet 1914.
Toute la flotte allemande en Norvège a reçu l'ordre de prendre la mer. Les autorités allemandes à Bergen déclarent que c'est pour rallier directement l'Allemagne.
Les navires allemands dispersés dans les fjords au nord de Bergen rejoindraient ceux qui sont aux environs de Stavanger. CHEVALLEY,

Attentat de Sarajevo
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Russie – Télégramme de Sa Majesté Impériale l' Empereur Nicolas II de Russie à Son Altesse royale le Prince Alexandre II de Serbie en date du 27 juillet 1914.
Votre Altesse royale en s' adressant à moi dans ce moment particulièrement difficile, ne s' est pas trompée sur les sentiments qui m' animent à son égard et sur notre sympathie cordiale pour le peuple serbe.
Ma plus précieuse attention est attirée par la situation actuelle et mon gouvernement s' applique de toutes ses forces à aplanir les présentes. Je ne doute point que Votre Altesse et le gouvernement royal ne veuillent faciliter cette tâche en ne négligeant rien pour arriver à une solution qui permette de prévenir les horreurs d' une nouvelle guerre tout en sauvegardant la dignité de la Serbie.
Tant qu' il y a le moindre espoir d 'éviter une effusion de sang, tous nos efforts doivent tendre vers ce but. Si, malgré notre plus sincères désir, nous ne réussissons pas Votre Altesse peut être assurée qu' en aucun cas la Russie ne se désintéressera du sort de la Serbie. Nicolas

Attentat de Sarajevo
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Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie en date 28 juillet 1914 (10h45 du soir).
C' est avec la plus vive inquiétude que j' ai appris la pression qu' a produite dans ton empire la marche en avant de l' Autriche-Hongrie contre la Serbie. L' agitation sans scrupule qui se poursuit depuis des années en Serbie à conduit au monstrueux attentat dont l' Archiduc François-Ferdinand a été la victime. L' état d' esprit qui a amené les Serbes à assassiner leur propre Roi et son épouse règne encore dans ce pays. Sans doute conviendras-tu avec moi que tous deux, toi aussi bien que moi, nous avons, comme tous les Souverains, un intérêt commun à insister pour que ceux qui ont moralement responsables de ce terrible meurtre reçoivent le châtiment qu' ils méritent.
D' autre part, je ne me dissimule aucunement combien il est difficile pour toi et ton gouvernement de résister aux manifestations de l' opinion publique. En souvenir de la cordiale amitié qui nous lie tous deux étroitement depuis longtemps, j' use de toute mon influence pour décider l' Autriche-Hongrie à en venir à une entente loyale et satisfaisante avec la Russie. Je compte bien que tu me secourras dans mes efforts tendant à écarter toutes les difficultés qui pourraient encore s' élever.
Ton ami et cousin très sincère et dévoué. Guillaume

Attentat de Sarajevo
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DÉCLARATION DE GUERRE DE L' AUTRICHE-HONGRIE À LA SERBIE EN DATE DU 28 JUILLET 1914. REMISE A MIDI.
Vienne le 28 juillet 1914.
Le gouvernement royal serbe n' ayant pas donné une réponse favorable à la Note que le ministre d' Autriche-Hongrie lui a remise le 23 juillet 1914, le gouvernement impérial et royal se voit obligé de pourvoir lui-même à la protection de ses droits et intérêts et de recourir dans ce but à la force des armes. L' Autriche-Hongrie se considère dès ce moment en état de guerre avec la Serbie.

Attentat de Sarajevo
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NOTE AUSTRO-HONGROISE ANNONÇANT LA DÉCLARATION DE GUERRE DE L' AUTRICHE-HONGRIE CONTRE LA SERBIE, EN DATE DU 28 JUILLET 1914.
Vienne le 28 juillet 1914
Pour mettre fin aux menées subversives partant de Belgrade et dirigées contre l'intégrité territoriale de la Monarchie austro-hongroise, le gouvernement impérial et royal a fait parvenir, à la date du 23 juillet 1914, au gouvernement royal de Serbie, une Note dans laquelle se trouvait formulée une série de demandes pour l'acceptation desquelles un délai de quarante-huit heures a été accordé au gouvernement royal. Le gouvernement royal de Serbie n'ayant pas répondu A cette Note d'une manière satisfaisante, le gouvernement impérial et royal se trouve dans la nécessité de pourvoir lui-même A la sauvegarde de ses droits et intérêts et de recourir à cet effet, à la force des armes.
L'Autriche-Hongrie, qui vient d'adresser à la Serbie une déclaration formelle conformément à l'article 1er de la Convention du 18 octobre 1907, relative à l'ouverture des hostilités, se considère dès lors en état de guerre avec la Serbie.

En portant ce qui précède à la connaissance de l'ambassade de..., le ministère des affaires étrangères a l'honneur de déclarer que l'Autriche-Hongrie se conformera, au cours des hostilités, sous la réserve d'un procédé analogue de la part de la Serbie, aux stipulations des conventions de la Haye du 18 octobre 1907 ainsi qu'à celles de la Déclaration de Londres du 26 février 1909.
L'ambassade est priée de vouloir bien communiquer d'urgence la présente notification à son gouvernement.

Attentat de Sarajevo
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Serbie – Télégramme de son Altesse royale le Prince Alexandre II de Serbie à Sa Majesté l' Empereur Nicolas II de Russie, en date du 29 juillet 1914
Profondément touché par le télégramme de Votre Majesté a bien voulu m' adresser hier, je m' empresse de la remercier de tout mon coeur.. Je prie Votre Majesté d' être persuadée que la cordiale sympathie dont Votre Majesté est animée envers mon pays nous est particulièrement précieuse et remplit mon âme de l' espoir que l' avenir de la Serbie est assuré, étant devenu l' objet de la sollicitude de Votre Majesté. Ces moments pénibles ne peuvent que raffermir les liens de l' attachement qui unissent la Serbie à la sainte-Russie slave, et les sentiments de reconnaissance éternelle pour l' aide et la protection de Votre Majesté seront conservés pieusement dans l' âme de tous les serbes. Alexandre

Attentat de Sarajevo
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Télégramme de l' Empereur Nicolas II de Russie à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne en date du 29 juillet 1914 (1 h de l' après-midi).
Je suis heureux que tu sois rentré en Allemagne. En ce moment si grave, je te prie instamment de venir à mon aide. Une guerre honteuse a été déclarée à une faible nation ; je partage entièrement l' indignation, qui est immense en Russie.
Pour prévenir le malheur que serait une guerre européenne, je te prie, au nom de notre vieille amitié, de faire tout ce qui sera possible pour empêcher ton allié d' aller trop loin. Nicolas

M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères.
Saint-Pétersbourg, le 29 juillet 1914.
La conversation directe à laquelle le Gouvernement russe avait amicalement convié le Gouvernement austro-hongrois est refusée par celui-ci.
D'autre part, l'Etat-Major russe a constaté que l'Autriche précipite ses préparatifs militaires contre la Russie et active sa mobilisation, qui a commencé sur la frontière de Galicie. En conséquence, l'ordre de mobilisation sera expédié, cette nuit, aux treize corps d'armée destinés à opérer éventuellement contre l'Autriche.
Malgré l'échec de sa proposition, M. Sazonoff accepte l'idée d'une conférence des quatre Puissances à Londres; il n'attache d'ailleurs aucune importance au titre officiel de cette délibération et se prêtera à toutes les tentatives anglaises en faveur de la paix. PALÉOLOGUE.

Attentat de Srajevo
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Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie en date du 29 juillet 1914 (6h30 du soir)
J' ai reçu ton télégramme et partage ton désir de maintenir la paix.
Cependant, je ne puis, ainsi que je le disais dans mon premier télégramme, considérer la marche en avant de l' Autriche-Hongrie comme « une guerre honteuse ». l' Autriche-Hongrie sait par expérience qu' on ne peut absolument pas se fier aux promesses de la Serbie tant qu' elles n' existent que sur le papier.
A mon avis, la conduite de l' Autriche-Hongrie doit être considérer comme une tentative d' obtenir toute garantie que les promesses de la Serbie seront exécutées aussi en fait. La déclaration du Cabinet autrichien me fortifie dans mon opinion que ' Autriche-Hongrie ne vise à aucune acquisition territoriale au détriment de la Serbie.
Je pense donc qu' il est très possible à la Russie de persévérer, en présence de la guerre austro-serbe, dans le rôle de spectatrice, sans entraîner l' Europe dans la guerre la plus effroyable qu' elle ait jamais vue. Je crois qu' une entente directe entre ton gouvernement et Vienne est possible et désirable attendue que, comme je te l' ai déjà télégraphier mon gouvernement essaye de toutes ses forces de la favoriser.
Naturellement des mesures militaires de la Russie, que l' Autriche-Hongrie pourraient considérer comme une menace, hâteraient une calamité que tous deux nous cherchons à éviter, et rendrait également impossible ma mission de médiateur que l' ai acceptée avec empressement lorsque tu as fait appel à mon amitié et à mon aide. Guillaume

M. RONSSIN, Consul général de France à Francfort, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères.
Francfort, le 29 juillet 1914.
Je vous signale d'importants mouvements de troupes hier et cette nuit. Ce matin, plusieurs régiments sont arrivés en tenue de campagne, notamment par les routes de Darmstadt, Cassel et Mayence, qui sont remplies de militaires. Les ponts et chemins de fer sont gardés sous prétexte de préparer les manoeuvres d'automne.
RONSSIN.

M. ALLIZÉ, Ministre de France à Munich, à M. BIENVENU-MARTIN, Ministre des Affaires étrangères
Munich, le 29 juillet 1914.

On m'assure que les moulins d'Illkirch (Alsace-Lorraine) ont été invités à cesser de livrer à leur clientèle ordinaire et à réserver toute leur production pour l'armée.
De Strasbourg sont signalés des transports de canons automobiles employés pour le tir sur aéroplanes et dirigeables.
Sous prétexte de modification dans les exercices d'automne, les sous-officiers et soldats des régiments d'infanterie bavaroise de Metz, qui étaient en permission en Bavière à l'occasion des récoltes, ont reçu l'ordre hier de rentrer immédiatement,
ALLIZÉ.

M. DUMAINE, ambassadeur de France à Vienne, à M. BIENVENU-MARTIN,
Ministre des Affaires étrangères
Vienne, le 29 juillet 1914.
Le Consul de France à Prague me confirme la mobilisation du 8ème corps d'armée déjà annoncée, et celle de la division de Landwehr de ce corps d'armée. Les divisions de cavalerie de Galicie mobilisent également; des régiments, des divisions de cavalerie de Vienne et de Buda-Pest ont déjà été transportés à la frontière russe. Des convocations de réservistes ont actuellement heu dans cette région.
En vue de faire face à toute menace, et peut-être pour en imposer à Pétersbourg, le bruit court que le Gouvernement austro-hongrois aurait l'intention de décider, le 3o juillet ou le 1er août, la mobilisation générale des armées. Enfin le retour de l' Empereur d'Ischl à Vienne est assuré pour demain. DUMAINE.

Attentat de Sarajevo
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Télégramme de l' Empereur Nicolas II de Russie à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne en date du 29 juillet 1914.
Merci pour ton télégramme conciliant et amical. Attendu que le message officiel présenté aujourd'hui par ton ambassadeur à mon ministre était conçu dans des termes très différents, je te prie de m' expliquer cette différence. Il serait juste de remettre le problème austro-serbe à la Conférence de la Haye. J' ai confiance en ta sagesse et en ton amitié. Nicolas

Attentat de Sarajevo
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Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie en date du 30 juillet 1914 (1h30 du matin).
Mon ambassadeur a été chargé d' appeler l' attention de ton gouvernement sur les dangers et les graves conséquences d' une mobilisation ; c' est ce que je t avais dit dans mon dernier télégramme.
L' Autriche-Hongrie n' a mobilisé que contre la Serbie et seulement une partie de son armée. Si la Russie, comme c' est le cas d' après ton télégramme et la communication de ton gouvernement, mobilise contre l' Autriche-Hongrie, la mission de médiateur que tu m' as amicalement confiée et que j' ai acceptée sur ton instante prière sera compromise, sinon rendue impossible.
Tout le poids de la décision à prendre pèse actuellement sur tes épaules, qui auront à supporter la responsabilité de la guerre ou de la paix. Guillaume

M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, aux Ambassadeurs de France à Saint-Pétersbourg et Londres.
Paris, le 3o juillet 1914.
M. Iswolski est venu cette nuit me dire que l'Ambassadeur d' Allemagne à notifié à M. Sazonoff la décision de son Gouvernement de mobiliser ses forces
armées, si ia Russie ne cesse pas ses préparatifs militaires.
Le Ministre des Affaires étrangères du Tsar fait remarquer que ces préparatifs n'ont été commencés qu'à la suite de la mobilisation par l'Autriche de huit corps d'armée et du refus de celte puissance de régler pacifiquement son différend avec la Serbie. M. Sazonoff déclare que, dans ces conditions, la Russie ne peut que hâter ses armements et envisager l'imminence de la guerre, qu'elle compte sur le secours d'alliée de la France et qu'elle considère comme désirable que l'Angleterre se joigne sans perdre de temps à la Russie et à la France.
La France est résolue à remplir toutes les obligations de l'alliance.
Elle ne négligera, d'ailleurs, aucun effort en vue de la solution du conflit dans l'intérêt de la paix générale. La conversation engagée entre les Puissances moins directement intéressées permet d'espérer encore que la paix puisse être préservée; j'estime donc qu'il serait opportun que, dans les mesures de précaution et de défense auxquelles la Russie croit devoir procéder elle ne prît immédiatement aucune disposition qui offrît à l'Allemagne un prétexte pour une mobilisation totale ou partielles de ses forces.
L'Ambassadeur d'Allemagne est venu à la fin de l'après-midi d'hier me parler des mesures militaires que prenait le Gouvernement de la République en ajoutant que la France était libre d'agir ainsi, mais qu'en Allemagne lès préparatifs ne pouvaient être secrets et qu'il ne faudrait pas que l'opinion française s'alarmât si l'Allemagne s'y décidait.
J'ai répondu que le Gouvernement français n'avait pris aucune mesure dont ses voisins pussent être inquiets et que sa volonté de se prêter à toute négociation, pour le maintien de la paix ne pouvait être mise en doute.
René VIVIANI.

Attentat de Sarajevo
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Télégramme de l' Empereur Nicolas II de Russie à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne en date du 30 juillet 1914 (1h20 après-midi).
Je te remercie cordialement de ta prompte réponse. J' envoie aujourd'hui soir Taticheff avec mes instructions. Les décisions militaires qui sont mises maintenant en vigueur ont déjà été prises il y a cinq jours à titre de défense contre les préparatifs de l' Autriche.
J' espère de tout mon coeur que ces mesures n' influeront en rien ton rôle de médiateur que j'apprécie grandement. Nous avons besoin de ton intervention énergique auprès de l' Autriche, afin qu' elle arrive à une entente avec nous. Nicolas

M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à René
VIVIANI, . Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Saint-Pétersbourg, le 3o juillet 1914.
M. Sazonoff, à qui j'ai fait connaître votre désir de voir éviter toute mesure militaire qui pourrait offrir à l'Allemagne un prétexte à la mobilisation générale, m'a répondu que justement, dans le cours de la nuit dernière, l'Etat-Major avait fait surseoir à des mesures de précaution militaire pour éviter toute équivoque. Hier, le Chef d'Etat-Major général russe a convoqué l'Attaché militaire de l'Ambassade d'Allemagne,,et lui a donné sa parole d'honneur que la mobilisation ordonnée ce matin vise exclusivement l'Autriche.
Toutefois, dans un entretien qu'il a eu cet après-midi avec le comte de Pourtalès, M. Sazonoff a dû se convaincre que l'Allemagne ne veut pas prononcer à Vienne la parole décisive qui sauvegarderait la paix. L'empereur Nicolas garde la même impression d'un échange de télégrammes qu'il vient d'avoir personnellement avec l'empereur Guillaume.
D'autre part, l'Etat-Major et l'Amirauté russes ont reçu d'inquiétants renseignements sur les préparatifs de l'armée et de la marine allemandes.
En me donnant ces informations, M. Sazonoff a ajouté que le Gouvernement russe ne continue pas moins ses efforts de conciliation. l m'a répété : «Jusqu'au dernier instant, je négocierai». PALÉOLOGUE.

Attentat de Sarajevo
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Télégramme du Prince Henri de Prusse au Roi George V d' Angleterre en date du 30 juillet 1914.
Je suis ici depuis hier, et j'ai rapporté à Guillaume, qui te remercie de ton message, ce que tu as eu l'amitié de me dire dimanche dernier à Buckingham Palace.
Guillaume, qui a de grandes inquiétudes, fait l'impossible pour exaucer la prière que lui a adressée Nicolas de travailler au maintien de la paix. Il se tient en correspondance télégraphique permanente avec Nicolas; celui-ci confirme aujourd'hui la nouvelle qu'il a ordonné des mesures militaires qui équivalent à une mobilisation, et que ces mesures ont été décidées il y a déjà cinq jours.
Nous sommes informés d'autre part que la France fait des préparatifs militaires, alors que nous n'avons pris aucune mesure, de sorte que nous pouvons être à chaque instant dans l'obligation d'agir de même, si nos voisins continuent de la sorte. Ce serait alors la guerre européenne.
Si tu as vraiment et sincèrement le désir d'empêcher ce terrible malheur, je me permets de te proposer d'exercer ton influence sur la France et sur la Russie, pour les déterminer à garder la neutralité. Il y aurait à cela, d'après moi, le plus grand avantage. Je considère une pareille démarche comme une possibilité certaine, peut-être même comme la seule possibilité de maintenir la paix. J'ajouterai que l'Allemagne et l'Angleterre doivent à présent plus que jamais se soutenir mutuellement afin d'éviter une affreuse catastrophe, qui semble inévitable autrement.
Guillaume, tu peux m'en croire, est d'une absolue loyauté dans ses efforts pour sauvegarder la paix. Mais les préparatifs militaires de ses deux voisins peuvent finalement l'obliger, pour la sécurité de son propre pays, à prendre des mesures semblables, sous peine de rester désarmé et sans défense. J'ai informé Guillaume du télégramme que je t'adresse et j'ai l'espoir que tu accueilleras mes informations avec le même sentiment amical qui les a dictées. Henri

Attentat de Sarajevo
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Télégramme du Roi George V d' Angleterre au Roi Henri de Prusse en date du 30 juillet 1914.
Merci de ton télégramme. Je suis heureux d'apprendre les efforts de Guillaume afin de s'entendre avec Nicolas pour le maintien de la paix. Mon voeu le plus ardent est que l'on puisse empêcher l'irréparable malheur que serait une guerre européenne. Mon gouvernement fait tout son possible pour déterminer la Russie et la France à ajourner d'autres préparatifs militaires, au cas où l'Autriche se contenterait d'occuper Belgrade et le territoire serbe avoisinant comme garantie d'un règlement satisfaisant de ses réclamations, pendant que les autres pays suspendront en même temps leurs préparatifs de guerre. J'ai d'ailleurs confiance que Guillaume employera sa grande influence en vue d'amener l'Autriche à accepter cette proposition ; il prouverait par Ià que l'Allemagne et l'Angleterre travaillent de concert pour empêcher une catastrophe internationale. Je le prie de porter A Guillaume l'assurance que je ferai tout ce qui réside en mon pouvoir afin de maintenir la paix européenne. George

Attentat de Sarajevo
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Télégramme du Roi George V d' Angleterre au Roi Henri de Prusse en date du 30 juillet 1914.
Merci de ton télégramme. Je suis heureux d'apprendre les efforts de Guillaume afin de s'entendre avec Nicolas pour le maintien de la paix. Mon voeu le plus ardent est que l'on puisse empêcher l'irréparable malheur que serait une guerre européenne. Mon gouvernement fait tout son possible pour déterminer la Russie et la France à ajourner d'autres préparatifs militaires, au cas où l'Autriche se contenterait d'occuper Belgrade et le territoire serbe avoisinant comme garantie d'un règlement satisfaisant de ses réclamations, pendant que les autres pays suspendront en même temps leurs préparatifs de guerre. J'ai d'ailleurs confiance que Guillaume employera sa grande influence en vue d'amener l'Autriche à accepter cette proposition ; il prouverait par Ià que l'Allemagne et l'Angleterre travaillent de concert pour empêcher une catastrophe internationale. Je le prie de porter A Guillaume l'assurance que je ferai tout ce qui réside en mon pouvoir afin de maintenir la paix européenne. George

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Télégramme entre l' Empereur Guillaume II d' Allemagne et le Roi George V d' Angleterre en date du 31 juillet 1914.
Mille remerciements pour ton aimable communication. Tes propositions concordent avec mes Idées et avec les nouvelles que j'ai reçues cette nuit de Vienne et que j' ai transmises à Londres. Le chancelier vient précisément de m'informer qu'il a reçu avis à l'instant que Nicolas a ordonné cette nuit la mobilisation totale de ses forces de terre et de mer. Il n'a même pas attendu le résultat de la médiation A laquelle je travaille et m'a laissé sans aucune nouvelle. Je pars pour Berlin, afin d'assurer la sûr eté de mes frontières de l'Est, où des forces russes considérables sont déjà concentrée.

M. Jules CAMBON, Ambassadeur de France à M. René VIVIANI, Président du
Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Berlin, le 31 juillet 1914.
M'ayant fait demander, M. de Jagow vient de me dire qu'il avait le grand regret de me faire connaître qu'en présence de la mobilisation totale de l'armée russe, l'Allemagne, dans l'intérêt de la sécurité de l'Empire, se voyait obligée de prendre de graves mesures de précaution. On a décrété ce qu'on appelle " Kriegsgefahrzustand" (l'état de danger de guerre), qui permet à l'autorité de proclamer, si elle le juge utile, l'état de siège, de suspendre certains services publics et de fermer la frontière.
En même temps, on demande à Pétersbourg de démobiliser, aussi bien du côté
autrichien que du côté allemand, sans quoi l'Allemagne serait obligée de mobiliser de son côté. M. de Jagow m'a fait connaître que M. de Schoen était chargé d'informer le Gouvernement français des résolutions du cabinet de Berlin, et de lui demander quelle attitude il pensait adopter Jules CAMBON.

M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, à M. PALÉOLOGUE , Ambassadeur de France à Pétersbourg.
Paris, le 31 juillet 1914.
Le Gouvernement allemand a décidé à midi de prendre toutes les dispositions militaires que comporte l'état dit « état de danger de guerre ».
En me communiquant cette décision, ce soir à 7 heures, le Baron de Schoen a
ajouté que le Gouvernement exigeait en même temps que la Russie démobilise. Si le Gouvernement russe n'a pas donné une réponse satisfaisante dans un délai de douze heures, l'Allemagne mobilisera à son tour.
J'ai répondu à l'Ambassadeur d'Allemagne que je n'étais nullement renseigné sur une prétendue mobilisation totale de l'armée et de la flotte russes, que le Gouvernement allemand invoquait comme raison des nouvelles mesures militaires qu'il prend dès aujourd'hui.
Le Baron de Schoen m'a demandé en terminant, au nom de son Gouvernement, quelle serait, en cas de conflit entre l'Allemagne et la Russie, l'attitude de la France. Il m'a dit, qu'il viendrait prendre ma réponse demain samedi à une heure.
Je n'ai pas l'intention de lui faire une déclaration à ce sujet et je me bornerai à
lui dire que la France s'inspirera de ses intérêts. Le Gouvernement de la République ne doit, en effet, compte de ses intentions qu'à son alliée.
Je vous prie de porter immédiatement ce qui précède à la connaissance de
M. Sazonoff. Ainsi que je vous l'ai déjà fait connaître, je ne doute pas que le Gouvernement impérial, dans l'intérêt supérieur de la paix, n'évite pour sa part tout ce qui pourrait rendre inévitable ou précipiter la crise. René VIVIANI.

M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Saint-Pétersbourg, le 31 juillet 1914.
En raison de la mobilisation générale de l'Autriche et des mesures de mobilisation prises secrètement, mais d'une manière continue, par l'Allemagne depuis six jours, l'ordre de mobilisation générale de l'armée russe a été donné, la Russie ne pouvant, sans le plus grave danger, se laisser davantage devancer; en réalité, elle ne fait que prendre des mesures militaires correspondant à celles prises par l'Allemagne.
Pour des raisons stratégiques impérieuses, le Gouvernement russe ne pouvait plus, sachant que l'Allemagne s'armait, retarder la conversion de sa mobilisation partielle en mobilisation générale. PALÉOLOGUE

Attentat de Sarajevo
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Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie en date du 31 juillet 1914.
Je te remercie de tout coeur de ton intention, qui laisse percer une lueur d 'espoir que tout se terminera encore à l' amiable. Techniquement, il est impossible de suspendre nos préparatifs militaires qui ont été nécessités par la mobilisation de l' Autriche.
Nous sommes loin de désirer la guerre ; aussi longtemps que dureront les pourparlers avec l' Autriche, au sujet de la Serbie, mes troupes ne se livreront à aucun acte de provocation. Je t' en donne ma parole d' honneur..J' ai confiance absolue dans la grâce divine et souhaite la réussite de ton intervention à Vienne pour le bien de nos pays et de l' Europe. Nicolas

M. DUMAINE , Ambassadeur de France à Vienne, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Vienne, le 31 juillet 1914.
La mobilisation générale atteignant tous les hommes de 19 à 42 ans a été décrétée par le Gouvernement austro-hongrois ce matin à la première heure.
Mon collègue russe estime encore que cette mesure n'est pas nettement en contradiction avec les déclarations du Comte Berchtold d'hier. DUMAINE.

Attenta de Sarajevo
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Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne à l' Empereur Nicolas II de Russie en date du 31 juillet 1914 (2h de l' après-midi).
Sur ton appel à mon amitié et ta prière de te venir en aide, j 'ai entrepris une action médiatrice entre ton gouvernement et le gouvernement austro-hongrois.
Pendant que cette action était encore en cours, tes troupes ont été mobilisées contre mon allié l' Autriche-Hongrie ; à la suite de quoi, ainsi que je te l' ai déjà fait savoir, mon intervention est devenue presque illusoire. Malgré cela, je l' ai continuée.
Je reçois à l' instant des nouvelles dignes de foi touchant de sérieux préparatifs de guerre également sur ma frontière orientale. Ayant à répondre de la sécurité de mon Empire, je me vois forcé de prendre les mêmes mesures défensives.
Je suis allé jusqu' à l' extrême limite du possible dans mes efforts pour maintenir la paix. Ce n' est pas moi qui supporterai la responsabilité de l' affreux désastre qui menace maintenant tout le monde civilisé.
En ce moment encore il ne tient qu' à toi de l'empêcher. Personne ne menace l'honneur et la puissance de la Russie, qui eût bien pu attendre le résultat de mon intervention. L'amitié pour toi et ton Royaume, qui m'a été transmise par mon grand-père à son lit de mort, est toujours sacrée pour moi, et j'ai été fidèle à la Russie lorsqu'elle s'est trouvée dans le malheur, notamment dans ta dernière guerre. Maintenant encore la paix de l'Europe peut être maintenue par toi, si la Russie se décide à suspendre ses mesures militaires qui menacent l' Allemagne et l' Autriche. Guillaume

M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. René
VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Saint-Pétersbourg, le 31 juillet 1914.
La nouvelle du bombardement de Belgrade dans la nuit et la matinée d'hier a provoqué en Russie la plus vive émotion. On ne parvient pas à s'expliquer l'attitude de l'Autriche, dont.les provocations ont constamment suivi, depuis le début de la crise, les tentatives de conciliation de la Russie et les conversations satisfaisantes échangées entre Pétersbourg et Vienne.
Quoi qu'il en soit, désireux de ne rien négliger pour prouver la sincérité de son désir de sauvegarder la paix, M. Sazonoff m'informe qu'il a modifié sa formule, à la demande de l'ambassadeur d'Angleterre, de la manière suivante :
« Si l'Autriche consent à arrêter la marche de ses troupes sur le territoire serbe et si, reconnaissant que le conflit austro-serbe a assumé le caractère d'une question d'intérêt européen, elle admet que les grandes Puissances examinent les satisfactions que la Serbie pourrait accorder au Gouvernement austro-hongrois, sans porter atteinte à ses droits souverains et à son indépendance, la Russie s'engage à conserver son attitude expectante. PALÉOLOGUE.

Attentat de Sarajevo
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Correspondance entre Raymond Poincaré le Président de la République française et le Roi Georges V d' Angleterre en date du 31 juillet 1914.
Cher et grand Ami.
Dans tes circonstances graves que traverse l'Europe, je crois devoir communiquer à Votre Majesté les renseignements que le gouvernement de la République a reçus d'Allemagne.
Les préparatifs militaires auxquels se livre le gouvernement impérial, notamment dans le voisinage immédiat de la frontière française, prennent chaque jour une intensité et une accélération nouvelles.
La France, résolue à faire jusqu'au bout tout ce qui dépendra d'elle pour maintenir la paix, s'est bornée jusqu'ici aux précautions les plus Indispensables, mais il ne semble pas que sa prudence et sa modération ralentissent les dispositions de l'Allemagne, loin de là. Nous sommes donc peut-être, malgré la sagesse du gouvernement de la République et le calme de l'opinion, à la veille des événements les plus redoutables.
De toutes les informations qui nous arrivent, il résulte que si l'Allemagne avait la certitude que le gouvernement anglais n'intervienne pas dans un conflit où la France serait engagée, la guerre serait inévitable, et qu'en revanche, si l'Allemagne avait la certitude que l'entente cordiale s'affirmerait, le cas échéant, jusque sur les champs de bataille, Il y aurait les plus grandes chances pour que la paix ne fût pas troublée.
Sans doute nos accords militaires et navals laissent entière la liberté du gouvernement de Votre Majesté et, dans les lettres échangées en 1912 entre sir Edward Grey et M. Cambon, l'Angleterre et la France se sont simplement engagées l'une vis-à-vis de l'autre à causer entre elles en cas de tension européenne et à examiner ensemble s'il n'y a pas lieu à une action commune, mais le caractère d'intimité que le sentiment public a donné, dans les deux pays, à l'entente de l'Angleterre et de la France, la confiance avec laquelle nos deux gouvernements n'ont pas cessé de travailler au maintien de la paix, les sympathies que Votre Majesté a toujours témoignées à la France, m'autorisent à lui faire connaître, en toute franchise, mes impressions, qui sont celles du gouvernement de la République et de la France entière.
C'est, je crois, du langage et de la conduite du gouvernement anglais que dépendent désormais les dernières possibilités de solution pacifique.
Nous avons nous-mêmes, dès le début de la crise, recommandé à nos alliés une modération dont ils ne se sont pas départis. D'accord avec le gouvernement royal et conformément aux dernières suggestions; de Sir Edward Grey, nous continuerons à agir dans le même sens, mais si tous les efforts de conciliation partent du même côté et si l'Allemagne et l'Autriche peuvent spéculer sur l'abstention de l'Angleterre, les exigences de l'Autriche demeureront inflexibles et un accord deviendra impossible entre la Russie et elle.
J'ai la conviction profonde qu'à l'heure actuelle, plus l'Angleterre, la France et la Russie donneront une forte impression d'unité dans leur action diplomatique, plus iI sera encore permis de compter sur la conservation de la paix.
Votre Majesté voudra bien excuser une démarche qui n'est inspirée que par le désir de voir l'équilibre européen définitivement raffermi.
Je prie Votre Majesté de croire à mes sentiments les plus cordiaux. Raymond Poincaré

M. Paul CAMBON , Ambassadeur de France à Londres, à M. René VIVIANI ,, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Londres, le 31 juillet 1914.
Au début de notre entretien d'aujourd'hui, Sir E. Grey m'a dit que le Prince Lichnowski lui avait demandé ce matin si l'Angleterre observerait la neutralité dans le conflit qui se prépare. Le Secrétaire d'Etat aux Affaires d étrangères lui a répondu que, si le conflit devenait général, l'Angleterre ne pourrait pas rester neutre et, notamment, que si la France y était impliquée, l'Angleterre y serait entraînée.
J'ai interrogé alors Sir E. Grey sur la délibérations du Cabinet qui avait eu lieu ce matin. Il m'a répondu qu'après avoir examiné la situation, le Cabinet avait pensé que pour le moment le Gouvernement britannique ne pouvait nous garantir son intervention, qu'il avait l'intention de s'entremettre pour obtenir de l'Allemagne et de la France l'engagement de respecter la neutralité belge, mais que pour envisager une intervention il convenait d'attendre que la situation se développât.
J'ai demandé à Sir E. Grey si, pour intervenir, le Gouvernement britannique attendrait l'envahissement du territoire français. J'ai insisté sur le fait que les mesures déjà adoptées sur notre frontière par l'Allemagne révélaient des intentions d'agression prochaine, et que si l'on voulait éviter de voir se renouveler l'erreur de l'Europe en 1870, il convenait que l'Angleterre envisageât dès maintenant les conditions dans lesquelles elle nous donnerait le concours sur lequel la France comptait.
Sir E. Grey m'a répondu que l'opinion du Cabinet ne s'était formée que sur la situation actuelle, que cette situation pouvait se modifier et que, dans ce cas, on
appellerait aussitôt le Conseil des Ministres à en délibérer.
Sir A. Nicolson, que j'ai vu en sortant du Cabinet du Secrétaire d'Etat, m'a dit que le Conseil se réunirait de nouveau demain, et, confidentiellement, m'a fait entendre que le Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères ne manquerait de reprendre la discussion.
Conformément à vos instructions, j'ai fait le nécessaire pour que la lettre autographe que M. le Président de la République adresse à Sa Majesté le Roi d'Angleterre soit remise ce soir au Roi. Cette démarche, qui sera certainement communiquée au Premier Ministre, dès demain matin, sera, je n'en doute pas, , prise en sérieuse considération par le Cabinet britannique. Paul CAMBON.

Attentat de Sarajevo
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Télégramme de l' Empereur Nicolas II de Russie à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne en date du 1er août 1914 (2h après-midi).
J'ai reçu ton télégramme, je comprends que tu sois obligé de mobiliser, mais je voudrais avoir de toi la même garantie que je t'ai donnée, à savoir que ces mesures ne signifient pas la guerre et que nous poursuivrons nos négociations pour le bien de nos deux pays et la paix générale si chère à nos coeurs.
Notre longue amitié éprouvée doit, avec l'aide de Dieu, réussir à empêcher ces effusions de sang. J'attends avec confiance une réponse de toi. Nicolas.

Attentat de Sarajevo
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DÉCLARATION DE GUERRE DE L 'ALLEMAGNE À LA RUSSIE REMISE PAR L'AMBASSADEUR D'ALLEMAGNE À SAINT-PÉTERSBOURG LE 1ER AOÛT 1914 À 7H10 DU SOIR.
Le gouvernement impérial s'est efforcé dès les débuts de la crise de la mener à une solution pacifique. Se rendant à un désir qui lui en avait été exprimé par Sa Majesté l' Empereur de Russie, Sa Majesté l' Empereur d 'Allemagne d'accord avec l'Angleterre s'était appliqué à accomplir un rôle médiateur auprès des Cabinets de Vienne et de Saint-Pétersbourg, lorsque la Russie, sans en attendre le résultat, procéda à la mobilisation de la totalité de ses forces de terre et de mer. A la suite de cette mesure menaçante motivée par aucun présage militaire de la part de l'Allemagne, l' Empire allemand s'est trouvé vis-à-vis d'un danger grave et imminent. Si le gouvernement impérial eut manqué de parer à ce péril, il aurait compromis la sécurité et l'existence même de l' Allemagne. Par conséquent, le gouvernement allemand se vit forcé de s' adresser au gouvernement de Sa Majesté l' Empereur de toutes les Russies en insistant sur la cessation desdits actes militaires. La Russie ayant refusé de faire droit à cette demande et ayant manifesté par ce relus que son action était dirigée contre l' Allemagne, j'ai l'honneur, d'ordre de mon gouvernement, de faire savoir à Votre Excellence ce qui suit :
Sa Majesté l' Empereur mon auguste Souverain au nom de l'Empire, relevant le défi, se considère en état de guerre avec la Russie. Saint-Pétersbourg, le 1er août 1914. F. POURTALÊS

M. Jules CAMBON, Ambassadeur de France à Berlin. à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Berlin, le 1er août 1914.
On distribue dans les rues de Berlin des éditions spéciales des journaux annonçant que la mobilisation générale de l'armée et de la flotte est ordonnée et que le 1er jour de la mobilisation est le dimanche 2 août. Jules CAMBON.

Attentat de Sarajevo
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Télégramme de l' Empereur Guillaume II d' Allemagne au Roi Georges V d' Angleterre en date du 1er août 1914.
Je viens de recevoir la communication de ton gouvernement m' offrant la neutralité de la France avec la garantie de la Grande-Bretagne. A cette offre était liée la question de savoir si, à cette condition, l'Allemagne n'attaquerait pas la France. Pour des raisons techniques, ma mobilisation, qui a été ordonnée cet après-midi sur les deux fronts, Est et Ouest, doit 'accomplir selon les préparatifs commencés.
Des contre-ordres ne peuvent être donnés et ton télégramme est malheureusement venu trop tard. Mais si la France offre sa neutralité, qui sera alors garantie par la flotte et l'armée anglaises, je m'abstiendrai d'attaquer la France et j' employerai mes troupes ailleurs. Je souhaite que la France ne montre aucune nervosité. Les troupes, sur ma frontière, sont en ce moment arrêtées par ordres télégraphiques et téléphoniques dans leur marche en avant au delà de la frontière française. Guillaume

Attentat de Sarajevo
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Télégramme du Roi Georges V d' Angleterre à l' Empereur Guillaume II d' Allemagne en date du 1er août 1914.
Londres - En réponse à ton télégramme qui vient de me parvenir, je pense qu'il s'est produit un malentendu à propos de la suggestion qui aurait été faite au cours d'une conversation amicale entre le Prince Lichnowsky et sir Edward Grey, où ils discutaient comment un conflit armé entre l'Allemagne et la France pourrait être retardé jusqu'à ce qu'on ait trouvé un moyen d'entente entre l'Autriche-Hongrie et la Russie. Sir Edward Grey verra le Prince Lichnowsky demain matin pour déterminer qu'il y a bien eu malentendu de la part de ce dernier. George

Attentat de Sarajevo
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Correspondance du Roi George V à Raymond Poincaré Président de la République française en date du 1er août 1914.
Cher et grand Ami,
J'apprécie on ne peut plus hautement les sentiments qui vous portèrent à m' écrire dans un esprit si cordial et si amical, et je vous suis reconnaissant d'avoir exposé vos vues si complètement et si franchement,
Vous pouvez être assuré que la situation actuelle de l'Europe est pour mol une cause de beaucoup d'anxiété et de préoccupation, et je suis heureux à la pensée que nos deux gouvernements ont travaillé ensemble si amicalement pour tâcher de trouver une solution pacifique aux questions à résoudre. Ce serait pour mol une source de réelle satisfaction si nos efforts aboutissent à un succès, et je ne reste pas sans espoir que les terribles événements qui semblent si proches pourront être empêchés.
J'admire le sang-froid dont vous et votre gouvernement faites preuve en vous gardant de prendre à la frontière des mesures militaires exagérées et d'adopter une attitude susceptible le moins du monde d'être interprétée comme une provocation.
Je fais personnellement tous les efforts afin de trouver quelque solution qui permette en tout cas d'ajourner les opérations militaires actives et de laisser aux puissances le temps de discuter entre elles avec calme.
J'ai l'intention de poursuivre ces efforts sans relâche tant qu'il restera une espoir de règlement amical.
Quant à l'attitude de mon pays, les événements changent si rapidement qu'il est difficile de prévoir ce qui se passera, mais vous pouvez être assuré que mon gouvernement continuera de discuter franchement et librement avec M. Cambon tous les points de nature à intéresser les deux nations.
Croyez-moi, Monsieur le Président, etc... George Roi-Empereur

Guerre mondiale 1914-1918
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PROTESTATION DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS ADRESSÉE À BERLIN CONTRE LES VIOLATIONS DE LA FRONTIÈRE FRANÇAISE PAR L'ALLEMAGNE.
Paris le 2 août 1914
Les autorités administratives et militaires française de la région Est viennent de signaler plusieurs faits que j' ai chargé l' ambassadeur de la République à Berlin porter à la connaissance du gouvernement impérial. L'un s'est produit à Delle, dans la région de Belfort : à deux reprises, le poste de douaniers français stationné dans cette localité a été l'objet d'une fusillade de la part d'un détachement de soldats allemands. Au Nord de Delle, deux patrouilles allemandes du 5ème chasseurs à cheval ont franchi la frontière dans la matinée d'aujourd'hui et pénétré jusqu'aux villages de Joncherey et Baron à plus de 10 kilomètres de la frontière. L'officier qui commandait la première a brûlé la cervelle à un soldat français. Les cavaliers allemands ont emmené des chevaux que le maire français de Suarce était en train de réunir et ont forcé les habitants de la commune à conduire lesdils chevaux.
L'ambassadeur de la République à Berlin a été chargé de protester formellement auprès du Gouvernement Impérial contre des faits qui constituent une violation caractérisée de la frontière par des troupes allemandes en armes et que rien ne justifie dans l' état actuel. Le Gouvernement de la République ne peur que laisser au Gouvernement Impérial l' entière responsabilité de ces actes.

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M. EYSCHEN, Ministre d'État du Luxembourg, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Luxembourg, le 2 août 1914.
J'ai l'honneur de porter à la connaissance de Votre Excellence les faits suivants. Dimanche 2 août de grand matin les troupes allemandes, d'après les informations qui sont parvenues au Gouvernement Grand-Ducal à l'heure actuelle, ont pénétré sur le territoire luxembourgeois par les ponts de Wasserbillig et de Remich, se dirigeant spécialement vers le sud du pays et vers la ville de Luxembourg capitale du Grand-Duché, un certain nombre de trains blindés avec des troupes et des munitions ont été acheminés par la voie de chemin de fer de Wasserbillig à Luxembourg,où l'on s'attend à les voir arriver d'un instant à l'autre.
Ces faits impliquent des actes manifestement contraires à la neutralité du Grand-Duché, garantie par le traité de Londres de 1867. Le Gouvernement luxembourgeois n'a pas manqué de protester énergiquement contre cette agression auprès des représentants de Sa Majesté l'Empereur d'Allemagne à Luxembourg; une protestation identique va être transmise télégraphiquement
au Secrétaire d'Etat pour les Affaires étrangères à Berlin.
Le Ministre d'Etat, Président du Gouvernement, EYSCHEN.

Note partagée

M. MOLLARD, Ministre de France à Luxembourg, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Luxembourg, le 2 août 1914.
Le Ministre d'État du Luxembourg, M. Eyschen, vient de recevoir, par l'intermédiaire du Ministre d'Allemagne à Luxembourg, M. de Bucb, un télégramme du Chancelier de l'Empire allemand Bethmann Hollweg, disant que les mesures militaires prises par l'Allemagne en Luxembourg ne constituent pas un acte hostile contre ce pays, mais sont uniquement des mesures destinées à assurer contre l'attaque éventuelle d'une armée française. l'exploitation des voies ferrées affermées à l'Empire.
Le Luxembourg recevra une complète indemnité pour les dommages éventuels.
MOLLARD.

NOTE remise par l'Ambassadeur d'Allemagne à Paris.
Paris, le 2 août 1914.
L'Ambassadeur d'Allemagne vient d'être chargé et s'empresse de faire savoir au Ministère des Affaires étrangères que les mesures militaires prises par l'Allemagne dans le Grand-Duché de Luxembourg ne constituent pas un acte d'hostilité. Elles
doivent être considérée^ comme des mesures purement préventives prises pour la
protection des chemins de fer qui, par suite des traités existant entre l'Allemagne et le Grand-Duché de Luxembourg, se trouvent sous l'administration allemande,
DE SCHOEN.

M. PALÉOLOGUE, Ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Pétersbourg, le 2 août 1914.
L'Ambassadeur d'Allemagne a remis à M. Sazonoff, hier, à 7 h. 10 du soir, la
déclaration de guerre de son Gouvernement; il quittera Pétersbourg aujourd'hui.
L'Ambassadeur d'Autriche-Hongrie n'a reçu aucune instruction de son Gouvernement pour la déclaration de guerre. PALÉOLOGUE

M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, à MM. les Ambassadeurs de France à Londres, Saint-Pétersbourg, Berlin, Vienne, Rome, Madrid, Constantinople.
Paris, le 2 août 1914.
Le territoire français a été violé ce matin par les troupes allemandes à Cirey et
près de Longwy. Elles marchent sur le fort qui porte ce dernier nom. D'autre part, le poste douanier de Délie a été assailli par une double fusillade. Enfin, les troupes allemandes ont violé ce malin aussi le territoire neutre du Luxembourg.
Vous utiliserez ces renseignements sans retard pour faire constater comment le
Gouvernement allemand se livre contre la France à des actes de guerre sans provocation de notre part ni déclaration de guerre préalable, alors que nous avons scrupuleusement respecté la zone de dix kilomètres que nous avons maintenue même depuis la mobilisation, entre nos troupes et la frontière,
René VIVIANI.

M. Paul CAMBON, Ambassadeur de France à Londres, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Londres, le 2 août 1914
A l'issue du Conseil des Ministres tenu ce matin, Sir Edward Grey m'a fait la déclaration suivante:
« Je suis autorisé à donner l'assurance que si la flotte allemande pénètre dans la Manche ou traverse la mer du Nord afin d'entreprendre des opérations de guerre contre la côte française ou la marine marchande française, la flotte britannique donnera toute la protection en son pouvoir.
« Cette assurance est naturellement donnée sous la réserve que la politique du Gouvernement de Sa Majesté sera approuvée par le Parlement britannique et ne doit pas être considérée comme obligeant le Gouvernement de Sa Majesté à agir jusqu'à ce que l'éventualité ci-dessus mentionnée d' une action de la flotte allemande ne soit produite ».
Me parlant ensuite de la neutralité de la Belgique et de celle du Luxembourg, le
Principal Secrétaire d'Etat m'a rappelé que la Convention de 1867 relative au Grand-Duché différait du Traité relatif à la Belgique en ce "sens que l'Angleterre
était tenue de faire respecter cette dernière convention sans le concours des autres Puissances garantes, tandis que, pour le Luxembourg, toutes les Puissances garantes devaient agir de concert.
La sauvegarde de la neutralité belge est considérée ici comme si importante que l'Angleterre envisagerait sa violation par l'Allemagne comme un casus belli. C'est là un intérêt proprement anglais, et on ne peut douter que le Gouvernement britannique, fidèle aux traditions de sa politique ne le fasse prévaloir, même si le monde des affaires, où l'influence allemande poursuit des efforts tenaces, prétendait exercer une pression pour empêcher le Gouvernement de s'engager contre l'Allemagne. Paul CAMBON.

Guerre mondiale 1914-1918
Note partagée

Note constituant la déclaration de guerre de l' Allemagne à la France remise au Président du Conseil des Ministres de France par l' Ambassadeur d' Allemagne le 3 août 1914 à 6h45 du soir.
Monsieur le Président,

Les autorités administratives et militaires allemandes ont constaté un certain nombre d'actes d'hostilité caractérisée commis sur le territoire allemand par des aviateurs miliaires français.
Plusieurs de ces derniers ont manifestement violé la neutralité de la Belgique, survolant
le territoire de ce pays ; l'un a essayé de détruire des constructions près de Wesel ; d'autres ont été aperçus sur la région de l'Eiffel : un autre a jeté des bombes sur le chemin de fer de Karlsruhe et de Nuremberg.
Je suis chargé, et j'ai l'honneur de faire connaître à Votre Excellence qu'en présence de ces agressions, l'Empire allemand e considère en état de guerre avec la France, du fait de celte dernière
puissance.
J'ai en même temps l'honneur de porter à la connaissance de Votre Excellence que les autorités allemandes retiendront les les navires marchands français dans les ports allemands, mais qu'elles les relâcheront si, dans les quarante-huit heures, la réciprocité est complète .
Ma mission diplomatique ayant ainsi pris fin, il ne me reste plus qu'à prier Votre Excellence de vouloir bien me munir de mes passeports et de prendre les mesures qu'elle jugera utiles pour assurer mon retour en Allemagne avec le personnel de l'ambassade ainsi qu'avec le personnel de la légation de Bavière et du consulat d'Allemagne à Paris. Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression
de ma très haute considération. Schoen

M. Marcelin PELLET, Ministre de France à La Haye, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
La Haye, le 3 août 1914.
Le Ministre d'Allemagnes'est rendu hier chez le Ministre des Affaires étrangères pour lui expliquer la nécessité où s'était trouvée l'Allemagne, a-t-il dit, de violer la neutralité du Luxembourg, ajoutant qu'il aurait aujourd'hui une nouvelle communication à lui faire. En effet, ce matin, il a annoncé l'entrée des troupes allemandes en Belgique pour éviter, a-t-il déclaré, une occupation de ce pays par la France. PELLET.

M. KLOBUKOWSKI, Ministre de France à Bruxelles, à M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères.
Bruxelles, le 3 août 1914.
Le Ministre d'Allemagne a remis hier soir au Gouvernement belge un ultimatum
où il est dit que son Gouvernement, ayant appris que les Français se préparaient à des opérations dans les régions de Givet et de Namur, se voyait dans l'obligation de prendre des mesures dont la première était d'inviter le Gouvernement belge à lui faire savoir, dans les sept heures, s'il était disposé à lui faciliter en Belgique les opérations militaires contre la France. En cas de refus, le sort des armes déciderait.
Le Gouvernement du Roi a répondu que les renseignements sur les mouvements français lui paraissaient inexacts en raison des assurances formelles, toutes récentes encore, données par la France; que la Belgique qui, depuis sa constitution, s'est préoccupée d'assurer la sauvegarde de sa dignité et de ses intérêts et a consacré tous ses efforts au développement pacifique du progrès, proteste hautement contre toute violation de son territoire, d'où qu'elle vienne, et que, dans cette éventualité, elle saura défendre énergiquement sa neutralité, garantie par les puissances et notamment par le Roi de Prusse.
KLOBUKOWSKI.

Bruxelles, le 3 août 1914.
A l'assurance que je lui donnais que, si la Belgique faisait appel à la garantie des Puissances, contre la violation de sa neutralité par l'Allemagne, la France répondrait immédiatement à son appel, le Ministre des Affaires étrangères m'a répondu :
«C'est bien sincèrement que nous remercions le Gouvernement de la République de l'appui éventuel qu'il pourrait nous offrir, mais dans la circonstance actuelle, nous ne faisons pas appel à la garantie des Puissances. Ultérieurement le Gouvernement du Roi appréciera ce qu'il y a lieu de faire. »

M. René VIVIANI, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, à MM.
les Représentants de la France à l'étranger.
Paris, le 3 août 1914
L'ambassadeur d'Allemagne a demandé ses passeports et part ce soir avec le personnel de l'Ambassade et du Consulat général d'Allemagne, et de la Légation de Bavière. Le Baron de Schoen a donné pour prétexte la constatation
par les autorités administratives et militaires allemandes d'actes d'hostilité qui auraient été commis sur territoire allemand par des aviateurs militaires français accusés d'avoir survolé le territoire de l'empire et jeté des bombes; l'ambassadeur ajoute que des aviateurs auraient également violé la neutralité de la Belgique en survolant son territoire. « En présence de ces agressions, dit la lettre de M. de Schoen, l'Empire allemand se considère en état de guerre avec la France du fait de cette dernière puissance. »
J'ai formellement contesté les allégations inexactes de l'ambassadeur et, de mon côté, j'ai rappelé que des hier je lui avais adressé une note protestant
contre les violations de la frontière française commises depuis deux jours par des de troupes allemandes. René VIVIANI.

Guerre mondiale 1914-1918

Le 5 août 1914, Louis Marie LANDOUAR est incorporé, comme brancardier de 1ère Classe, au 19ème Régiment d'Infanterie, 1ère Compagnie. Ce régiment breton est composé principalement de recrues provenant du Finistère, des Côtes du Nord et du Morbihan. Avec le 118ème Régiment d' Infanterie, il compose la 44ème Brigade de la 22ème Division d' Infanterie sous le commandement du Général Pambet. Elle même incorporée au 11ème Corps d' armée de Nantes, composant la Vème Armée.

Guerre mondiale 1914-1918

Le 8 août 1914, le 19ème RI quitte sa garnison, et débarque dans la région de Challerange dans des trains fleuris. Puis il se dirige vers Sedan et entre en Belgique à Hayons.
Le 22 août au matin, il débouche sur le plateau de Paliseul et se porte, à découvert, à l' attaque de l' ennemi retranché dans le village de Maissin. Le choc est des plus rudes, les Allemands, abrités dans des tranchées, protégées par de nombreuses clôtures en fil de fer, essaient de les arrêter par des feux meurtriers, mais ne peuvent résister, et c'est à la baïonnette que le 19ème RI enlève le village de Maissin et s' y maintient toute la nuit, malgré de nombreux retours offensifs.
voir: http://19emeri.canalblog.com/archives/a__aout_1914___maissin/index.html
Lors du replis, au sud de la Meuse, du 11ème Corps d' armée, débordé sur ses ailes, le 19ème RI est à l' arrière-garde et défend les abords de Sedan.
Le 27 août 1914, il prend une part brillante à la bataille de Chaumont-Saint-Quentin, et bouscule jusqu'à la Meuse, un ennemi très supérieur en nombre.

Guerre mondiale 1914-1918

Le 6, 7 et 8 septembre 1914, le 19ème RI, après avoir reçu d' importants renforts, participe à la bataille de la Marne, et livre à Lenharrée de furieux combats, puis poursuit les Allemands en retraite par Chalôns-en-Champagne, et Suippes jusqu' à la ferme des Vacques.

Guerre mondiale 1914-1918
Note partagée

26 septembre 1915 à 11 heures, le Groupe de brancardiers du 10 ème Corps d' armée reçoit à l'ordre de rentrer à Saint Ménéhoult, il doit être remplacé par le GDV20. Le départ prévu pour 15 heures est retardé à cause du bombardement de Saint Thomas en Argonne. Le brancardier Sillo de la classe 06 est tué et 4 autres sont blessés légèrement.
16 heures 30 enterrement des morts dans le petit cimetière voisin des abris de Saint Thomas, puis retour à Sainte- Ménéhoult, ou il séjourne le 27, 28, 29, 30 septembre 1915, lors de l'arrivée du pharmacien de 1ère classe Forrest, de l' active, rentré de convalescence après blessure à Saint Sacrement d' Arras.
Le 1er octobre, 30 brancardiers dont 1 sergent et 2 caporaux sont envoyés en renfort au GDB20, pour enlever les corps de leurs morts, dans les sutures X et Y, à droite de l' Aisne, entre cette rivière et la route Bicarville à Vienne-le-Chateau.

Guerre mondiale 1914-1918
Note partagée

L' effectif est de 106 détachés des brancardiers; 66 du train et 73 chevaux. Le cantonnement des brancardiers est transféré de la Chantereine à la rue des Prés, proche du Parc aux voitures et une cuisine et un réfectoire sont installés rue des Rempart des Capucins.

Guerre mondiale 1914-1918
Note partagée

Le groupe des brancardiers reçoit un détachement automobile comprenant 1 adjudant et 8 hommes; 1 voiture pour le personnel; 2 camions porte brancards et 3 camionnettes.
Le 10 novembre il est chargé d' installer un Centre d' instruction pratique contre le gaz axphyxiant. Le centre fonctionne à partir du 20 novembre 1915 (voir lettre 374).
Travaux du laboratoire de toxicologie: 31 analyses d' eau, 5 d' urines et 1 de vin.
Et préparation du liqueur de Dakin (antiseptique à base d' eau de Javel, dont la durée de conservation est de 7 jours après ouverture, et qui doit être conservé à l' abri de la lumière).

Guerre mondiale 1914-1918
Note partagée

Arrivée des baraques Adrian et Daché pour la formation sanitaire du CA. Organisation d' équipes volantes de vaccination contre le Typhus. Instructions aux médecins du ESNE sur celles ci.
Du 15 au 30 décembre 1915, Retour de l' aspirant Ségala, qui était détaché à la 131 ème Division; Berthelot parti à la 19èmr Division.
Travaux du laboratoire de toxicologie; 5 analyses de vin, 6 d' eau, 5 d' urine, 1 de lard.
Préparation liqueur de Dakin.
Travaux de bactériologie: 5 examens de crachats, 4 d' urines, 2 de liquide céphalo-rachidiens; 4 de pus, 1 de sang, 9 échantillons d'eau, 1 poux gale, 3 d'exsudat pharyngien.

Guerre mondiale 1914-1918
Note partagée

Départ en train à 6 heure 30 de Sainte-Ménéhoult, arrivée 1 heure 30 à Saint Omer-en-Chaussée. Etape à Villepoix et travaux de nettoiement du campement. Installation d' une infirmerie de santé.

Guerre mondiale 1914-1918
Note partagée

Le 4 juillet 1916, le GBC divisé en 2 sections,participe à une marche de 16.1 km, sur le parcours Villepoix, La Neuvile-sur-Oudeuil, Achy, Saint-Omer-en-Chaussée, Monceaux et Villepoix.
La 1ère Section part à 2 heure et rentre à 7h45.

Guerre mondiale 1914-1918
Note partagée

1er août 1916, séjour à Villers-Semeuse, jusqu'au 3 septembre 1916. Utilisation du personnel dans les GDB 20 et 26, pour l' aménagement de boyaux; le GDB 114 pour le montage de baraques et l' ambulance 9 au service des sables.

Guerre mondiale 1914-1918

Il subit une peine de 10 jours d' arrêt, du 17 novembre 1917 au 1er décembre 1917 motif; Débande.

Guerre mondiale 1914-1918

Le régiment est touché par des mutineries en mai 1917. au Mesnil-les-Hurlus.

Guerre mondiale 1914-1918

Le 19 ème R.I. vient occuper un secteur du Chemin des Dames compris entre l' éperon de "Courtecon" et celui de "Vaulaires".

Guerre mondiale 1914-1918

1H30 du matin, Chemin des Dames, après une préparation d'artillerie d'une violence inconnue, de 3 heures, la 22 ème division est submergée par l'offensive allemande. Elle dure jusqu'au 1.06.1918. Au cours de cette offensive, plus des 3/4 des hommes du 19 ème R.I furent blessés, tués ou prisonnier,

Prisonnier

Ce camp faisait partie de la IV région militaire en Allemagne qui avait pour siège Magdeburg. Il était commandé par l'Oberstleutnant von Hertell. En octobre 1918, il était composé de :

  • 4598 français,
  • 9147 russes (dont 2 officiers),
  • 115 belges,
  • 1260 anglais dont 1 officier,
  • 1 roumain
  • 1228 itlaiens dont 5 officiers,
  • 128 civils
    soit environ 15000 personnes.
    (sources Wilhhelm Doegen, 1921, Kriegsgefangenen Volker, Berlin).
Guerre mondiale 1914-1918

Le 8 janvier 1919 à l 'Hôtel Crillon à Paris, débute la Conférence de Paix de Paris, un Conseil supérieur de Alliés est créé ; il est composé du Président des Etats Unis d'Amérique Wolldrow Wilson et son Secrétaire d' Etat Robert Lansing ; du représentant du Gouvernement de Sa Majesté britannique le Premier Ministre David Lloyd George et son Secrétaire d Etat aux Affaires Etrangère Arthur James Balfour; du Président du Conseil de la France Georges Clémenceau et de son Ministre des Affaires Etrangères Stephen Pichon ; du représentant de Sa Majesté le Roi d' Italie le Baron Sonnino (député) et de l'Ambassadeur de Sa Majesté le Roi d' Italie à Londres le Marquis G. Imperiali : du représentant de sa Majesté l' Empereur du Japon ancien Président du Conseil des Ministres le Marquis Saïonzi et de son ancien Ministre des Affaires Etrangères le Baron Makino.

Rencontre

Mariage de Louis Henri GANNE avec Mathurine Eugénie Françoise GUYOT.
Marie Jeanne GANNE et Louis Marie LANDOUAR veuf de Léonie Eulalie GUYOT
se rencontrent pour la première fois.

Guerre mondiale 1914-1918

Les Poilus de la Grande Guerre ont voulu faire reconnaître par la nation, un statut particulier à ceux qui avaient participé aux durs combats de 1914-1918. La loi du 19 décembre 1926 a créé la carte du combattant pour ceux de 1914-1918, mais également pour ceux de 1870-1871 et des guerres coloniales antérieures à la Première Guerre mondiale. La décoration ne fut créée que trois ans plus tard par la loi du 28 juin 1930.

Carte postale

Le 13 mai 1939, Louis Marie LANDOUAR, en visite chez sa soeur Anne Marie LANDOUAR à Calanhel,adresse une carte postale à son épouse Marie Jeanne GANNE et leurs filles Louise et Jeannine restées à Cachan (94).

Événement

Louis Marie LANDOUAR en vacances chez sa soeur Anne Marie LANDOUAR et son époux Yves LUCAS à Calanhel, annonce son départ pour Plourach le Lundi 15 mai 1939. Peut-être chez sa soeur Anne Marie LANDOUAR et son époux Jean Marie LE COZ.

Bénédiction

Eglise Sainte-Germaine

Naissance
Recensement
Recensement
Événement
Service militaire
Attentat de Sarajevo
Attentat de Sarajevo
Guerre mondiale 1914-1918
Prisonnier
Guerre mondiale 1914-1918
Prisonnier
Guerre Mondiale 1914-1918
Traité de Versailles
Mariage religieux
Événement
Événement
Guerre mondiale 1914-1918
Événement
Retraite
Événement
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Événement
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Callac & Notre-Dame du Guildo
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versaille1919.pdf
Note : Signature le 8 avril 1919 à l' Hôtel de Crillon à Paris du Traité de Versailles, en un seul exemplaire, non ratifié par les Etats-Unis. Ce Traité restait en la possession de la France, et a disparu au cours de la Deuxième guerre mondiale.